mercredi 17 janvier 2018

Louis Gaspard d' Estournel, le Maharadja du Médoc#gerardpocquet

Capture d'écran et source: http://www.estournel.com Crédits photo Gérard Pocquet

Oser sa propre voie

Attaché à son indépendance et particulièrement audacieux, Louis Gaspard d’Estournel n’a jamais hésité à braver les conventions pour faire progresser son domaine. Il sait notamment faire preuve d’une grande assurance pour dépasser les habitudes commerciales. Contournant le négoce traditionnel, il expédie lui-même son vin vers des destinations lointaines et appose son nom sur les bouteilles, précisant cette méthode particulière.  En 1838, le journal « Le Producteur » évoque « le retentissement d’une expédition considérable de vins en caisse faite dans l’Inde et directement par un riche propriétaire ».
Crédits photo Gérard Pocquet

Une histoire d’hommes
Louis Gaspard d’Estournel a donné sa vie pour son domaine, se battant sans répit pour l’agrandir, l’améliorer, le conserver.
Cet engagement se retrouve encore aujourd’hui dans la passion et l’humilité des hommes et femmes au service du domaine. Cet attachement, fait d’ardeur, de ténacité et de virtuosité souligne la volonté d’élaborer un des meilleurs vins du monde.
Ici, la vigne est accompagnée par les vignerons. Chacun porte la responsabilité de 40 000 pieds de vigne et en assure entièrement les soins, chaque année et tout au long des saisons.
Ce travail méticuleux participe de la beauté des gestes adoptés par l’ensemble du personnel.
(Source: dossier de presse Cos d' Estournel 2017) 
Crédits photo Gérard Pocquet
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De la Chine à l'Orient, il n'y a qu'un pas que les étourneaux nous ont fait franchir. Devant Cos d'Estournel, le Maharadja du Médoc, c'est le poids de l'histoire et le choc des cultures. Né en 1762, sous Louis XV et mort sous Napoléon III, à l'âge vénérable de 91 ans, Louis-Gaspard d'Estournel n'eut qu'une passion: Cos. Grand voyageur, il exporta son vin jusqu'en Indes. Les Maharadjas et les Nababs en garnirent leurs tables somptueuses, la Reine Victoria et Napoléon III burent du Cos comme Stendhal, Jules Verne, Eugène Labiche et même Karl Marx, c'est peut-être là l'explication de la razzia communiste. Louis-Gaspard d'Estournel surmonta ses chais de pagodes exotiques et orna ses jardins d'éléphants de pierre. La légende de Cos était née. Aujourd'hui, Cos appartient, depuis 2000, à Michel Reybier qui, sous le signe de la pérennité, de la recherche de l’excellence par le travail, a souhaité poursuivre l’œuvre avant-gardiste entamée par Louis Gaspard d’Estournel.
Cos, est un château atypique, situé au sud de l'appellation Saint-Estèphe, à la limite de Pauillac. Stendhal l’appelait simplement "Cos", un mot mystérieux qui sous d’autres cieux s’orthographie "Caux" ou "causse" et désigne un plateau au sol pauvre mais riche en graves. 
(Source http://www.leverasoif.com)
 
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Le cas le plus connu est celui (Château) de Cos d’Estournel qui a surpris Stendhal lors de son passage à Saint-Estèphe en 1838. L’écrivain s’enchanta de l’étrangeté d’une architecture de fantaisie : « cela n’est ni grec, ni gothique, cela est fort gai et serait plutôt dans le genre chinois ». Mais le plus cocasse est que cette abondance de clochetons, de tourelles, de merlons et de sculptures n’est destinée qu’à des étables et à des chais. M. Destournel a oublié sa maison mais rien ne lui a semblé trop beau pour ses bœufs et pour son vin. »
 

Grâce à la plume alerte du professeur Robert Coustet nous revoilà sur le bon chemin. Celui qui nous ramène d’abord à Louis-Gaspard d'Estournel surnommé « le maharadjah de Saint-Estèphe » pour son amour des voyages, notamment aux Indes, qui dit-on, pour célébrer ses conquêtes lointaines surmonta ses chais de pagodes exotiques venues du palais de Zanzibar puis, d’un seul pas, au majestueux arc de triomphe surmonté d'un superbe lion, symbole de force et d'une licorne symbole de pureté, qui orne la façade du château Cos d’Estournel.
(Source: http://www.berthomeau.com/article) 
Capture d'écran et source: dossier de presse Cos d' Estournel

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Je trouve d’abord dans ce pays assez désert quelques grands arbres autour d’une sorte de château. J’arrive à un bâtiment singulier qui n’a qu’un rez-de-chaussée. Je crois que c’est plutôt un chai. Ce bâtiment fort élégant d’une brillante couleur jaune clair, n’est à la vérité d’aucun style. Cela n’est ni grec, ni gothique, c’est fort gai et ce serait plutôt dans le genre chinois. Sur la façade on lit ce seul mot « Cos ».
C’est ainsi que Stendhal décrit le chai de Cos d’Estournel construit à l’imitation de la résidence du Sultan de Zanzibar lors de son voyage en Médoc en mars 1838.
L’architecture de Cos d’Estournel nous rappelle en effet que son propriétaire Louis Gaspard d’Estournel, grand amateur de chevaux, a effectué de nombreux voyages aux Indes. Il en a gardé un goût pour l’exotisme qu’il a superbement traduit dans le bâtiment qu’il a fait construire.
Pour avoir quelque chose de convenable à boire pendant ses voyages, il emportait ses vins. C’est ainsi qu’il s’aperçut de l’effet bénéfique des voyages au long cours sur leur vieillissement. Et certains chroniqueurs le considèrent comme le promoteur de la mode des vins « retour des Indes ».
C’est vers 1810 que Louis Gaspard, héritier de 12 hectares de vignes sur le tertre qui domine la Jalle du Breuil, séparant Pauillac de Saint Estèphe. Il comprit que ce cos, qui en Languedoc signifie côte ou encore désigne une pente caillouteuse, offrait un terroir d’exception.
En 30 années à peine, il racheta toute la colline qui constitue aujourd’hui ce second cru classé de Saint Estèphe. Avec ses 70 hectares de vigne _60 % de Cabernet Sauvignon, 38 % de Merlot et 2 % de Cabernet Franc_ qui s’enracinent dans des graves quaternaires reposant sur un socle calcaire, le vignoble domine la Gironde qui le fait bénéficier généreusement de son micro-climat. On dit même que les orages de grêle contournent Cos avec bienveillance et que les fortes pluies épargnent ses nobles règes sinon celles de ses voisins.
Sous l’impulsion de la famille Prats, le vignoble a encore accru sa renommée qui est désormais mondiale.
Aujourd’hui propriété de Monsieur Michel Reybier, le domaine est toujours dirigé par Monsieur Jean-Guillaume Prats, lequel apporte à Cos son savoir-faire et maintient la tradition d’excellence établie par son père, Monsieur Bruno Prats.
(Source : http://academie.vins-bordeaux.fr/degustation/chateau-cos-destournel-1986 Commenté par Monsieur Nicolas de Bailliencourt)
Crédits Photo Gérard Pocquet


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