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Il
n'est pas connecté, il est très peu probable que vous le croisiez un
jour sur le salon VivaTech et l'évocation de son nom peut même faire
sourire. Avec son physique de gringalet, le cornichon français a
pourtant de quoi devenir un sérieux trublion en matière de
communication.
Soyez créatifs, mangez des cornichons français
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avec
Publié le 21/09/2017 http://www.influencia.net
COR-NI-CHON. Trois syllabes qui
représentent un sacré challenge de communication pour transformer un
sujet a priori banal en cas d’école. Le genre d’exercice dont devraient
raffoler les agences de communication, histoire de sortir des sentiers
battus. En abordant la thématique du bouchon d’oreille, CLM BBDO s’en sortait avec les honneurs
en s’inspirant de l’univers du clip pour faire passer son message et
sensibiliser les plus jeunes. En attendant que quelqu’un s’attaque
créativement un jour à l’endive, dont la dernière campagne pique les
yeux, Jardin d’Orante, avec l’agence Agence Obraz (en collaboration avec Ladies & Gentleman), surfe sur les tendances actuelles pour mettre sur orbite le cornichon.
Si l'entreprise tente depuis deux ans de réintroduire la production de « l’espèce » dans l’hexagone, elle passe à la vitesse supérieure via un web documentaire sobrement intitulé « Cornichons Français », en plus d'un site dédié et d'un hashtag de circonstance : #CornichonFrançais. Pour Emmanuel Bois, directeur général de Reitzel France - Jardin d’Orante, la plante herbacée a des atouts à faire valoir : « Les
Français ont de la sympathie pour le cornichon, un produit
franchouillard que l’on associe à des moments agréables et de partage.
Si le travail sur le goût est bien évidemment l’une de nos priorités, on
doit renforcer le côté affectif du produit ».
Les mains dans la terre
Découpée en quatre épisodes, la première
mouture de ce reportage nous emmène à la rencontre de ces acteurs basés
dans la Sarthe et le Loir-et-Cher. Une mise en bouche que l’on aurait
aimée un peu plus longue mais à en croire Emmanuel Bois, cultiver le cornichon réserve bien des surprises et la suite ne devrait pas manquer de rebondissements : « On
s’attache à montrer les coulisses d’une filière extrêmement exigeante
en matière de production : une récolte qui n’a lieu qu’une fois par an
et qui se fait entièrement à la main, des conditions météorologiques
particulières avec des températures qui doivent être comprises entre 15
et 35 degrés, beaucoup d’eau et une attention de tous les instants car
le cornichon peut doubler de taille en une journée… Pour vous donner une
idée, Olivier Corbin, l’un de nos agriculteurs, a perdu la moitié de sa
récolte au mois de juin à cause des inondations ».
Si la production française flirte à
peine avec les 1% de part de marché mondial, ce retard tricolore est
finalement une aubaine pour les entreprises du secteur tant tout est à
faire. Un territoire à défricher, comme peut le faire Maison Marc avec son cornichon haut de gamme, quand Jardin d’Orante mise sur l’authenticité et place l’humain au coeur de son dispositif : « Il
y a une vraie prise de conscience, aussi bien de la part du
consommateur que des entreprises, sur l’importance du made in France,
d’adopter une démarche locale et de travailler en collaboration étroite
avec les agriculteurs. Pour cette culture, on est vraiment dans la
partage de connaissance », commente Emmanuel Bois.
La tête en l’air
Il y a trois ans, c’est Clara Morgane, ancienne actrice X et marraine de la marque, et Marc Veyrat, chef étoilé qui collabore depuis douze ans avec Jardin d’Orante,
qui assuraient la promotion des cornichons. Désormais, c’est
l’agriculteur qui occupe cette place centrale. Un corps de métier
synonyme de dur labeur et qui ne triche pas. En juin 2016, INfluencia publiait les résultats du nouvel index annuel de Cohn & Wolfe sur l’authenticité. « Dans
un contexte économique difficile où le niveau de cynisme des Français
est plus élevé que jamais, il existe une réelle opportunité pour les
marques. Si elles sont capables de faire preuve d’un comportement
authentique et de terrroir, une majorité de consommateurs sont prêts à
les récompenser en leur restant fidèles mais aussi en les recommandant.
Cela est d’autant plus important avec l’explosion des réseaux sociaux où
chacun peut facilement et instantanément partager ses opinions avec son
entourage, et même au-delà », soulignait Paul Baeyaert, Managing Director de Cohn & Wolfe Paris.
Une stratégie déjà payante qui devrait se confirmer dans les années à venir, même si un plafond de verre existe bel et bien : « L’année
dernière, nous avons écoulé la totalité de notre production, à savoir
120 000 bocaux, en moins de trois mois. Cette année nous visons les 400
000 et à terme, nous devons être capables de doubler les volumes tous
les ans, sur les cinq prochaines années. On sait également que l’on ne
pourra jamais rivaliser avec un pays comme l’Inde, qui au-delà du coût
de la main d’oeuvre, peut effectuer trois récoltes par an grâce à son
climat ».
Mais alors, le cornichon français peut-il s’inspirer d’un certain Guillaume Gibault, qui a réussi en quelques années à transfigurer… le slip et son univers ? « Forcément,
l’exemple du Slip Français donne des idées. Avec une communication
simple et sympathique, ils ont su créer un fort attachement à la marque.
Le problème avec le cornichon, c’est que le consommateur ne se pose pas
la question de sa provenance. A nous de l’éduquer, de le sensibiliser
sur cette question. C’est une belle aventure », conclut Emmanuel Bois. Sur son site, Jardin d’Orante mettait à disposition un kit « Mon Cornichon Maison
» pour inviter les internautes à s’essayer à la culture de ce fruit. Un
kit édité à 2000 exemplaires qui a trouvé preneur en quelques heures.
Comme quoi, il y a de l’appétence pour le cornichon.
En attendant la sortie du deuxième épisode le 27 septembre, découvrez la première partie du web-documentaire
Eric Espinosa
Vigie
digitale, il arpente les méandres du web à la recherche de l’oiseau
rare, la perle sacrée, les 7 boules de cristal… Il a également une forte
tendance à tout ramener au Football.
Twitter : @ericespinosa8
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