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Technologie : Stanley, un gardien de parking qui vous veut du bien http://www.influencia.net
Publié le 11/06/2017
Benjamin Adler
Journaliste
et spécialiste communication, innovation et média du marché U.S. Après
15 années à l'étranger dont 5 aux Etats-Unis, il est de retour en France
et abreuve l'éditorial d'INfluencia de son expérience internationale.
Twitter : @BenjaminAdlerLA
Quelques
mois après ses débuts grand public dans un parking de l'aéroport de
Paris-Charles de Gaulle, Stan le robot 100% automne de Stanley Robotics,
fomente sa disruption. Alors que la start-up parisienne
annonce une levée de fonds qui va permettre son développement à
l'étranger, INfluencia a discuté des enjeux plus empiriques avec Edouard
Petit, directeur de la communication et du marketing de Stanley
Robotics.
Cocorico, le premier robot voiturier extérieur au monde est français. Il s'appelle Stan et a débarqué il y a quelques mois à Paris-Charles-De-Gaulle. Créé par la start-up française Stanley Robotics
fondée en 2015 par trois spécialistes des technologies de voitures
autonomes, le robot totalement autonome veut carrément disrupter
l’expérience des parkings. Comment ? " En déplaçant tous types de
voitures et augmentant la capacité d’un parking existant jusqu’à 50%,
tout en révolutionnant l’expérience pour l’utilisateur ", argumente Aurélien Cord, CTO et co-fondateur de Stanley Robotics.
Pour accélérer le déploiement de Stan à l'international, la jeune
start-up parisienne a récemment finalisé une levée de fonds de 3,6
millions d'euros auprès d’Elaia Partners, du fonds Ville de Demain géré par Bpifrance et d’Idinvest Partners.
" Nous
regardons attentivement toutes les zones où le trafic aérien va exploser
dans les prochaines années. Nos robots sont la seule solution pour les
aéroports de gagner jusqu’à 50% de place en plus dans leurs parkings,
sans avoir besoin de créer de nouvelles infrastructures ”, explique Stéphane Evanno,
COO et co-fondateur. Le principe de cette première mondiale est simple :
vous déposez votre voiture à l’entrée du parking dans des boxes prévus à
cet effet et Stan vient la chercher et la garer pour vous. "Plus
besoin de perdre son temps à chercher une place libre ou faire un
créneau, le robot le fait pour vous. A votre retour, la voiture vous
attend, prête à reparti r", détaille Stanley Robotics pour vendre ses mérites.
Capable de
s’adapter à tout type d’environnement extérieur et aux intempéries,
Stanley est l'émanation grand public de plus de 15 ans de recherche.
Dans la foulée de son arrivée dans le parking PEF de CDG, d’autres
projets sont en cours de développement en France et à l’étranger. Le
premier d’entre-eux sera lancé d’ici la fin 2017. Derrière le succès
opérationnel et commercial de Stan se tapissent des questions sur
l'automatisation et la robotisation d'une société augmentée par
l'intelligence artificielle.
INfluencia : quel est
l'intérêt concret de Stan car à première vue il peut sembler rentrer
dans la catégorie de la Tech pour la Tech ?
Edouard Petit :
l’intérêt principal du robot est l’optimisation de place. Notre
technologie permet de gagner jusqu’à plus de 50% d’espace en plus dans
les parkings. Contrairement à un parking classique, ici, le robot n’a
pas besoin d’autant de place pour circuler, et les voitures n’ont pas
besoin d’être ouvertes. On peut donc gagner énormément d’espace et
accueillir plus de voitures, sans à avoir à créer de nouvelles
infrastructures. Le second intérêt est côté utilisateur. L’expérience
que nous proposons permet à l’usager de ne plus devoir chercher de
place, se garer et ensuite re-traverser tout le parking en sortir. Ici
il dépose sa voiture à l’entrée et elle l’attend à son retour pour
rentrer chez lui. On supprime l’attente, le stress et la difficulté des
manoeuvres. En plus, comme les parkings sont totalement fermés, nous
amenons de la sécurité dans ces espaces qui ne le sont pas toujours.
