Une bataille sans concession...
Publié le 24/03/2016
Continuer à avancer, continuer à avancer, continuer à avancer, continuer à avancer, continuer à avancer, continuer à avancer...
Rude, éreintant, poignant. « Le parcours », ce film conçu par TBWA\Paris et réalisé par Ben Briand (Moonwalk Films), raconte sans concession la bataille menée par l’Inter-LGBT
et tous ceux qu’elle représente. Démontrant combien il faut du temps
pour faire bouger une société. Et quel degré de ténacité voire de
confiance en soi, il faut déployer pour faire valoir sa cause et faire
ébranler de vieilles certitudes. Mais aussi pour que les peurs
solidement ancrées, nourries de génération en génération, s’étiolent
puis disparaissent. Et à juste titre, car combien de personnes -sous
couvert de la différence mal acceptée, du quand dira-t-on, de non-dits,
d’orgueil mal placé- ont été ignorées, rejetées, mises au ban de la
société, combien sont mortes d’avoir eu raison avant l’heure ? En
lançant cette campagne au cinéma et sur le web, l’association a mille
fois raison de marteler son objectif urgent et crucial : faire prendre
conscience que le combat contre les « LGBT-phobie » reste plus que
jamais un parcours du-de la combattant-e.
Le spectateur mis dans la peau du personnage
Réalisé en caméra subjective, le film de
plus de 2 minutes place le spectateur dans la peau d’une personne dont
l’identité n’est jamais révélée (homme ? femme ? lesbienne ? gay ?
bisexuel-le-s ? trans ? racisées ?), mais dont il peut partager les
émotions au fil des épreuves rencontrées, dès le plus jeune âge.
D’abord à l’école, puis dans toutes les étapes de la socialité
adolescente et de la vie familiale, et ensuite dans leur recherche
d’emploi, leur désir de vivre leur amour, de fonder une famille et de ne
pas être stigmatisé-e. 2 minutes très longues et dures comme la vie de
ceux dont elles parlent et qu'ils voudraient "normale". Pourtant, elles
ne tombent pas dans le drame ni le pathos facile qui fermeraient
inutilement le débat sur un simple constat. Car si tout est évoqué du
suicide à la solitude en passant par le rejet, le silence, le dégoût,
l’indifférence, le désespoir… finalement cette personne/spectateur qui
se cogne, s’enlise, s’essouffle, avance quand même et surtout elle
n’est pas seule. L’invectivant à ne rien lâcher en l’inscrivant dans un
élan d’espoir plus que dans une fuite en avant.
Cette prise de parole forte et superbe
est d’autant plus juste et justifiée qu'en plus de dénoncer un contexte
où encore trop de pays et/ou religions militent pour l’éradication de
l’homosexualité mais où les lignes bougent grâce à des figures
emblématiques, l’association souhaite rappeler que les Droits Humains ne
se négocient pas et qu'"elle continuera d’avancer pour cela". Un message qui sera porté lors des Marches des Fiertés organisées dans toute la France à partir de juillet prochain. Diffusé à titre gracieux, une première fois, au cinéma Louxor
et en roue libre sur la Toile, espérons que ce film digne d'un court
métrage trouve des espaces de diffusion dans d'autres salles de cinéma
et chaînes de télévision. Question d'humanité.
Florence Berthier
Après
des études d’Histoire, elle bifurque vers le journalisme et se pique de
publicité, de créativité, de marketing et de conseil média chez CB
News. Chez INfluencia pas de pré carré, mais de la diversité et du
décryptage encore et toujours. Son idéal.Twitter : @Berthierflo
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