vendredi 20 novembre 2015

Vous êtes Bliss ou Stuff ?

Les 5 tendances sociétales de l'entertainment


Publié le 17/11/2015

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Quelles sont les grandes tendances en musique, cinéma, TV, jeux vidéo, brand content et livres ? Les comprendre permet, en décryptant les mondes des créateurs, de s’établir en amont des mouvements de consommation.

"Les Tendances de l’Entertainment 2015" réalisée par Hopscotch Rouge et Promostyl, en collaboration avec le service Marketing et Prospective de TF1 sont toute chaudes. Ce 4ème cahier des tendances transversales à tout le divertissement (musique, cinéma, TV séries, TV divertissement, jeux vidéo, brand content et livres) répercute les évolutions de nos sociétés, les peurs, les fantasmes et les aspirations de notre époque. « Elles sont aux avant-postes des tendances de consommation et lifestyle car elles répertorient les œuvres de créateurs sensibles et souvent visionnaires.  L’Entertainement est un miroir. C’est le frémissement avant-coureur de la marmite de la tendance  », indique Laurence Malençon, co-fondatrice & directrice générale associée de Hopscotch Rouge et auteure de l'étude. Les évolutions s’incarnent souvent d’abord dans des media légers, rapides et réactifs (livres, clips, applications) pour cheminer tout au long du cinéma indépendant, des séries, des blockbusters et finir par s’incarner dans le jeu vidéo. L’agence révèle, en exclusivité à INfluencia les cinq phénomènes 2015 : Bliss, Stuff, instincts, transmission et anticipation.


1 - Une connexion renforcée aux autres : c'est la tendance Bliss


La reliance est de sortie : on assiste à plus d'ouverture, de partage, d'émotion, et d'optimisme premier degré. Dans « The Greatest Interception Ever » Volvo propose ainsi aux téléspectateurs de participer à un concours astucieux sur Twitter... Chaque fois qu'une publicité d'un autre constructeur était diffusée durant le Super Bowl, il suffisait d'inscrire #VolvoContest sur le réseau social, ainsi que le nom d'un être cher qui méritait de gagner la nouvelle XC60. Même les géants de l’agro alimentaire se convertissent à l’économie du cœur. Dans la campagne Pay With Lovin’ : McDo invite ses clients à régler leur repas avec des câlins. La pub Coca-Cola montre comment on transforme un monde de haine en monde d’amour. Les produits eux-mêmes deviennent des media d’amour chargés d’intention positive au nom de la personne aimée (Nutella, Coca, Milka...)

L’Entertainment rassemble les ennemis qui s’affrontent dans l’estime et le respect (Superman contre Batman dans le très attendu "Dawn of Justice") qui s’enrichissent de leur différence. Android, avec Friends Furever, met en scène brillamment sa rivalité légendaire avec IOS et nous dit qu’il y a de la place pour deux en ce monde. Burger King tend la main à son rival de toujours, MacDonald's, pour concevoir un Peace Mac Whooper vendu au profit du jour de la Paix. On vit l’optimisme au premier degré, Fiat nous parle de « Colortherapy », Coca propose de choisir « The Happy Can »... 

Et on utilise désormais un nouveau langage, celui de l’émotion. « L'emoji est devenu un nouveau mode d’expression, un code sémiologique qui s’immisce dans notre culture », constate Laurence Malençon. Sony s'en est d'ailleurs adjugé les droits afin d'en faire un film. En 2015, ce qui est important ce n’est pas le propos mais l’intention qu’on y met. Bientôt ce second langage parallèle au premier fera partie intégrante de la conversation écrite. Après Coca-Cola qui a imaginé un générateur d'URL avec des émoticônes joyeuses, Ikea qui lance une application d'émoticônes pour aider les couples à communiquer, ou encore MacDonald's, Domino’s propose de donner des cours d’émoticônes aux plus de 40 ans. Premier travail pratique : commander sa pizza par SMS, bien sûr.


2 - La culture code avec de nouveaux héros : les hackers. C'est la tendance stuff

Les nouveaux héros sont désormais les hackers, lanceurs d’alerte, qui manient le code avec virtuosité, surtout quand il s’agit de le mettre au service du bien public. L’Union européenne a emboîté le pas à Barack Obama et son Hour of Code en lançant la deuxième semaine du code au mois d’octobre dernier, durant laquelle étaient organisés des milliers d’ateliers de code. La culture code devient glamour, avec le mannequin Lindsay Scott qui ouvre une école de code, l’Indien Vikram Chandra parle de la poésie et de la mystique du code et le compare au pythagorisme où les nombres d’or régissaient l’univers. En attendant les premiers programmes d’autocode, les humains qui possèdent ce nouvel anglais sont encore les maîtres du monde. La série télévisée américaine Mr Robot créée par Sam Esmail, qui raconte l'histoire d'un jeune informaticien qui hacke les comptes des gens et agit comme un cyber-justicier a fait un tabac outre-Atlantique.

