mardi 14 juin 2016

L'Idéal : la suite de 99 Francs


L'Idéal : la suite de 99 Francs
Capture d'écran: http://www.ladn.eu/actualites

L'Idéal : la suite de 99 Francs

Demain sort en salle « L'idéal », la suite de « 99 Francs ». Une critique à peine déguisée de la plus célèbre marque cosmétique du monde, que L’ADN a découvert en avant-première.

On ne peut pas dire que Beigbeder ait pris beaucoup de risques en réalisant cette suite attendue du désormais incontournable « 99 Francs ». Pour s'assurer que « L'idéal » en soit le digne successeur, il a copié-collé une recette qui avait plutôt réussi au réalisateur Jan Kounen : même rythme effréné, mêmes drogues, mêmes filles à la carte, même personnage, et même critique d’un système où les vilaines multinationales toutes-puissantes ne cherchent que le profit, aux dépens de leurs consommateurs et de la santé mentale de leurs employés.
Cette fois-ci abordé sous l’angle de la communication de crise, nous nous réjouissions à l'avance de découvrir les dessous d’une entreprise bousculée par le scandale.
L'excitation est vite retombée. Les clichés et caricatures, poussés à l'extrême ridicule, donnent l’impression que le sujet n’a été choisi que comme prétexte pour nous montrer un cortège de filles sublimes, aux jambes interminables, et toutes d’une extrême fraîcheur. Mais c'est loin d'être rafraîchissant : si 99 Francs nous donnait, à sa façon, un aperçu inédit de la réalité de la publicité, ici Frédéric Beigbeder ne nous sert que du mauvais réchauffé. C’est dommage, car l’intention y est. « Octave, j’ai longtemps cherché comment le définir et je dirais pour résumer que c’est un lanceur d’alerte », confie-t-il.
Sauf que les personnages manquent de saveur, et les histoires secondaires prennent le pas sur « l’intrigue » principale, qu'on aurait vraiment aimé voir mise en avant. Plutôt que les frasques d’oligarques russes, on aurait préféré comprendre comment L'Oré… heu, L'idéal compte réellement se remettre sur pieds après un scandale de cette ampleur. Comment les marques doivent exercer un contrôle (total) sur leurs égéries à l'heure des réseaux sociaux et de la recommandation. Comment on dirige d'une main de fer un empire quand on est une femme controversée dans un monde où la majorité des dirigeants d’entreprises sont des hommes.
« Dans la mesure où l’on évoque un sujet aussi grave que le sort de ces filles qu’on va chercher à l’autre bout du monde pour les jeter dans les griffes de l’industrie, je me sentais une vraie responsabilité ». À l'heure où il est vivement critiqué pour sa participation à la publicité pour les culottes DIM, jugée sexiste, on regrette que Fréderic Beigbeder n’ait pas pris cette « responsabilité » plus au sérieux, et qu’il n’ait pas su s’inspirer du croustillant de 99 Francs pour aborder des thématiques encore peu appréhendées de l'intérieur par le grand public. Le film a néanmoins le mérite de les effleurer, et sans se mentir, cela fait toujours plaisir de voir des insiders mettre les pieds dans le plat pour dénoncer les travers de systèmes rétrogrades. On aurait apprécié un peu plus de sérieux et de piquant, un peu moins de bouffonnerie et de futilités, mais on salue tout de même la démarche. « Je trouve agréable de rire tout en apprenant des trucs sur les coulisses d’un métier », conclut le réalisateur. Certes… 


Un film de Frédéric Beigbeder
Sortie en salle le 15 juin 2015

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