mercredi 14 juin 2017

Les Français prêts à entreprendre… mais uniquement s’ils sont bien accompagnés (et financés)

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#Etude Les Français prêts à entreprendre… mais uniquement s’ils sont bien accompagnés (et financés) https://www.maddyness.com

Une étude d’Opinion Way pour BNP Paribas montre que si un Français sur deux envisage de monter sa propre affaire, ce sont bel et bien les possibilités de financement qui permettront de concrétiser cette envie.

L’entrepreneuriat séduit. C’est la conclusion que l’on peut tirer de l’étude commandée par BNP Paribas à Opinion Way sur les Français et l’entrepreneuriat. Près d’un Français sur deux (45%) envisage ainsi de créer son activité. La simplification progressive des démarches administratives et peut-être un certain effet Macron dopent les envies d’entreprendre, 60% des interrogés considérant qu’il est plus facile d’entreprendre aujourd’hui qu’auparavant lorsqu’on est jeune. Cette dynamique correspond également aux aspirations portées par la génération Y et les suivantes, notamment leur désir de mieux équilibrer leurs vies professionnelle et personnelle. Plus d’un Français sur cinq (22%) estime ainsi qu’être son propre patron permet de mieux concilier les deux et fait davantage écho à sa personnalité et ses valeurs.
Mais encore faut-il se lancer. Pour un tiers des sondés (35%), c’est l’idée innovante qui va déclencher la concrétisation de l’envie de créer sa propre structure, à égalité (34%) avec un coup de pouce financier pour lancer sa nouvelle activité. Les aspirants entrepreneurs sont donc particulièrement sensibles aux moyens concrets à leur disposition pour leur permettre de réaliser leurs envies. Cela veut aussi dire qu’une idée, fût-elle bonne, ne fait pas tout et que certaines peuvent même rester sans suite, faute de moyens suffisants pour les porter.
Ampoule

Des banques incitées à fournir davantage de services

Un appel à peine voilé aux réseaux de financement de mieux jouer leur rôle, à commencer par les banques que deux tiers (66%) des interrogés considèrent comme des partenaires incontournables pour les créateurs d’entreprise. Un bon point pour les établissements bancaires, concurrencés en matière de conseil par les nombreuses structures d’aide à l’entrepreneuriat et en matière de financement par les FinTech qui ont flairé là un filon à saisir. Jean-Daniel Guyot, fondateur de la banque B2B TrustBK pour l’instant au stade de projet, estimait ainsi que “les banques sont le socle de confiance essentiel qui permet à notre tissu économique de se construire et de prospérer” tout en soulignant que “ce socle n’est plus assez efficace, plus assez local, il n’a pas embrassé la complexité nouvelle du monde de l’entreprise“.
Pourtant, les entrepreneurs attendent bien plus de leur banque d’une manne de financement. Près de neuf Français sur dix (87%) espèrent que leur partenaire bancaire leur permette d’accéder à des facilités de paiement et des solutions sur-mesure en matière de financement mais plus d’un sur deux (58%) attendent aussi de leur banque des conseils fiscaux et juridiques. Et c’est finalement le panel et la qualité de ces services qui présideront au choix d’une banque partenaire : deux tiers (67%) des sondés disent préférer la banque avec le meilleur accompagnement de services contre seulement 61% la meilleure offer de financement et 55% leur banque habituelle. La simplification des démarches en matière de mobilité bancaire fragilise donc la relation des banques avec leurs clients et les oblige à mieux calibrer leurs services pour les retenir.

 

A Lagos, capitale africaine de la mode, "le trad, c'est swag"!


A Lagos, capitale africaine de la mode,
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A Lagos, capitale africaine de la mode, "le trad, c'est swag"!

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Dans ses clips bling-bling où shorts moulants côtoient bouteilles de champagne et grosses voitures, Wizkid, l'icône de la pop nigériane, a troqué ses jeans, ses caleçons apparents et ses T-shirts Versace pour des tenues traditionnelles: la nouvelle tendance pour la jeunesse de Lagos.

En 2016, Vogue, magazine leader de la mode, l'a élu "chanteur pop le mieux habillé du Nigeria": un titre particulièrement convoité et exigeant dans ce pays où l'apparence est reine et la concurrence, à tous les coins de rue.

L'agbada yorouba (immense tunique de trois épaisseurs), le 'Niger Delta' igbo (chemise brodée avec un col Mao), ou le babariga haoussa (longue tunique sahélienne avec chapeau asymétrique brodé) étaient, comme souvent en Afrique, considérés comme des tenues pour les anciens ou ruraux.