Intègres, les lanceurs d’alerte privilégient le bien public à leur propre confort matériel et moral et prennent des risques énormes pour révéler aux peuples ce qui se joue à leur insu. Deux projets cinéma racontent l’affaire Snowden : Snowden File, biopic d’Oliver Stone prévu pour 2016, et Citizenfour, en mars 2015, ou l’histoire de Snowden vue par lui-même. Le Prix à payer, documentaire canadien sorti en 2015, révèle le dysfonctionnement des multinationales qui légalisent à grande échelle l’évasion fiscale, en dépit de trésoreries stratosphériques. Les scandales à répétition altèrent progressivement la confiance de la société envers les classes dirigeantes grands patrons de multinationale ou supra structures.  L’Enquête, thriller de Vincent Garencq, second film sur le sujet tiré de l’affaire Clearstream, nous replonge dans les liaisons dangereuses entre le pouvoir et les multinationales. Section Zero, la nouvelle série d'Olivier Marchal, nous transporte en 2024 en Europe où les états endettés ont renoncé à leur souveraineté au profit de multinationales, immenses agrégats économiques ultra puissants.. La série La vie devant elles, ou encore le film La loi du marché dénoncent les multinationales. Stromae dans son clip Carmen montre du doigt le pouvoir exorbitant et hypnotique des réseaux sociaux qui se repaissent de notre vie

Du coup on mise sur les systèmes parallèles. Avec de nouveaux systèmes qui détricotent la consommation, rapprochent les individus de la matière, ou encore mettent en place des systèmes citoyens et collectifs pour s’entraider, donner, éviter les gâchis. La société civile réagit avant les politiques, comme le prouvent des comédies comme Discount, sortie en janvier 2015 dans laquelle les employés d’un supermarché développent leur propre système de revente de produits gaspillés. Ce thème renvoie à l’épicerie solidaire, à la loi contre le gaspillage du 21 Mai, adoptée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale et dans laquelle il est dit que les moyennes et grandes surfaces de plus de 400 mètres carrés doivent conclure une convention avec une association caritative, afin de faciliter les dons alimentaires.

Autre exemple : les applis sorties proposant aux particuliers de donner leurs restes (Left Overswap), les frigos solidaires, les légumes moches… Air Bites est le Airbnb de l’alimentaire, un service imaginé par des étudiants où on peut manger chez un particulier.


3 - Le bonheur, « c’est simple comme un cerveau au repos » : c'est la tendance instincts 

Pour se réinventer, il est important de renouer avec ce qu’il y a de plus essentiel en nous : notre instinct. Et pour cela, il faut démonter la machine sophistiquée de notre mental. Si l’an dernier, il s’agissait de déconnecter, il faut carrément arrêter de penser, cesser d’intellectualiser, se faire confiance à soi-même, se reconnecter à la terre. On retrouve son instinct animal comme dans le film The Lobster. Les neurosciences mettent en avant la puissance de la zone émotionnelle du cerveau formée par l’amygdale et le noyau accumbens. Avec son recueil de 19 nouvelles paru chez Gallimard, S'abandonner à Vivre, l’aventurier-écrivain Sylvain Tesson nous suggère d’adopter le Pofigisme, un terme russe qui signifie une "acceptation joyeuse, désespérée" de ce qui nous arrive. Michel Onfray lui emboîte le pas avec Sagesse sans Morale et propose une façon de vivre axée sur la contemplation contemplative. Dans son clip, Elastic Heart sorti en janvier 2015, Sia met en scène Shia la Beouf et Maddie Ziegler dans une cage, qui se jaugent et se reniflent comme des tigres. Est-ce pour cela que notre fascination pour le monde animal atteint des sommets ? Les médecins préconisent la cohabitation avec un animal domestique pour chasser le stress; les bars à chats essaiment au Japon. Au nombre de 63 millions, les animaux domestiques représentent la première communauté française. On les anthropomorphise, on les fait parler, on leur donne leur premier hôtel comme dans la publicité pour l’agence de voyage argentine Atrapalo, leur premier restaurant, leur première chaîne de TV avec des émissions dédiées. Whiskas lance même une application pour vivre la vie d'un chat et Telefonica propose aux félins de vivre plus comme des chiens (« Be more dog »).

