vendredi 22 juillet 2016

Comment les médias doivent repenser la production de contenus

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Comment les médias doivent repenser la production de contenus

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La logique du silo est encore présente dans de nombreux secteurs d'activités, et plus étonnament, dans celui de la production de contenus. De fait, pour Karen McGrane, consultante à Bond Art + Science basée à New York, les entreprises, et surtout les médias, n'ont pas encore pris la mesure de l'ère du multi-supports. «Le New York Times a mis dix ans avant de changer son CMS (content management system), et autant avant de travailler sa base de données», raconte celle qui a conseillé de nombreux groupes médias américains, comme le prestigieux quotidien mais aussi les groupes Condé Nast ou Hearst. «Ils doivent évoluer, sinon ils meurent», observe la spécialiste en management de contenus.
Reste que le chemin vers une nouvelle approche est long. Pour les médias, il s'agit d'abord de quitter la vision court-termiste et de penser «un usage sur le long terme du contenu (…) qui devient lui-même adaptatif» «Le contenu est encore pensé pour une diffusion unique. C'est la logique du print», explique Karen McGrane à l'occasion de la conférence USI 2016 (Unexpected Sources of Inspiration) qui a lieu cet été à Paris. 
Comment les contenus seront-ils consommés dans le futur? Quels sont les choix que doivent opérer les groupes médias? Et comment rentabiliser la production de contenus à l'heure de la crise?
VOIR: L'interview de Karen McGrane, consultante (en anglais)

 
Voir la série:
Éloge de la gentillesse à l’heure du digital
Recoder toutes les cellules qui nous entourent n’est plus de la science-fiction
GitHub croit au nouveau règne des développeurs
Après le «design for mobile», la nouvelle ère de l’interruption


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Que reste-t-il du mouvement Occupy qui a secoué Wall Street ?

Capture d'écran: http://www.bastamag.net/Que-reste-t-il-du-mouvement-Occupy






Certains le disent terminé. Où en est le mouvement Occupy ? Parti de New York à l’automne 2011, il s’est étendu à l’Amérique du Nord, et a essaimé en Europe. En quelques mois, Occupy a permis à des centaines de milliers de personnes de se politiser et de prendre conscience de l’ampleur des inégalités sociales et de la domination économique : les « 1% » d’ultra privilégiés face à la « multitude » des 99%. Si les tentes ont disparu de l’espace public, « l’esprit d’Occupy alimente les mobilisations contre le changement climatique, la dette ou le mal-logement », assure Maria Poblet, membre du mouvement aux Etats-Unis. Entretien.
Basta ! : Un an et demi après l’occupation de Wall Street, où en est le mouvement Occupy qui a essaimé partout aux Etats-Unis ?
Maria Poblet [1] : Occupy Wall Street a été un espace d’exaltation et de créativité. A bien des égards, il s’est traduit par une mobilisation inventive, relativement longue, qui a créé une « pause » psychologique inspirante face au capitalisme dans la société américaine. Cette mobilisation spontanée a mobilisé des gens nouveaux, elle a changé le débat public aux États-Unis. Le mouvement Occupy ne constitue pas pour autant un ensemble unique et cohérent. Les différentes initiatives qui en sont issues sont liées par une critique partagée du système économique, mais pas par des formes organisationnelles fortes ou des alliances à long terme. Aujourd’hui, les personnes et organisations qui se sont sérieusement engagées pour la justice économique au-travers d’Occupy Wall Street demeurent encore très actives. Elles travaillent à façonner les prochaines initiatives qui pourront contribuer à bâtir un mouvement de transformation « bottom-up » (de bas en haut, ndlr) dans la société américaine.

