Andrew Jackson (1767 - 1845)
Un self made man à la Maison Blanche
Andrew Jackson est le premier président des États-Unis d’extraction modeste. Homme de l'Ouest, avocat autodidacte d'une honnêteté scrupuleuse, c'est aussi un self made man énergique et fonceur, impétueux et même brutal.
Il a 61 ans quand il est élu une première fois à la Maison Blanche en 1828. Il clôt pour de bon l'ère « des bons sentiments » et des patriciens de la côte Est et du Sud. Avec lui, les États-Unis accèdent à la maturité.
Mauvais garçon au grand cœur
Rendu à la vie civile après la guerre, il apprend assez de droit pour entrer comme avocat au barreau de Caroline du Nord. Il s'enrichit dans la spéculation foncière et prend des cours de bonnes manières pour se faire admettre dans la bourgeoisie locale.
Il se lance dans la bataille politique, participe à la Convention qui rédige la Constitution du Tennessee et se fait élire représentant (« député ») de ce nouvel État quand il entre dans l'Union en 1796.
Il en devient sénateur l'année suivante puis est élu en 1802 général de la milice du même État.
Alors s'affirment ses qualités de chef de guerre. À la tête d’une armée débraillée, il triomphe des Indiens Creeks et s’empare de leur territoire. Il adopte en passant un bébé orphelin pour lequel il s’est pris de pitié.
C’est toutefois la guerre avec l’Angleterre, en 1812, aussi qualifiée de « Seconde guerre d’indépendance », qui lui vaudra la célébrité. Avec l’aide du pirate français Jean Laffitte, il reconquiert La Nouvelle Orléans.
Naissance au forceps du Parti démocrate
Indigné, Jackson démissionne du Sénat et se retire dans sa propriété de L'Hermitage, près de Nashville. Mais ses amis ne renoncent pas. Ils refondent le Parti républicain-démocrate et le rebaptisent Parti démocrate (Democratic party). C'est sous ce nom qu'il est aujourd'hui connu.
Président à poigne
Il inaugure ce faisant le spoils system ou « partage des dépouilles », qui consiste à changer tout ou partie partie du personnel politique après chaque élection. Lui-même s'entoure d'un petit groupe de conseillers sans titre officiel : le kitchen cabinet ou « gouvernement de la cuisine ».
Fort de son assise électorale, le président engage un bras de fer avec le Congrès. Il oppose son veto à douze lois votées par le Congrès, soit plus que tous ses prédécesseurs.
Ses opposants dénoncent son emploi abusif du veto tout comme son clientélisme et le surnomment « roi Andrew ».
Lutte des classes
Mais dans le même temps, en 1832, Andrew Jackson sévit avec vigueur contre la prétention de la Caroline du Sud à « nullifier » les droits de douane de la fédération qu'elle juge trop élevés.
Il oblige la Caroline du Sud à s'incliner et n'hésite pas à agiter la menace d'une intervention militaire. La Caroline du Sud et les autres États sudistes repartiront à l'aventure 28 ans plus tard en faisant sécession mais c'est une autre histoire...
Publié ou mis à jour le : 2016-10-23 14:58:22