On retrouve aussi le goût du risque. Se trouver c’est aussi se perdre, se mettre en danger. Avec des films comme les Nouveaux Sauvages, Les Combattants, The Walk de Robert Zemeckis qui raconte l’histoire vraie du funambule, Philippe Petit qui a tendu un fil entre les Twins Towers, ou la publicité Audi qui fait l’éloge de la transgression et propose à mots couverts d’appuyer sur le champignon. Dans l’émission de real TV américaine Risking it all, sur TLC, trois familles quittent les fastes de la vie citadine pour partir se ressourcer dans une petite maison dans la prairie sans eau courante ni électricité.


4 - Le Made in France et les valeurs républicaines : c'est la tendance transmission

2015 voit l’Entertainment tenter de refonder des valeurs communes. De nombreuses marques comme Air France ou Toyota font de ce label un argument de vente. Présent depuis 2012, il est toujours au plus haut de la tendance, comme le montre le panel de livres sortis cette année qui valorisent la cuisine, les beautés de la France et même l’orthographe française ! La dictée des cités créée par l’association Force des Mixités, a rassemblé plus de 1000 participants à Saint Denis.

Après les attentats de Paris en janvier 2015, de nombreux écrivains et réalisateurs sont montés au créneau pour défendre les valeurs républicaines et laïques: Marek Halter dans Réconciliez-vous, Lydia Guirous (Allah est grand, la République aussi) ou Abdennour Bidar dans son Plaidoyer pour la Fraternité.

Le danger islamiste prend une part grandissante dans les histoires développées par les auteurs. Après Hatufim/Homeland, FRAT acronyme de Français Radicalisés Terroristes, la première série en format express (10 épisodes de cinq minutes), diffusée sur Canal Play, traite des retournés et de leur traitement par une fraction de forces spéciales. Le film Made in France de Nicolas Boukhrieff, (dont la sortie prévue pour cette semaine, a été repoussée en raison des attentats du 13 novembre dernier), nous propose de suivre le parcours d’un journaliste indépendant musulman infiltré dans une organisation djihadiste en banlieue parisienne.

Enfin de nouvelles questions apparaissent dans les films indépendants mais aussi dans la real TV, et les jeux sur smartphone : les migrants. C'est le cas dans Hope, Alda et Maria, plus récemment Dheepan de Jacques Audiard pour le cinéma, ou Rot Op Naar Je eigen Land. Cette TV réalité où une famille de Hollandais est plongée dans la réalité de l’immigration et doit se débrouiller sans moyens dans un pays d’accueil, nous alerte sur la vie de ceux qui n’ont plus aucun repère. Dans Cloud Chasers (Blindflug), MigraKick (Rosalia Studio), Papers Please (Steam) des jeux sur smartphones ont pour but de dénoncer les complexités sans fin du parcours de migrant.


5 - On revit dans les années 90 : c'est la tendance anticipations

Place au rétro-futur. Dans tous les domaines, notamment dans les jeux comme : We are the 90s (boite à quizz spécial 90's) ou My Retro Gamesbox (une nouvelle box qui propose d'acquérir des jeux vidéo rétro chaque mois). Le studio d’animation américain Nickelodeon lance une chaîne, The Splat, qui rediffusera ses grands succès des années 90, parmi lesquels Hé Arnold ! et Les Razmoket. Pour le moment, elle n’est pas encore en activité mais une chaîne YouTube, un site officiel et des comptes Facebook, Twitter et Instagram viennent tout juste d’être créés. Un nouveau bar, le Pub Fiction a même été lancé à Paris dans le XIème consacré aux années 90 : Games Boy, Kiki, CD 2 titres, boys band et séries cultes. « On est aussi envahi par les pixel qui rassurent et nous donnent un futur sympathique, comme dans Under Neon Lights, le clip des Chemical Brothers, le film américain Pixels, le spot pour Budweiser Real Life Pacman, les clips Peaches and Cream de Snowy Dog, ou d'Iron Maiden (Speed of Light)... », ajoute Laurence Malençon.

C'est aussi le retour des films cultes de science fiction : Independence Day, Star Wars, Mad Max, Jurassic World, Teminator… En 2016, Rogue One : A Star Wars Story est prévu -c'est l'un des trois films dérivés de Star Wars qui se situe avant l'épisode IV. « Au final, 2015 a été dominée plus que largement par des messages forts pour s’ouvrir encore plus au monde, manifester toujours plus d’attention et de bienveillance, changer de modèle de société en se rapprochant de la nature et de la matière et se rapprocher de ses instincts. Un mot d'ordre : aimer, fabriquer, ressentir », conclut Laurence Malençon. Difficile de savoir s'il sera toujours le même après les massacres de vendredi dernier...


