jeudi 9 juin 2016

Le centre-ville : ce réseau social du réel pour les Français

Capture d'écran: http://www.influencia.net/fr

Publié le 08/06/2016
Photo de Une : Liza Nelson

Eric Espinosa

Le centre-ville a-t-il toujours autant la cote auprès des Français ? L'Institut CSA a mené l'enquête pour Clear Channel et dévoile ses principaux enseignements.


Lieu de convivialité, de partage, de rencontres ou de shopping, le centre-ville constitue le point névralgique de nos cités. Mais que pensent les Français de ces zones de vie et comment optimiser ces espaces ? Première preuve d’amour, 73% se déclarent personnellement attachés à leur centre-ville et la rénovation de l’espace urbain et de l’habitat est le premier facteur de dynamisation d’une ville. Mieux, il met l’humain à l’honneur. Considéré comme le « réseau social » du réel, on aime y retrouver ses proches (78%) et passer du temps libre (72%). Seul bémol, l’accessibilité laisse parfois à désirer et attention à ne pas exclure les populations périphériques : 40% considèrent que l’accès a été rendu plus difficile. Sans oublier les problématiques de circulation et de déplacement une fois sur place. Découvrez l’ensemble des résultats de cette étude ci-dessous.


Le centre-ville : un lieu de convivialité et de sociabilité plébiscité par les Français et particulièrement par les 18-34 ans

Près d’un Français sur deux préfère vivre en ville (48%) et tout particulièrement les 18/24 ans (57%). Les Français fréquentent assidûment leur centre ville, 72% déclarent en effet s’y rendre au moins une fois par semaine (86% chez les 18-34 ans), et plus ils s’y rendent plus ils y sont attachés : tous les jours (79%) vs moins d’une fois par mois (20%). Quels que soient les motifs de fréquentation, les Français considèrent leur centre-ville comme un lieu convivial, de vie et de shopping (66%). C’est un lieu de destination où l’on vient pour ses rendez-vous personnels (55%), faire des achats (51% en moyenne et 60% chez les 18/24 ans), ou encore un lieu de rencontres et de partage (restaurants, bars : 42% / 57% chez les 18/24 ans).

Le centre-ville est une destination shopping clef pour les services & loisirs (68%), les achats cadeaux (64%), la mode (51%) et la beauté-santé (51%). Un shopping dynamisé notamment par la communication extérieure puisque plus d’une personne sur deux s’est déjà renseignée ou a acheté un produit après avoir vu une affiche publicitaire. Le centre-ville est par ailleurs synonyme de qualité lorsque l’on parle d’achat de produits frais. En effet, commerces et supermarchés de centre-ville arrivent en 2ème position derrière les marchés sur ce critère.

Le centre-ville : place à la métamorphose

44% des Français ont le sentiment que le centre-ville qu’ils fréquentent est en développement, 52% chez les 18-34 ans, tandis que pour 55%, la rénovation de l’espace urbain et de l’habitat est le 1er facteur de dynamisation. Les agglomérations de plus de 100 000 habitants entretiennent l’appétence pour leur centre-ville. Les Français sont, en effet, conscients des efforts développés dans les nouveaux modes de transports (73%). Ils pensent, qu’avec l’offre de stationnement, ils contribuent à la dynamisation du centre-ville (51%) et les incitent à changer leurs habitudes (35%). De même que les zones piétonnes créées (69%) favorisent la balade et le shopping en centre-ville (32%).

Le centre-ville : un enjeu collectif pour les acteurs de la ville

73% des Français se déclarent personnellement attachés à leur centre-ville et parmi ceux qui préfèrent vivre en ville, 60% souhaiteraient idéalement vivre en centre-ville. 9 Français sur 10 ont le sentiment que la modernisation du centre-ville est et devrait constituer un objectif important pour les maires. Le centre-ville de demain devra donc conjuguer simplicité d’accès et de stationnement/mobilité et richesse/diversité de l’offre de commerces et de services. Cependant, le développement du centre-ville n’est pas perçu comme une réalité par tous. Plus de 40% considèrent que l’accès à ce dernier a été rendu plus difficile et près de 40% des habitants des villes de moins de 100 000 habitants considèrent même le centre-ville comme en déclin.

Le centre-ville : le « réseau social » du réel

Le dynamisme du centre-ville et son renouveau peuvent s’appuyer sur le fort attachement et la fréquentation des jeunes et des influenceurs/décideurs. En effet 74% des 18-34 ans et 81% des cadres/professions libérales s’y rendent chaque semaine, une tendance stable ou en hausse à 66%. Véritable « réseau social » du réel, le centre-ville est un lieu de vie, d’échange essentiel aux yeux des Français. C’est le lieu où il fait bon retrouver ses proches (78%) et passer du temps libre (72%).