Mais depuis quelques années, on porte le "trad" (vêtement traditionnel) au bureau, aux mariages, en rendez-vous d'affaires et surtout, dans les clips de musique et en boîtes de nuit.

"C'est le must maintenant", confiait Wizkid au magazine Vogue.

"Quand je suis à Lagos, je porte uniquement des tissus africains. J'achète des tissus du Nord (du Nigeria), du Sud, de l'Ouest, et je les mélange", explique le musicien, érigé demi-dieu de la musique nigériane à 26 ans.

Par manque d'espace, les centres commerciaux manquent cruellement dans la mégalopole de 20 millions d'habitants. Les magasins de prêt-à-porter sont rares ou difficiles d'accès.

Et avec la récession économique et la chute vertigineuse du Naira, finies les virées shopping à Dubaï, Paris ou Milan. Même les plus riches doivent se contenter de l'offre locale, et la cote des tailleurs de rue explose.


"Le Peul, je kiffe"
En 2012, Omobolaji Ademosu, alias B.J., a abandonné son emploi dans une banque pour monter sa propre ligne de vêtement pour hommes, Pro7ven. Dans deux minuscules ateliers d'Ojodu, à la périphérie de Lagos, sa douzaine d'employés découpent, cousent, repassent et enchaînent les commandes au son du générateur à diesel.

B.J. fait de la mode "africaine contemporaine": de magnifiques agbadas à peine plus resserrés à la taille que le veut la tradition, brodés à l'encolure, qui peuvent se vendre jusqu'à 150.000 nairas (420 euros).

"Le trad, c'est swag. D'un jour à l'autre, je peux mettre du Igbo, du Yorouba, même le Peul (tribu nomade du Nord), je kiffe! C'est l'esprit multiculturel de Lagos, il n'y pas de barrière", sourit B.J..

Lors de rendez-vous professionnels avec un homme politique ou un chef d'entreprise important, s'habiller dans la tenue ethnique de votre interlocuteur est un signe de respect qui peut rapporter gros. Ou du moins, des contrats importants.

Avec plus de 500 groupes ethniques, le Nigeria est particulièrement attaché à ses valeurs traditionnelles. Une fierté qui commence d'ailleurs à dépasser les frontières du pays.

Début mai, le sud-africain Mbuyiseni Ndlozi, porte-parole de l'EFF (Economic Freedom Fighters, parti de la gauche radicale), postait une photo de lui sur Instagram habillé en 'Niger Delta' sombre, chapeau et collier en perles rouges portées originellement dans le sud-est du Nigeria.

Son fan club féminin, particulièrement nombreux, s'est empressé de commenter en émojis coeurs, appelant affectueusement le sud-africain "Igwe": Prince Igbo.


Princes africains 2.0
"Même à Paris, les jeunes de la diaspora veulent se présenter comme des princes africains maintenant", s'étonne Nelly Wandji, propriétaire de Moon-Look, une boutique de mode africaine sur le Faubourg-St-Honoré de Paris.

De passage à Lagos, elle est venue dénicher les nouvelles tendances sur le continent. "Le Nigeria est clairement le leader de la mode (africaine) en terme de style, de créativité et en nombre de designers reconnus", explique-t-elle.

"La Lagos Fashion week a détrôné celle de Johannesburg. Les Nigérians sont restés beaucoup plus authentiques, ils sont restés très +African Pride+ alors qu'en Afrique du Sud, on est finalement très européanisé".

Française d'origine camerounaise, Nelly Wandji explique d'ailleurs cette influence, paradoxalement, par la diaspora africaine, dont les Nigérians sont les grands ambassadeurs par leur nombre. "Les jeunes de la diaspora sont les prescripteurs de la mode africaine, ils ont réapproprié leur culture et la rendent tendance, parce qu'elle est vue en Europe ou aux États-Unis."

Gloria Odiaka, la petite cinquantaine, est l'heureuse propriétaire d'un magasin de tissus de luxe à Lekki, quartier de la jeunesse branchée de Lagos. Et une mère de famille comblée.

"Les jeunes hommes s'habillent maintenant en +natif+, et c'est tant mieux parce que ça les rend beaux!", s'enthousiasme-t-elle. "Mes fils étudient au Canada, et quand je vais leur rendre visite ils me disent +s'il-te-plaît, maman, ramène-nous des +trad+, j'en ai ma claque des T-shirts canadiens+."

Il ne reste plus aux Nigérians qu'à inventer le "trad" adapté aux hivers d'Ottawa pour conquérir le Grand Nord.
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