Quelles formes prennent ces initiatives ?
Par exemple, Occupy Sandy (du nom de l’ouragan Sandy qui a frappé la côte Est des États-Unis, dont New York, fin octobre 2012, ndlr) est actif au sein des communautés pour répondre aux impacts du changement climatique dans les quartiers populaires à New York. En parallèle, d’autres initiatives émergent comme Strike Debt (lire notre article), les campagnes « Walmart Workers » (les travailleurs de Wal Mart, géant de la grande distribution, ndlr) ou « The Homes for All » (des maisons pour Tous, ndlr). Tous ces exemples illustrent les différentes manières dont l’esprit d’Occupy continue de se manifester. Ces initiatives rassemblent des organisations communautaires et des nouveaux collectifs d’activistes. On y trouve aussi des personnes qui se sont engagées pour la première fois de leur vie et qui cherchent un moyen de continuer à militer pour le changement social. Ces nouveaux militants, jeunes pour la plupart, côtoient des vétérans des droits civiques et des mouvements anti-guerre des années 60 et 70. Le mouvement compte aussi des syndicalistes, impliqués à titre individuel et soucieux pour certains de construire des coopérations organisationnelles avec les militants d’Occupy.

Certains annoncent pourtant la fin de ces mouvements, voire leur échec, faute de s’être structuré. Qu’en pensez-vous ?
C’est plus complexe que cela. Dans la construction d’un mouvement, il y a des liens étroits entre les soulèvements spontanés et l’organisation collective consciente. D’un côté, les soulèvements spontanés ont souvent l’impression de sortir de nulle part et de pouvoir s’étendre partout. Ils sont libres, sources d’inspiration, capables de mobiliser un grand nombre de personnes sur la base d’une critique des injustices. De l’autre côté, l’organisation consciente, plus volontaire, se concentre sur le développement d’un leadership dans les communautés touchées. On y construit des campagnes concrètes en menant le travail lent et difficile pour développer un réseau local, en facilitant l’agrégation d’individus. Ni l’un ni l’autre ne se suffisent à eux-mêmes. Nous avons à la fois besoin de gens à l’initiative d’actions créatives et spontanées, mais aussi d’approches systématiques pour obtenir le changement.

« Obtenir le changement »... en s’impliquant dans le jeu électoral ?
Face à l’échec du système démocratique électoral, la réponse naturelle serait de rejeter entièrement ce système. Mais se désengager des structures existantes de prise de décision revient à laisser toujours plus de place à la droite et aux forces réactionnaires. Notre défi est de travailler avec les structures et institutions existantes pour obtenir des réformes immédiates, renforcer le pouvoir de la gauche, et faire progresser le mouvement à long terme. Pour obtenir des résultats, et impliquer davantage les gens dans la réalisation du changement, nous devons donc nous engager dans le système électoral, aussi défectueux soit-il. Cela nous obligera à mettre en avant des revendications audacieuses pour une transformation en profondeur, combinées à des changements concrets à court terme. Le danger, c’est d’être récupéré par des forces politiques qui se satisferaient volontiers de changements esthétiques laissant intacts les fondements du système et de la crise économique.

Arrivez-vous à impliquer les classes populaires ?
L’engagement des classes populaires blanches dans le mouvement anti-raciste est crucial. Pour ceux qui portent une critique de classe du gouvernement, deux options s’ouvrent à eux : ils peuvent s’identifier à l’aile droite avec le Tea Party, ou bien se reconnaître dans le mouvement Occupy. Ce dernier est à l’origine d’un nouvel espace politique qui permet aux Blancs de s’engager dans les combats pour la justice économique avec une perspective de gauche. Ces combats ont été jusque-là menés par les classes populaires de couleur qui ont été les plus touchées par les inégalités aux États-Unis.

Comment dépasser le communautarisme, très fort dans le monde anglo-saxon ?
Cela constitue un autre défi : alors que le traumatisme historique du racisme est bien réel au sein même de la gauche, comment représenter les intérêts des blancs des classes populaires, sans trahir ceux des autres communautés ? Quel genre de vision populaire nationale pourrait nous unir, qui transcende les questions de race et d’ethnicité, et soit en mesure de parler aux différentes expériences et exigences de chaque communauté ? De nombreuses organisations progressistes aux États-Unis ont été construites durant les mouvements pour les droits civiques et le « Black Power ». Nos mouvements émergents ont beaucoup à en apprendre. Et réciproquement. Nous devons construire un véritable dialogue entre ces organisations et les mouvements spontanés. Un dialogue multi-générationnel. Nos forces, loin d’être opposées, sont très complémentaires.

