Le chef de l'Etat reçoit ce lundi en grande pompe à Versailles 140 dirigeants de grandes entreprises étrangères. But de l'opération : leur signifier que la France est de retour sur la scène économique mondiale.

Le château de Versailles comme cadre, Emmanuel Macron, Edouard Philippe et la moitié du gouvernement en puissance invitante et l'anglais comme langue d'échange car il faut être pragmatique et efficace... L'exécutif a vu les choses en grand pour séduire les investisseurs étrangers. Il réunit ce lundi dans le château de Louis XIV les présidents et directeurs généraux de 140 groupes internationaux, avant qu'ils ne rejoignent Davos, où s'ouvre mardi le Forum économique mondial.

De Coca-Cola à Google en passant par SAP, General Mills, Bosch ou encore le chinois Alibaba et le nigérian Jumia... Les entreprises présentes figurent parmi les plus importantes au niveau international. Elles viennent pour moitié d'Europe, pour un quart des Etats-Unis et pour le quart restant d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie. Et elles seront quasi toutes représentées par leur numéro un, lesquels seront invités à accroître leurs investissements en France.
Déjeuner avec Philippe, dîner avec Macron
Les invités ont un menu chargé : un déjeuner avec Edouard Philippe, des rencontres bilatérales avec les 15 ministres présents et un échange le soir avec Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat rencontrera en tête-à-tête les PDG de Facebook, Google, Novartis et SAP. Les CEO verront aussi les représentants d'organismes comme Business France ou bpifrance. Il leur sera expliqué les réformes mises en oeuvre en France depuis le printemps dernier, à commencer par celle du droit du travail qui donne plus de souplesse aux entreprises, celles en chantier aujourd'hui comme l'apprentissage et, plus généralement, la politique du chef de l'Etat. « On veut expliquer ce qu'on fait pour attirer les investisseurs », insiste-t-on à l'Elysée.
 
Chargé par le gouvernement de préparer un rapport sur l'intelligence artificielle, le député macroniste Cédric Villani sera de la partie. Dans un registre différent, Tony Estanguet viendra évoquer les JO 2024, organisés par Paris.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pousser l'avantage de la France

But de la journée : signifier que la France est de retour en montrant à ces grands patrons qu'il est aujourd'hui plus facile et plus efficace d'investir dans l'Hexagone. « L'enjeu n'est pas de parler aux CEO, mais de les faire investir en France », souligne l'Elysée. L'exécutif, qui se présente en « facilitateur » des investissements internationaux, veut un sommet - baptisé « Choose France » - avec des résultats, allant au-delà des déclarations d'intention. Il souhaite surtout que ces investissements soient synonymes de centaines de créations d'emplois.
Le chef de l'Etat veut aussi pousser l'avantage de la France en Europe, face à l'Allemagne prise dans les négociations complexes sur sa coalition gouvernementale, le Royaume-Uni englué dans son Brexit ou l'Italie en pleine campagne avant ses élections générales de mars. Le sommet a pour vocation de montrer aux Français que les grandes entreprises internationales s'intéressent à l'Hexagone. Pourtant, tout sera à huis clos. Pas de presse, afin que chacun puisse parler franchement et évoquer les éventuels sujets qui fâchent sans tomber dans le politiquement correct. « Le président veut une parole très libre », explique l'Elysée.

Davos ensuite

De la théorie à la pratique, le pas sera franchi dès lundi. Plusieurs investissements internationaux seront annoncés. Le plus important d'entre eux sera un investissement géant de 400 millions d'euros de Toyota à Valenciennes. Emmanuel Macron fera le déplacement sur place dans la journée avant d'aller à Versailles. L'Elysée annonce aussi deux investissements dans le domaine du numérique et une dizaine de moindre importance.
Après ce sommet à Versailles, Emmanuel Macron n'en aura pas fini avec les dirigeants internationaux. Il se rendra mercredi à Davos pour un discours visant à « poser un diagnostic lucide de la mondialisation », selon l'Elysée.
Grégoire Poussielgue
@Poussielgue