Enfin, contrairement aux idées reçues, loin d’appauvrir l’attractivité du centre-ville, Internet s’inscrit en complémentarité et joue en allié. 73% des gros acheteurs sur Internet (plus d’une fois par mois) viennent chaque semaine en centre-ville, tendance en hausse pour 20% d’entre eux. Consomm’acteurs/citoyens précurseurs de la ville de demain, 20% des jeunes (18-34 ans) embrassent la perspective, pour demain, d’un centre-ville connecté : wifi partout, géoloclisation, infos en temps réel et personnalisées…

Photo de Une : Liza Nelson

Eric Espinosa
Vigie digitale, il arpente les méandres du web à la recherche de l’oiseau rare, la perle sacrée, les 7 boules de cristal… Il a également une forte tendance à tout ramener au Football.

Twitter : @ericespinosa8

“La pire chose qui peut arriver sur un marché, c’est l’inertie”, Jean de La Rochebrochard

Capture d'écran: https://www.maddyness.com
Finance 9/06/2016 https://www.maddyness.com

Entrepreneurs et financeurs de la France entière se réuniront demain à Talence près de Bordeaux pour la sixième édition de l’Innovaday, une journée de rencontres dédiée au financement des startups et à l’innovation. Jean de La Rochebrochard, partner chez Kima Ventures, a répondu aux questions de la rédaction sur les tendances qui bousculent le secteur de l’investissement.

L’Innovaday 2016qui attend environ 600 participants, ambitionne de permettre aux entrepreneurs, financeurs et partenaires de l’innovation présents d’échanger autour du secteur, mais également de déceler des pépites prometteuses grâce notamment au Forum national d’Investissement (sélection de 33 entreprises françaises selon leur potentiel de croissance et leur caractère innovant). L’occasion pour Maddyness de faire le point sur le système d’investissement français avec Jean de La Rochebrochard, partner chez Kima Ventures. 

Les business angels s’imposent

Premier constat : les business angels mettent désormais de plus gros tickets sur les startups. Il y a quelques années, il était encore difficile de boucler un tour de financement seulement avec des business angels, mais aujourd’hui le système évolue et cela deviendrait presque commun.
C’est la conséquence d’un écosystème qui devient de plus en plus mature et qui se démocratise, auquel de plus en plus de gens s’essayent
Jean de La Rochebrochard
C’est par exemple le cas de la jeune pousse Wingly, qui vient de boucler une première levée de fonds auprès d’experts aéronautiques et d’entrepreneurs tels que Thibaud Elzière (Fotolia), Felix Haas (Amiando, IDNow, Bits & Bretzels) ou encore Charles Cabillic. United Motion Ideas, de son côté, a levé 700 000 euros la semaine dernière auprès de l’investisseur Thomas Schmider, cofondateur d’Infogrames-Atari et fondateur de Prozone.
D’un autre côté, les fonds de capital-risque ont tous levé des fonds ces dernières années, et ont pas conséquent recruté de nouveaux collaborateurs. Une évolution qui a permis à plusieurs jeunes investisseurs d’entrer sur le marché, aux profils plus proches des entrepreneurs.
Les nouveaux VC ont un profil plus entrepreneur alors que les anciens VC ont un profil plus financier
Jean de La Rochebrochard

Les véhicules d’investissement se multiplient

Ensuite, on voit de plus en plus de véhicules d’investissement émerger, créés à l’occasion d’opérations. Le principe est simple : un acteur français investit dans une startup et crée un véhicule dans lequel entrent plusieurs business angels. Un “syndicat” qui permet de n’avoir qu’une seule ligne sur sa table de capitalisation et une seule personne qui gère l’investissement. Celle-ci ne prend aucun frais sur l’opération mais se rémunère à la performance sur chacun des deals.
En résumé, le marché français de l’investissement se porte plutôt bien. Jean de La Rochebrochard nous explique que celui-ci était encore, il y a quelques temps, très structuré et réglementé, dans lequel il n’y avait pas de place pour les outsiders. Aujourd’hui le système évolue : les règles s’assouplissent, de plus en plus d’entrepreneurs investissent, et le marché devient de plus en plus compétitif. De nouvelles initiatives de financement et d’accompagnement voient alors le jour. Si ces dernières ne sont pas nécessairement là pour financer, elles aident l’écosystème financier à avancer.
Jean de La Rochebrochard insiste enfin sur l’importance de la fluidité de l’écosystème des business angels, qui crée une véritable compétition sur le marché, qui elle-même crée finalement l’innovation.
La pire chose qui peut arriver sur un marché, c’est l’inertie. Dès qu’on commence à casser le confort d’un marché, ça crée du mouvement et donc de l’innovation
Jean de La Rochebrochard