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Elon Musk, Bill Gates, Richard Branson, Larry Ellison, Carl Icahn…
C'est au tour de Mark Zuckerberg de devenir membre engagé du «Giving Pledge», ce nouveau contrat social du«give-back» signé
par 138 milliardaires aux Etats-Unis. Créé en 2006 et lancé
officiellement en 2010 par le milliardaire Warren Buffett avec ses amis
Bill et Melinda Gates, «The Giving Pledge» est le programme par lequel
«des individus fortunés», du monde de la tech et d'ailleurs, s'engagent à
donner, a minima, 50% de leur fortune à des oeuvres caritatives.
Ils sont aujourd'hui 138 signataires, les «pledgers», à consacrer la majorité de leur patrimoine à des oeuvres qui leur permettent de changer le monde. Dans cette liste de donateurs modernes, on trouve ainsi Paul Allen (cofondateur de Mircrosoft) qui a versé un total de 2 milliards de dollars de donations, Bill Gates (avec la Bill et Melinda Foundation) et ses 41,3 milliards de dollars, Sheryl Sandberg (et David Goldberg décédé) pour la cause des femmes, Richard et Joan Branson pour la santé et la paix dans le monde, Reed Hastings (Netflix) pour l'éducation, Elon Musk et ses 783 millions de dollars pour des églises, la santé et l'éducation, Carl Icahn avec 730 millions de dollars pour l'art et les enfants, ou encore Pierre Omidyar avec 1 milliard de dollars pour lutter contre les nouvelles formes d'esclavage…
Une nouvelle culture du business
Ce club de nouveaux philanthropes peut maintenant compter sur Mark
Zuckerberg. Le fondateur de Facebook a annoncé dans un billet sur le
réseau social qu'il allait léguer 99 % des actions qu'il détient dans
l'entreprise à une nouvelle fondation caritative: la Chan Zuckerberg
Initiative. Depuis 2012, Mark Zuckerberg, 31 ans, et Priscilla Chan ont
aussi versé 1,5 milliard de dollars à la Silicon Valley Community
Foundation.
Cette donation, décidée au moment de la naissance de leur fille Max, est actuellement valorisée 45 milliards de dollars. A raison d'environ 1 milliard de dollars versés chaque année, le couple californien veut financer le «potentiel humain» et «promouvoir l'égalité» via l'éducation, la technologie ou encore l'accès à internet.
La liberté du don en France VS aux États-Unis
Aux Etats-Unis, plus qu'une tradition, s'est instaurée la culture du
don, tant dans les moeurs que dans la fiscalité. En 2014, ce sont
environ 360 milliards de dollars qui ont été donnés par les Américains à
des oeuvres de charité, en croissance de +7,1% retrouvant un niveau
supérieur à 2007 d'avant la crise de 2008, souligne le rapport annuel Giving USA 2015: The Annual Report on Philanthropy for the Year 2014.
La même année, les dons connaissaisent en France un ralentissement,
avec une croissance de seulement 1,8% d'une année sur l'autre, selon le baromètre annuel France Générosités.
Un écart qui s'explique surtout par la fiscalité. En France, les dons et legs aux associations de loi 1901 sont fortement encadrés par la loi. La défiscalisation permise aux donateurs est régie par une multitude de règles et de formalités à effectuer.
Dans la plupart des pays évolués, tels la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Suisse, les USA, établir une fondation qui bénéficie d’avantages fiscaux permettant de leur transmettre des sommes importantes comme des legs, ne demande aucune décision gouvernementale. Seulement une déclaration à l’administration fiscale aux USA ; un accord préalable mais quasiment automatique au Royaume-Uni et en Allemagne», souligne le site Emploi 2017 de l'économiste Bernard Zimmern.En France, le modèle des fondations est aussi moins répandu qu'aux Etats-Unis :
La possibilité (du leg) est réservée en France à des fondations qui n’existent que sur décret du Premier ministre après rapport du Conseil d’État, des associations déclarées d’utilité publique par décret, et des associations cultuelles. Le plus sûr moyen de s’assurer que la philanthropie ne viendra pas concurrencer le secteur public. Il y a 600 fondations en France (et 900 abritées), plus de 1 million aux USA, 160.000 au Royaume-Uni», écrivait l'économiste en 2013.Outre-Atlantique, il est aussi plus facile pour un milliardaire de jouir comme il l'entend de sa fortune. Ainsi, certains, comme Warren Buffett, entendent ne léguer aucune cuillière dorée à leurs enfants. «Une personne très riche doit laisser suffisamment à ses enfants pour qu'ils fassent ce qu'ils veulent mais pas assez pour qu'ils ne fassent rien.» L'actionnaire de Berkshire Hatway, qui communique désormais plus sur ses actions généreuses que sur le business, ne laissera pas toute sa fortune à ses héritiers.
En France, le code civil particulièrement rigide ne permet pas de retirer cet héritage à la descendance, sous peine de «spolier» les héritiers. L'article 724 stipule en effet que «les héritiers désignés par la loi sont saisis de plein droit des biens, droits et actions du défunt.» De fait, «aucun héritier ne peut-être écarté de la succesion (conformément à la réserve héréditaire). Seule la quotité disponible (la part que le défunt peut librement disposer par donation ou par testament) pourra être attribuée à un autre héritier ou un tiers», précise les sites juridiques. Autant de complexités absentes dans le système américain.
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Jeanne Dussueil
Journaliste chez Adsvark Media / FrenchWeb - We Love Entrepreneurs
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