Pour beaucoup de chefs d’entreprise, le coût d’un recrutement se compose essentiellement du coût de la prestation du cabinet sur lequel ils s’appuient pour trouver la perle rare (dans le cas d’un recrutement externalisé). Il est plus difficile d’évaluer les coûts cachés d’un recrutement, qu’il réussisse ou qu’il échoue.
Plusieurs cabinets de conseil en recrutement se sont penchés sur la question et ont calculé le cout réel réellement un recrutement raté en tenant compte des coûts visibles et invisibles ainsi que des conséquences financières.
Ce coût total n'est jamais inférieur à 45 000 euros.
Que ce soit des cabinets américains (Careerbuilder) ou français (RHAdisor ou Manpower Conseil Recrutement), tous s’entendent pour affirmer qu’un recrutement raté coûte très cher.
Si le départ d'un employé intervient après avoir passé quelques semaines au sein d'une équipe, et si l'on compte le coût de son embauche, ses salaires parfois injustifiés, l'éventuelle dégradation de la performance de l'équipe, les indemnités de licenciement ainsi que le chiffrage des opportunités manquées, on arrive, pour un cadre moyen à la somme de 100 000 euros, soit un retour sur investissement négatif de 300%. Et si la personne est remplacée, la nouvelle embauche ne coûtera pas moins de 45 000 euros, sans compter d'éventuels frais de formation annexes.
Un recrutement raté, c'est aussi des effets de bord non négligeables. Le plus important est la surcharge de travail pour les autres membres de l'équipe qui, s'il perdure trop longtemps, agira sur la productivité et mettra en danger d'autres salariés (burn out, démission, démotivation...). Il faut également calculer le nombre d'heures passées avec la personne qui finalement ne restera pas dans l'entreprise, le temps d'intégration et la gestion administrative.
Il faudra également tenir compte du temps que le salarié aura passé à rencontrer ses nouveaux clients par exemple, le temps mobilisé par son manager pour le former, le temps passé par ses collègues pour l'accompagner au quotidien, des entretiens de cadrage qui précèdent souvent des réunions de "décision".
De plus, outre les pertes de temps et d'argent occasionnés, le salarié, pendant son passage dans l'entreprise est bien souvent "nuisible". Nuisible pour le moral et la productivité de ses collègues et nuisible pour les relations clients par exemple. Les entreprises qui ratent leur recrutement invoquent souvent des raisons liées à l'urgence de recruter sur ce poste, liées également au fait que le candidat n'a jamais été soumis à aucun test d'aptitude ou encore liées au fait que ses références n'ont pas été vérifiées. Prendre le temps de lire entre les lignes d'un CV et de poser les bonnes questions en entretien peut limiter la casse. Miser sur des tests psychométriques peut également rendre service sur certains types de poste, surtout lorsque le candidat doit s'intégrer à une équipe ou se servir de compétences techniques bien précises. Enfin, la vérification des références peut prendre du temps mais est parfaitement externalisable.
Coût du recrutement : prise en compte du temps de la réflexion préalable
La réflexion préalable nécessaire à l’identification des besoins, la rédaction d’un profil de poste avec l’aide de collaborateurs ou de la hiérarchie, l’énumération des compétences requises sont autant d’étapes incontournables à la mise en place d’un projet de recrutement. Malheureusement, par manque de temps, cette étape est bien souvent négligée ce qui impacte notablement la qualité du recrutement réalisé.
Coûts cachés durant la phase de recrutement
Votre projet de recrutement établi, il est nécessaire d’en planifier la réalisation. Se décider au dernier moment, sans préparation, est tout à fait contre-productif. Il faut définir des objectifs, des étapes, des moyens, un plan d’action. Des critères de choix (objectifs et mesurables) doivent être précisés. Une méthode de travail sera ensuite nécessaire pour trier l’ensemble des CV reçus, à fortiori s’il y en a une grande quantité. Trouver la perle rare ne s’improvise pas, et compter sur la chance donne rarement de bons résultats.
Coûts cachés durant la période d’intégration
Si vous pensez que le recrutement s’arrête le jour où le contrat est signé, détrompez-vous. Si la période d’essai permet à l’employeur de valider son choix, elle offre aussi au candidat les moyens de confirmer sa bonne première impression. Il est donc capital d’accompagner le nouvel entrant et de vous assurer que son intégration se passe correctement. Certaines entreprises mettent en place des parcours d’intégration, des tutorats, des formations, facilitant l’appropriation du nouveau poste de travail.
Recruter nécessite du temps avant le recrutement, pendant et après. Considérez ce temps comme un investissement, car un mauvais recrutement peut impacter durablement votre entreprise.