Face aux pressions des différents gouvernements, Facebook
vient d’annoncer une réorganisation afin que le chiffre d’affaires
publicitaire commercialisé par ses équipes locales ne soit plus
enregistré par son siège à Dublin mais dans le pays correspondant.
«Nous estimons que passer à une structure de ventes locale
apportera plus de transparence aux gouvernements et aux responsables
politiques qui, un peu partout dans le monde, ont appelé à plus de
visibilité sur les revenus tirés des ventes dégagées par les équipes
locales dans leurs pays respectifs», déclare Dave Wehner, directeur financier de Facebook.
Prévu pour le second semestre 2019, Dave Wehner, ne précise pas si
les ventes réalisées directement en ligne seront intégrées dans le même
chiffre d’affaires local.
Facebook a également annoncé une hausse de ses coûts d’exploitation
en Europe, qui viendrait gréver ces résultats. Pas sûr que la société de
Mark Zuckerberg paye plus d’impôts à l’issue de ces changements.
Les discussions ont abouti : TF1 a annoncé mardi son offre
ferme pour le rachat de l’éditeur internet Aufeminin. Cette offre
consiste à reprendre la participation majoritaire de l’allemand Axel
Springer, qui détient 78,4% du capital du groupe Aufeminin. Le solde
sera ensuite racheté via une offre publique d’achat au même prix.
Aufeminin valorisé 365 millions d’euros
La chaîne privée propose 38,74 euros par action, soit « une prime de 45,7% sur le prix de clôture du 8 décembre »
précise Axel Springer dans un autre communiqué. La reprise de la part
détenue par l’éditeur allemand se ferait donc au prix de 286,1 millions
d’euros.
L’opération valorise ainsi le groupe Aufeminin à 365 millions
d’euros. Axel Springer avait racheté Aufeminin pour 288 millions d’euros
en 2007.
Faire d’un chèque plusieurs coups
Pour TF1, il s’agit évidemment de renforcer sa stratégie digitale.
Malgré sa position dominante en télévision, la chaine n’a jamais réussi à
répliquer de façon efficiente son modèle sur les nouveaux médias pour
compenser le ralentissement de son activité historique. Cette opération
de croissance externe, d’une ampleur inédite, lui permet donc de faire
d’un chèque plusieurs coups :
• Rafler des actifs féminins très prisés des annonceurs, dont la
pépite MyLittleParis — et bénéficiant par ailleurs d’une présence à
l’international dans 20 pays
• Augmenter la part du numérique dans son chiffre d’affaires : à date
sur 2017, Aufeminin a dégagé 79,3 millions d’euros de chiffre
d’affaires et un bénéfice net de 5,4 millions d’euros, avec aussi une
activité e-commerce développée par MyLittleParis et son offre de box par
abonnement. Selon un analyste financier interrogé par Le Monde, les revenus digitaux devraient de la sorte passer de 5 à 10% du chiffre d’affaires total de la chaîne.
• Augmenter l’audience et l’inventaire publicitaire : selon
Médiamétrie, le groupe TF1 réunit sur ses sites 15,6 millions de
visiteurs uniques par mois, pointant à la dernière place du Top 30 des
groupes les plus visités en France. Aufeminin.com engrange sur sa
galaxie 19 millions de visiteurs uniques par mois, à la 22ème position.
L’audience dédupliquée devrait permettre au nouvel ensemble d’atteindre
le haut du classement, à la façon du groupe Le Figaro grâce à
l’acquisition de CCM Benchmark en 2015
• Se renforcer en engagement des communautés, en connaissance et ciblage de l’audience, en brand content (à l’instar de l’acquisition de MinuteBuzz il y a un an, dans une opération de moindre envergure), autres savoir-faire développés par Aufeminin
À fin 2016, Aufeminin S.A. comptait 471 collaborateurs, dont 148 en
France. Marie-Laure Sauty de Chalon devrait conserver ses fonctions à la
tête du groupe Aufeminin à l’issue de l’opération.
La start-up américaine BitGo,
qui exploite une plateforme de sécurisation des échanges électroniques
réalisés en cryptomonnaies, a bouclé un tour de table de 42,5 millions
de dollars mené par Valor Equity Partners. David Sacks, ex-COO de PayPal
et fondateur de Yammer, réseau social pour les entreprises racheté en
2012 par Microsoft pour 1,2 milliard de dollars, Bill Lee, co-fondateur
de Remarq, société rachetée en 2000 par Critical Path pour 265 millions
de dollars, et DRW ont également participé à l’opération.
Le marché
Fondée en 2013 par Will O’Brien, BitGo propose des portefeuilles de
cryptomonnaies pour sécuriser les transactions réalisées avec les
monnaies virtuelles. Chaque portefeuille est multi-signature pour
garantir un haut niveau de sécurité. Concrètement, chaque transaction
nécessite deux signatures avant d’être exécutée, ce qui permet d’avoir
une couche de sécurité qui protège les cryptomonnaies de l’utilisateur
contre les programmes malveillants et les attaques informatiques. De
plus, les clés privées sont contrôlées par l’utilisateur, de manière à
ce que BitGo ne puisse pas avoir accès à sa monnaie virtuelle.
Initialement, la société fournissait uniquement des portefeuilles
électroniques pour le bitcoin. Depuis, la jeune pousse californienne
s’est diversifiée pour prendre en charge d’autres cryptomonnaies, comme
l’ethereum ou le litecoin. BitGo affirme traiter 8 milliards de dollars
de transactions chaque mois. Parmi ses clients, la société compte
plusieurs plateformes d’achat et de vente de monnaies électroniques,
comme Bitstamp, BitBay ou encore OKCoin, ainsi que l’opérateur boursier
américain CME Group et la Royal Mint, l’agence chargée de la frappe de
la monnaie britannique (la livre sterling).
Les objectifs
Avec ce financement, BitGo prévoit de poursuivre le développement de
sa technologie pour séduire davantage d’investisseurs institutionnels.
Dans ce sens, la société prévoit également de développer ses activités à
l’international.
BitGo : les données clés
Fondateur : Will O’Brien Création : 2013 Siège social : Palo Alto (Californie) Activité : plateforme de sécurisation des échanges électroniques réalisés en cryptomonnaies Financement : 42,5 millions de dollars en décembre 2017