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Presse : un journal qui se plante dans la terre après lecture
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Benjamin
est le correspondant d’INfluencia aux Etats-Unis, à Los Angeles, depuis
octobre 2011. Diplômé de l’ESJ Paris et du CFPJ, il a également été
correspondant à Sydney et Bruxelles. Il est un témoin privilégié des
nouvelles tendances collaboratives et technologiques en couveuse.
Publié le 12/10/2016
Et si pour enrayer son déclin
programmé, la presse papier française devenait un activiste
environnemental comme, The Mainichi, le quotidien japonais qui, avec
Dentsu, a concocté un journal "plantable" ?
Si la France perd entre 4 et 5% de ses
points de vente de presse par an, le phénonème ne va pas s'arrêter avec
la baisse des ventes des magazines et de la presse quotidienne régionale
qui s'ajoute cette année. En cause ? Une appétence digitale du lecteur
qui couplée à une culture du journal papier moins enracinée que chez
certains voisins, dont l'Allemagne et l'Angleterre, provoque en Hexagone
une crise sans précédent. Pourtant, comme INfluencia
l'explique depuis deux ans, il existe des synergies et des
complémentarités engageantes entre le print et le numérique. Pour une
presse papier sommée de se réinventer, des réponses existent à sa
décroissance programmée. L'écologie en est une, la preuve avec le "Green Newspaper" du quotidien national japonais, The Mainichi.
Présenté comme le premier journal fertile, le journal écolo conçu par Dentsu
dans sa brillante campagne de communication promouvant le retour à la
terre du papier, ne constitue pas une première technologique. Intégrer
des graines dans un papier qui, après utilisation, peut être planté pour
faire pousser des plantes et des fleurs, cela n'a rien de nouveau. En
France, Growing Paper le fait déjà, idem aux Etats-Unis avec Botanical Paper Works.
Par contre, y parvenir à une aussi grande échelle, avec un papier aussi
fin, une encre fertilisatrice et un journal intégralement "plantable" constitue une première mondiale.
Dépasser la seule information pour résoudre des problèmes globaux
Si vous doutiez encore du pouvoir
attractif chez le consommateur des innovations écologiques dans les
produits quotidiens, le succès du quotidien "eco-friendly" concocté par Dentsu
achèvera de vous convaincre. Dans les chiffres, cela a donné une
circulation de 4,6 millions d'exemplaires pour des ventes dépassant les
600 000 euros. Dans l'engagement physique complémentaire et parce que The Mainichi "n'agit pas uniquement en informant",
la campagne a réussi son pari d'éveil et de conscientisation en
s'invitant dans les écoles du pays. Le but ? Faire grandir la conscience
environnementale et enseigner l'importance du recyclage auprès de la
génération appelée à porter le combat écologique au coeur des
préoccupations citoyennes de demain.
Avec cette initiative confirmant la
valeur ajoutée pour une marque militante ou engagée de donner du sens à
ses opérations marketing, le quotidien nippon n'en est pas à son coup
d'essai. Dans une campagne publicitaire préalable, il avait encouragé et
facilité les donations d'eau pour les populations dans le besoin. C'est
bien simple, The Mainichi se présente comme un journal
qui résout des problèmes globaux en dépassant la seule information. Le
positionnement pourrait inspirer les quotidiens qui, chez nous, se
demandent encore comment s'ajuster à la nouvelle donne de la
consommation de masse d'informations.
Benjamin Adler
Benjamin
est le correspondant d’INfluencia aux Etats-Unis, à Los Angeles, depuis
octobre 2011. Diplômé de l’ESJ Paris et du CFPJ, il a également été
correspondant à Sydney et Bruxelles. Il est un témoin privilégié des
nouvelles tendances collaboratives et technologiques en couveuse.
Twitter : @BenjaminAdlerLA
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