Nous ne sommes clairement pas dans une démarche technologique pour la
technologie. Ici la Tech est un moyen de répondre aux problématiques des
parkings et des usagers des parkings.
IN : il y a plusieurs types de robotisation, quelle est celle de Stanley Robotics ?
E.P. :
chez Stanley Robotics nous développons des robots totalement autonomes.
Une fois l’espace sécurisé et les boxes de dépôts mis en place, les
robots se déplacent et opèrent en totale autonomie. Nous sommes sur une
technologie d’AGV (automated guided vehicles), nos robots s’adaptent à
leur environnement et opèrent en fonction des réservations des clients
du parking.
IN : y a-t-il un vrai besoin que vous avez identifié ou prenez-vous le pari de le créer ?
E.P. :
oui le besoin est conséquent, notamment dans les parkings d’aéroport,
notre premiere cible. En effet, dans les années à venir, le trafic de
voyageurs en avion va continuer de croître de façon significative. Le
problème est que les parkings ne pourront pas accueillir ce nouveau
flux. Les aéroports doivent donc trouver des solutions pour créer de
nouvelles places de parking. Nos robots sont la meilleur solution pour y
arriver. Nous sommes la seule solution qui permet de créer de nouvelles
places, sans avoir besoin de reconstruire une nouvelle infrastructure.
Le besoin est déjà là, on n’aura pas à le créer. C’est pour cela que
nous travaillons déjà avec de grands groupes comme ADP, avec qui nous
avons déployé un robot à l’aéroport Paris Charles-De-Gaulle depuis
février. Et nous allons sortir un autre projet de parking extérieur avec
un aéroport européen pour la fin d’année.
IN : ce futur où une machine gare notre véhicule pour nous n'est-il pas un peu Black Mirror ?
E.P. :
beaucoup de gens sont effrayés par les nouvelles technologies.
Vont-elles prendre le pas sur nos vies ? Vont-elles nous manipuler ? Nos
robots ne sont pas des humanoïdes, ils n’ont pas vocation à conduire
les voitures. Nous voulons simplement fluidifier et automatiser un
processus aujourd’hui complexe. Pour nous l’objectif n’est pas que le
robot communique avec l’homme. Il n’y a aucune interaction directe avec.
C’est simplement un service technologique qui opère pour simplifier la
vie des usagers. Dans l’expérience que nous avons conçue à l’aéroport
Paris Charles-De-Gaulle, les robots ne sont pas visibles directement.
L’usager dépose sa voiture dans un box (garage très grand, lumineux) et
plus tard, le robot vient la chercher. L’usager, lui, est déjà dans son
avion.
IN : quel sont l'utilité et le rôle de cette robotisation complètement servicielle, qui ne détruira pas d'emplois ?
E.P. :
la question de l’emploi est également intéressante. Beaucoup de monde
nous challenge sur cette partie. Aujourd’hui, dans les parkings, nous
adressons un marché dans lequel il n'y a pas d’employé. Aujourd’hui,
c’est l’usager qui va garer sa voiture, prendre son ticket, payer à la
borne et rechercher sa voiture pour rentrer chez lui. Dans ce cas
figure, nous apportons un service sans détruire d’emplois. Nous voulons
apporter un nouveau service, là ou aujourd’hui il n’y en a pas. Et dans
le même temps apporter des solutions aux gestionnaires de parkings qui
doivent créer de nouvelles places.
Benjamin Adler
Journaliste
et spécialiste communication, innovation et média du marché U.S. Après
15 années à l'étranger dont 5 aux Etats-Unis, il est de retour en France
et abreuve l'éditorial d'INfluencia de son expérience internationale.
Twitter : @BenjaminAdlerLA
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