N’y a t-il pas des divergences au sein même du mouvement Occupy sur les choix à opérer ?
Il existe une tension entre deux propositions. D’une part, il y a l’envie de construire un mouvement dit de « tente », dans lequel nous pourrions nous rassembler et acquérir le sentiment d’un « nous » collectif. De l’autre, il est proposé de construire un mouvement dit de « bus », dans lequel nous pourrions monter pour nous déplacer tous ensemble. Nous avons besoin à la fois d’un espace ouvert de discussions et de convergences, mais aussi de structures pour construire de la cohérence. Ce n’est pas simple à réaliser. Mais il faut garder en mémoire que les 1 % ont déjà leurs forums internationaux à l’instar du Forum économique mondial de Davos. Les 99 % ont aussi besoin de construire leur propre forme d’organisation internationale.

Comment articulez-vous la construction d’un mouvement international, avec le mouvement des Indignés en Espagne ou les militants du Printemps Arabe, avec les luttes locales ?
La crise économique est internationale. Toute campagne au niveau local est liée au système économique international. En même temps, sans travail ancré sur le terrain avec les populations états-uniennes, nous ne pouvons pas être réellement solidaires avec d’autres mouvements. Mais la construction de groupes locaux et l’organisation de campagnes au niveau local est également insuffisante en soi. L’absence de forme organisationnelle internationale a rendu difficile le maintien des relations de solidarité que les groupes Occupy ont construit entre eux, et avec les mouvements émergents dans le reste du monde. Dans l’ensemble, le mouvement aux Etats-Unis est trop américano-centré. Discuter de la façon dont le capitalisme a échoué aux États-Unis sans regarder comment les Etats-Unis ont créé et exporté le modèle économique défaillant du néolibéralisme est une erreur.
Propos recueillis par Sophie Chapelle
@Sophie_Chapelle sur twitter
Photo : flickR

Notes

[1Directrice exécutive de Causa Justa :: Just Cause (CJJC), membre de Grassroots Global Justice Alliance et participante d’Occupy Oakland

Les Echos publient demain les 5 livres de chevet de 200 décideurs français. Le site du journal dévoile en avant première les réponses de 5 personnalités dont Nicolas Bouzou.
Les Echos proposent "La bibliothèque idéale des décideurs français" ou "Les livres de chevet des décideurs"; ils sont près de 200 personnalités françaises (chefs d'entreprise, dont de nombreux représentants de la French Tech, au total près de 1000 ouvrages.
Quel est le livre le plus cité ?
L'auteur qui ressort comme la figure de référence de l'establishment français?
Jeremy Rifkin, Jean Tirole, Stefan Zweig, le pape François et Peter Thiel sont tous dans le Top10.
par Guillaume Maujean / Rédacteur en chef "Finance et Marchés" | Le 20/07 à 06:00, mis à jour à 19:59
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/week-end/culture/livres/0211130624635-la-bibliotheque-ideale-des-decideurs-francais-2014767.php?KV1xowodHu90dkCW.99#xtor=CS1-26

Sous la main, le livre de Jeremy Rifkin " La nouvelle société du coût marginal zéro" l'Internet des objets, l'émergence des communaux collaboratifs et l'éclipse du capitalisme.
Au chapitre 4 "La nature humaine vue par le capitalisme", il écrit que le dernier mouvement contestant la mainmise absolue des grandes entreprises sur la vie économique de la société est le mouvement Occupy avec son slogan 99 % contre les 1 %. Mais, Que reste-t-il du mouvement Occupy qui a secoué Wall Street ? Voilà l'objet de cet édit.

 

Collecte des prélèvements sociaux : l'Urssaf pour remplacer le RSI ?

Collecte des prélèvements sociaux : l'Urssaf pour remplacer le RSI ?
Capture d'écran: http://www.batiweb.com/actualites

Collecte des prélèvements sociaux : l'Urssaf pour remplacer le RSI ?

