Le Bitcoin et les crypto-monnaies hantent les nuits des gouverneurs de Banques centrales asiatiques
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Cette
année, les banques centrales asiatiques ont été nombreuses à chercher
une réponse appropriée à l’émergence des crypto-monnaies.
Du fait de la flambée du Bitcoin et de l’intérêt grandissant des populations pour les monnaies numériques,
les banques centrales asiatiques semblent avoir haussé le ton en 2017.
La région joue un
rôle décisif dans l’écosystème, puisque l’on estime que 60% des volumes d’échange de crypto-monnaies émaneraient d’Asie.
Qu’il s’agisse d’Asie du Sud-Est, d’Asie centrale ou Asie de l’Est, les régulateurs sont nombreux à avoir
lancé l’alerte sur les monnaies numériques, en incitant les épargnants à faire preuve d’une
grande prudence avant de se tourner vers ces marchés.
Voici un petit tour d’horizon des initiatives prises cette année par certaines banques centrales asiatiques, qui cherchent une
réponse adaptée pour encadrer l’engouement suscité dans le continent par les crypto-monnaies.
Notez que les traductions proposées sont approximatives.
En Chine
Pan Gongshen, le sous-gouverneur de la Banque populaire de Chine,
a expliqué lors d’une conférence qui s’était tenue à Shanghai
que le Bitcoin était sur le point de mourir.
Celui-ci allait être anéanti par des hackers, ou enterré par les
interdictions qu’allaient prononcer de nombreux gouvernements.
D’après le site
sina.com, voici ce qu’il aurait déclaré :
“Si
nous n’avions pas fait fermer les plateformes d’échange de Bitcoin, ni
adopté des mesures répressives à l’égard des ICOs il y a plusieurs mois,
si la Chine représentait encore, dans le monde, plus de 80% des
échanges de Bitcoin et des levées de fonds au travers d’ICOs, qu’est-ce
qui se serait produit ? Le simple fait d’y songer me terrifie”.
En inde
Comme l’a rapporté
Times of India, la
Banque de réserve de l’Inde
(RBI) a déclaré que le gouvernement planchait sur des règles portant
sur le Bitcoin et les plateformes d’échange de crypto-monnaies. Elle a
récemment indiqué aux épargnants qu’ils devaient
faire preuve d’une extrême prudence à l’égard de cet écosystème.
La RBI a rappelé au public qu’elle avait alerté dès la fin du mois de décembre “
les
utilisateurs, les détenteurs et les traders de monnaies virtuelles,
notamment le Bitcoin, au sujet des risques potentiels économiques,
financiers, opérationnels, légaux, mais également des risques liés à la
protection des consommateurs et à la sécurité, auxquels s’exposent ceux
qui interagissent avec ces monnaies virtuelles“.
Elle avait par ailleurs indiqué “
n’avoir
accordé aucune autorisation, à aucune société, pour mettre en place de
telles combines (‘schemes’), ou pour avoir recours au Bitcoin ou à
n’importe quelle autre monnaie virtuelle“.
En Indonésie
Ce mois-ci, la banque d’Indonésie a annoncé qu’elle était en train de préparer un nouveau cadre réglementaire visant à
interdire toute utilisation des crypto-monnaies – aussi bien leur échange que leur maniement en tant que moyen de paiement.
Au-delà de la volonté de protéger la roupie indonésienne, le gouverneur de le l’institution,
Agus Martowardojo,
a indiqué qu’il s’inquiétait que ces crypto-monnaies ne soient
utilisées pour financer des actes terroristes ou pour blanchir de
l’argent.
En octobre dernier, M. Martowardojo avait lancé un
avertissement sévère, en déclarant que le gouvernement “s’occuperait” de
tous les citoyens qui utiliseraient le Bitcoin comme un moyen de
paiement.
Au Japon
Le 19 décembre dernier, le ministre des Finances japonais
Taro Aso a déclaré que le Bitcoin n’était pas encore “
une monnaie crédible“, ajoutant qu’il comptait surveiller de près sa progression :
“Il
n’existe pas de définition fixe et précise permettant de savoir si le
Bitcoin est une monnaie ou non. Cette question est très complexe.
Celui-ci n’a pas encore prouvé qu’il était suffisamment crédible pour
pouvoir être considéré comme une monnaie. Par conséquent, ce cas doit
faire l’objet d’une longue réflexion”.
En Malaisie
La Malaisie prévoit de mettre prochainement en place
un cadre réglementaire autour des transactions effectuées en crypto-monnaies.
Muhammad bin Ibrahim,
le gouverneur de la Bank Negara Malaysia (BNM) a révélé à la fin du
mois de novembre que les régulations se concentreront sur le combat
contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
“Il
s’agit d’éviter que des activités criminelles et illicites ne puissent
se servir du système, et d’assurer la stabilité et l’intégrité de notre
système financier”.
Il avait indiqué qu’à partir de
l’année prochaine, les entités qui convertiraient des crypto-monnaies en
monnaies “classiques” seront considérées comme des “institutions
déclarantes” soumises à la loi
Anti-Money Laundering, Anti-Terrorism Financing and Proceeds of Unlawful Activities.
À Singapour
L’autorité monétaire de Singapour (MAS)
a récemment alerté les épargnants, en les encourageant à “
agir avec une extrême prudence” avec le Bitcoin, et à “
comprendre les risques significatifs” associés aux investissements dans les crypto-monnaies.
Alors qu’elle a partagé ses craintes liées à la flambée du cours des monnaies numériques, la MAS a rappelé au public que
le Bitcoin et les autres crypto-monnaies n’étaient pas reconnues par le gouvernement comme des monnaies légales.
Elle a ajouté qu’elle ne pouvait garantir la sécurité de l’écosystème
des monnaies numériques au sein du pays, dans la mesure où ces marchés
n’étaient pas régulés.
Enfin, elle avait alerté sur les
risques liés au piratage, et sur le fait que
l’anonymat qui prévaut dans la plupart des transactions de crypto-monnaies pourrait favoriser la poursuite d’activités illégales :
“Les
transactions de monnaies numériques sont généralement anonymes, et
elles peuvent donc être utilisées dans le cadre d’activités illégales.
Si une plateforme d’échange se mettait à utiliser des crypto-monnaies à
des fins illégales, elle pourrait être fermée par les forces de l’ordre.
Il existe également un risque que ces plateformes soient piratées, dans
la mesure où elles n’ont pas mis en place des dispositifs de sécurité
suffisants”.
En Corée du Sud
La Corée du Sud
ne reconnait pas non plus le Bitcoin et les crypto-monnaies comme des
monnaies légales. Elle a par ailleurs récemment
déclaré qu’elle pourrait imposer les gains générés au travers d’échanges de crypto-monnaies.
Les plateformes d’échange sont autorisées dans le pays, mais elles ont l’obligation de
garantir la sécurité des investisseurs, et doivent faire preuve d’une grande transparence en affichant la totalité des ordres passés par les traders.
Choe Heung-sik, le gouverneur du
Financial Supervisory Service (FSS) sud-coréen, a déclaré qu’il ne reconnaissait pas les crypto-monnaies comme des alternatives à la monnaie nationale.
Voici ce qu’il a affirmé :
“Tout
ce que nous pouvons faire, c’est avertir le public, dans la mesure où
nous ne pensons pas que les monnaies virtuelles constituent
véritablement des monnaies. Par conséquent, nous ne pouvons pas, pour le
moment, mettre en place un cadre réglementaire autour de celles-ci”.
Référence :
Cryptovest,
BusinessTimes