Isabelle Musnik
Elle est la fondatrice, directrice générale et directrice des contenus et de la rédaction de INfluencia, lancé en 2004. De nationalité française et britannique, et journaliste économique de formation, elle a démarré sa carrière à l'Expansion et à la Vie Financière. Elle a été éditrice de CB News de 1986 à 2003. Également rédactrice en chef du Guide du Luxe, elle est aussi l’éditrice du Gunn Report for Media qui met en lumière l'innovation média et son efficacité.


Capture d'écran: http://www.influencia.net
 

Nouveautés Professionnels et entreprises : ce qui change au 1er janvier 2016

Publié le 18 novembre 2015 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)



Le point sur les principales nouveautés qui concernent les entreprises et les professionnels à partir du 1er janvier 2016 : interdiction des sacs de caisse en plastique à usage unique, mutuelle d'entreprise obligatoire, généralisation de la DSN...

Les sacs plastique à usage unique en caisse interdits

Les commerçants n'ont plus le droit de remettre à leurs clients des sacs de caisse en plastique à usage unique, qu'ils soient gratuits ou payants.

L'employeur doit proposer une mutuelle d'entreprise à ses salariés

Une couverture complémentaire santé collective (mutuelle d'entreprise) doit être proposée par l'employeur à tous les salariés, n'en disposant pas déjà, en complément des garanties de base d'assurance maladie de la Sécurité sociale.

La déclaration sociale nominative (DSN) généralisée

La déclaration sociale nominative (DSN) devient obligatoire pour tous les employeurs. La DSN remplace l'ensemble des déclarations sociales adressées par les employeurs aux organismes de protection sociale, pour leur permettre de calculer les cotisations, contributions sociales et certaines impositions dues, ainsi que les droits des salariés en matière d'assurances sociales, de prévention de la pénibilité et de formation.

Le fichier des interdits de gérer opérationnel

À partir du 1er janvier 2016, sera mis en œuvre le fichier national des interdits de gérer, créé par la loi du 22 mars 2012, avec pour objectif de lutter contre les fraudes et permettre l'application des condamnations pénales portant interdiction de gérer.

Plan vélo : réduction fiscale pour l'employeur

Une entreprise qui met, de façon facultative, à disposition de ses salariés des vélos, pour leurs déplacements domicile-lieu de travail, peut réduire du montant de son impôt sur les sociétés les frais générés par cette mise à disposition gratuite, dans la limite de 25 % du prix d'achat de la flotte de vélos.

Litiges de la consommation : généralisation de la médiation

Les professionnels ont jusqu'au 1er janvier 2016 pour se conformer à la nouvelle possibilité qu'a tout consommateur de passer par la médiation afin de faciliter le règlement à l'amiable des litiges avec un professionnel.

Bornes de recharge des véhicules électriques obligatoires dans les bâtiments industriels et commerciaux

L'installation de bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides est obligatoire dans tous les bâtiments neufs à usage tertiaire (bâtiment industriel, local commercial, immeuble de bureaux, entrepôt, complexe de cinéma...) comprenant des places de stationnement destinées aux employés ou à la clientèle. Les demandes de permis de construire déposées à partir du 1er janvier 2016 doivent prévoir le pré-câblage permettant le rechargement des voitures électriques et hybrides.

Bureau de change : vérification de l'identité du client pour toute opération de plus de 1 000 €

Le professionnel dit changeur manuel qui procède à l'échange de devises, sous forme de billets, de monnaies ou de chèques de voyage libellés en devise autre que l'euro, est tenu de vérifier l'identité de tout client occasionnel dès lors que le montant échangé dépasse 1 000 €.

Nouveaux seuils de marchés publics

À partir du 1er janvier 2016, de nouveaux seuils de procédures formalisées de marchés publics sont applicables.

Suppression des tarifs réglementés de vente de gaz pour les clients professionnels

Dans le cadre de l'ouverture du marché du gaz à la concurrence, en conformité avec le droit européen, les tarifs réglementés de vente (TRV) proposés par les fournisseurs historiques (GDF-Suez et les entreprises locales de distribution) sont progressivement supprimés pour les consommateurs non résidentiels.

Nouveaux facteurs de pénibilité pour le compte pénibilité

De nouveaux facteurs de pénibilité doivent être pris en compte pour le compte personnel de prévention de la pénibilité (CPPP) mis en place en 2015.

Délais de paiement dérogatoires dans certains secteurs d'activité saisonniers

Les délais de paiement entre professionnels sont réglementés. Des dérogations existent pour certains produits, notamment périssables, et, à partir du 1er janvier 2016, dans certains secteurs d'activité.