Les prélèvements sociaux collectés par plusieurs administrations fiscales, organismes de sécurité sociale et autres organismes de droit privé coûtent à l'Etat 5,2 milliards d'euros, selon un rapport de la Cour des comptes publié ce mardi 20 juillet. Un coût qu'elle propose de réduire significativement en simplifiant la collecte, notamment pour les artisans qui dépendraient alors uniquement de l'Urssaf. Explications.

Législation et règlements |

Les jours du RSI en tant qu'organisme de collecte des prélèvements sociaux des artisans sont-ils comptés ?
A en croire un rapport de la Cour des comptes, « confier aux Urssaf, selon un calendrier réaliste, (…) l'ensemble des tâches liées à la collecte des prélèvements sociaux des artisans et commerçants, aujourd’hui partagées avec le RSI » permettrait d' « accroître l’efficacité de la collecte des prélèvements et réduire ses coûts de gestion », affirme-t-elle.
Dans son rapport, elle estime en effet que la collecte coûte environ 5,2 milliards d'euros à l'Etat, en raison des coûts de gestion des organismes de collecte qui « restent élevés » notamment pour les prélèvement sociaux des artisans et les commerçants.
Une collecte qui pèse également financièrement sur les entreprises qui ont de plus en plus « recours à un expert-comptable » ou qui s'équipent en logiciels de comptabilité et de paie «  pour s'acquitter de leurs obligations fiscales et sociales », souligne la Cour,  « face à la complexité croissante et à l’instabilité des règles de droit applicables ».
Une entreprise de BTP qui réalise un chiffre d'affaires de 1,5 à 2 millions d'euros, dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, paye 14 000 euros TTC pour déléguer à un expert-comptable la tenue de sa comptabilité, prend-elle en exemple.
Même cas de figure pour une entreprise de travaux de peinture et de vitrerie (SAS) de 1,5 millions d'euros de chiffre d’affaires dans les Pays-de-la-Loire, qui dépense 5 800 euros TTC pour l'élaboration des bulletins de paie et les déclarations sociales et fiscales.
« Si les moyens consacrés au contrôle des prélèvements ont été préservés jusqu’ici, en dépit des réductions d’emplois, un renforcement des équipes de contrôle par redéploiement des gains de productivité devrait être envisagé à l’avenir, au regard des enjeux de lutte contre la fraude à la TVA et aux prélèvements sociaux », anticipe la Cour des comptes, qui formule 21 recommandations pour rendre la collecte plus efficace et mois chère.

21 recommandations pour plus d'économies

Outre la collecte des prélèvements sociaux des artisans et commerçants, l'Urssaf pourrait également être chargée de la collecte des prélèvements sur les salaires, aujourd’hui effectuée par des organismes conventionnels (cotisations Agirc-Arrco, participations des employeurs au financement du logement et de la formation professionnelle continue).
La délégation aux URSSAF de la collecte des cotisations de retraites complémentaires AGIRC-ARRCO, de la PEEC et de la PEFC, permettrait à la collectivité de faire une économie importante sur les coûts de collecte, aujourd’hui estimés à 450 millions d'euros, selon la Cour des comptes.
D'autre part, elle préconise de poursuivre les réorganisations internes aux réseaux publics de collecte (centralisation de certains prélèvements, réduction du nombre de sites). Elle insiste enfin sur la nécessité d’intensifier les coopérations entre les administrations fiscale et sociale.
« La mobilisation de ces trois leviers devrait permettre de réduire les coûts de gestion des entreprises et des organismes de collecte, d’améliorer le rendement des prélèvements et de simplifier le versement par les entreprises des prélèvements dont elles sont redevables. Ceci suppose également de lutter contre l’instabilité des règles de droit et de mesurer précisément l’impact de toute modification sur les charges de gestion administrative des entreprises », précise la Cour des comptes.
Le produit des multiples prélèvements fiscaux, sociaux et d’autres natures versés par les entreprises s’est élevé à près de 773 milliards d'euros en 2014, soit 36,1 % du PIB.