16 juillet 2015 par Vincent Puren dans Prospective avec 0 Commentaire
PROSPECTIVE
http://www.maddyness.com/prospective/2015/07/16/agritech-startup-airinov-compte-faire-drone-meilleur-ami-agriculteurs/ A l’occasion de la sortie de notre étude « MaddyInsights : 50 startups et innovation pour repenser l’Agroalimentaire », nous avons souhaité donner la parole aux acteurs qui transforment ce secteur. Au cœur de la mutation de l’exploitation agricole, Airinov a pour vocation de démocratiser l’usage des drones, pour plus de performance. Rencontre avec son co-fondateur et président, Florent Mainfroy.
Lorsque l’entreprise AIRINOV est créée en 2010, il n’y a ni drone, ni capteur, ni modèle agronomique, ni même une quelconque législation autorisant de faire voler des drones commercialement en France. Affichant une volonté à toute épreuve, l’équipe fondatrice, composée de deux ingénieurs (Corentin Chéron et Florent Mainfroy) et un commercial fils d’agriculteurs (Romain Faroux), se lance tout de même dans l’aventure.
De leur côté, les ingénieurs Corentin Chéron et Florent Mainfroy, ont travaillé quant à eux à la conception de drones et le traitement des images recueillies par drones.
Le drone comme garant de l’efficacité agricole
La promesse de la startup : étendre en quelques minutes à l’intégralité des parcelles ce que les agriculteurs ne peuvent traiter que sous forme d’échantillons localisés. Analyser le besoin en engrais azoté des plantes, par exemple.
En d’autres termes, Airinov reproduit ce qu’aurait fait l’agriculteur localement, mais à plus grande échelle. Le drone réalise le même diagnostic que celui que ferait l’agriculteur, mais l’étend à chaque mètre carré, en quelques minutes, et sans détruire la moindre plante.
Agridrone, une offre clé en main, permet aux agriculteurs de commander une cartographie du besoin en engrais de leurs parcelle auprès de leurs distributeurs habituels (coopérative, négoce ou Chambre d’Agriculture). Le service planifie le vol du drone au moment le plus propice pour le diagnostic du besoin en engrais, en se basant sur le développement végétal.
La Robotique au service de l’Homme
Une fois les images recueillies par le capteur, le multiSPEC 4C, elles sont transmises à Airinov pour être traitées par ses modèles agronomiques de conseil. Ceux-ci prennent en compte cinq années d’expérience, durant lesquelles la jeune équipe a notamment fait analyser plusieurs milliers d’échantillons de végétation en laboratoire, pour comparer ses images aux propriétés physiques des plantes. Une fois les images analysées, l’agriculteur reçoit la carte du besoin en engrais de sa parcelle.
Ici, la robotique est donc au service de l’homme. Le robot ne remplacera pas l’intelligence humaine dans les fermes, mais il continuera à se mettre à son service pour y assurer des tâches routinières ou pénibles, pour lesquelles l’agriculteur perd aujourd’hui un temps précieux. Il ne s’agit donc peut-être pas d’une révolution, mais plutôt d’une évolution du métier de l’agriculture, qui s’opère finalement depuis l’invention du premier outil il y bien longtemps, et qui s’accélère significativement depuis l’après-guerre.
Preuve du succès de sa solution, la startup compte aujourd’hui 28 collaborateurs, qui répondent aux besoins de plus de 5.000 agriculteurs. L’Agridrone lui, survole plus de 100.000 hectares d’exploitations et AIrinov affichait en 2014 un chiffre d’affaire d’1,4 million d’euros. En outre, Airinov est actuellement consultée pour la deuxième version de la réglementation sur les vols commerciaux de drones.Tout cela ne passe évidemment pas inaperçu dans le monde technologique, puisque Parrot, déjà actionnaire, va monter à hauteur de 53,13% du capital d’Airinov en 2015, au travers d’un apport de 6,1 millions d’euros en augmentation de capital et 1,4 million d’euros pour le rachat des parts d’actionnaires minoritaires historique.
Capture d'écran: http://www.airinov.fr/drone-capteur/agridrone/ |