Qu’est-ce que le negative SEO et comment s’en prémunir? http://www.frenchweb.fr
Par Andréa Bensaid, fondateur de l'agence de référencement Eskimoz.
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Les hackers ont leurs chevaux de Troie. Les référenceurs sournois ont
leurs techniques pour tenter d’amener Google à pénaliser leurs rivaux
sur le marché. C’est ce qu’on appelle le negative SEO et c’est une arme
redoutable qui peut agir à la fois sur le positionnement de votre site
et sur votre réputation. Voici comment s’en prémunir.
C’est quoi, le negative SEO?
Vous connaissiez le SEO Black Hat, cette pratique qui consiste à
augmenter artificiellement le classement d’un site dans les résultats
des moteurs de recherche? Voici désormais le negative SEO, qui puise
dans les méthodes du Black Hat pour tenter de faire chuter la position
d’un site concurrent, en faisant la victime des pénalités de Google.
Communément, on distingue deux techniques Black Hat utilisées dans le
cadre du negative SEO. La première est celle du contenu dupliqué, une
méthode qui vise à manipuler le positionnement du site concurrent.
Imaginons par exemple qu’un référenceur parvienne à dupliquer le contenu
de votre page en en copiant le contenu sur une autre page. Hop, voilà
que Google le repère et fait subir une pénalité aux sites qui hébergent
le contenu dupliqué. Il faut savoir que pour Google, le contenu dupliqué
n’est rien de plus que du plagiat ! Et du plagiat lourdement
sanctionné, qui plus est…
L’autre technique est celle des liens toxiques. Cette attaque NSEO est
terrifiante parce qu’elle peut avoir des conséquences dramatiques sur
votre positionnement, dans la mesure où elle consiste à pousser Google à
pénaliser un site en créant des backlinks négatifs qui pointent vers
celui-ci. Le risque, c’est la pénalité Pingouin, cauchemar éveillé des
référenceurs. Au fil des mises à jour de Pingouin, Google tente
d’ailleurs d’atténuer les menaces que cette sanction fait peser sur des
sites victimes d’une campagne de negative SEO (une possibilité que
Google a mis un certain temps à admettre). Vous vous demandez à quoi ça
ressemble ? Voici un «bel» exemple de negative SEO qui s’appuie sur la technique des liens toxiques.
Au secours, je suis inondé de liens toxiques!
Bien qu’elle demande du temps et des moyens, la technique negative SEO
des liens toxiques est assez simple à mettre en place, car ce sont bien
souvent des robots qui génèrent automatiquement ces liens. Le ciblage
des sites est aléatoire et peut aboutir, dans une majorité des cas, à un
ajout de masse de liens NoFollow en commentaires. Le NoFollow n’ayant
pas de poids au niveau du référencement, c’est un moindre mal. D’accord,
mais votre profil d’ancres est entaché et la propreté de votre profil
de liens aussi. De plus, si le robot parvient à déposer des commentaires
sur des sites qui permettent des liens DoFollow, le cas est beaucoup
plus grave. Ce sont votre positionnement et votre réputation qui
risquent gros.
Prenons un cas concret. Mettons que votre page soit en première
position sur la requête «pizza quatre fromages». Pour forcer Google à
vous pénaliser, un référenceur va se rendre sur n’importe quel site et
poster un commentaire, avec une ancre optimisée «pizza quatre fromages»,
et un lien vers votre page. C’est tout : une ancre optimisée, toujours
la même, et un commentaire bidon du type «article très intéressant».
Le processus est répété sur un maximum de sites, peu importe leur
thématique : culture, actu, cuisine, sciences, pêche à la ligne, jeux
vidéo, etc. C’est ce que Google appelle les «commentaires de forum
incluant des liens optimisés dans le message ou la signature», et cela
tombe sous le coup de la pénalité Pingouin. Il ne vous reste plus qu’à
espérer que ces liens soient en NoFollow, à défaut d’être pris dans les
filets antispams. Mais cela dépend malheureusement du paramétrage du
site.
Un jour, vous ouvrez votre outil Analytics pour visualiser les sources
des clics générés par vos backlinks, et vous tombez sur des domaines
référents très étranges. Habituellement, ces domaines sont plutôt liés à
la pizza, à la restauration, voire à la gastronomie italienne ; mais
là, les sites de high-tech se mêlent aux blogs beauté. Quelques
recherches de plus suffisent pour voir qu’il s’agit de liens toxiques
dont votre site se serait bien passé.
Pendant ce temps, Google Pingouin rôde, et à la mise à jour suivante
vous risquez de voir votre site dégringoler dans les résultats. De plus,
les lecteurs qui cliquent sur ces liens ont de bonnes chances d’être
déçus, la page en question n’ayant aucun rapport avec l’article
commenté. Aussi, les webmasters, eux, n’apprécient guère ce genre de
techniques. Le Black Hat SEO, très peu pour eux. Vous vous retrouvez
avec une liste de mails pour vous signaler gentiment (ou pas) que
spammer les sites des autres ne va pas vous avancer à grand-chose, à
juste titre.
Negative SEO, positionnement et réputation
Le risque représenté par le negative SEO, en réalité, est double. À la
chute éventuelle de votre positionnement, ce qui est déjà suffisamment
grave, il faut ajouter une conséquence plus insidieuse : la mauvaise
réputation. Le Web n’est plus «le village sans prétention» chanté par
George Brassens : c’est un monde riche et varié dans lequel
l’information se diffuse à toute vitesse, surtout si elle est négative.
Généralement, elle a même tendance à se propager d’autant plus vite
qu’elle est péjorative.
Il reste toutefois possible de signaler à Google l’existence de ces
backlinks gênants dont vous ne voulez pas. Le gros danger, c’est bien
votre réputation, qui pourrait être entachée par cette attaque en
laissant la communauté penser que vous êtes prêt à user des techniques
les plus discutables pour obtenir des résultats.
À noter, tout de même, qu’il est communément admis que le negative SEO a
moins d’impact (voire pas du tout) sur un site à forte notoriété, s’il
est durablement installé dans le paysage et qu’il n’a pas l’habitude de
transgresser les règles Google. Ce sont plutôt les sites encore jeunes
qui sont considérés comme étant à risque.
Comment se défendre contre le negative SEO?
À la guerre, la meilleure défense, dit-on, c’est l’attaque. Or, cette
affirmation ne s’applique pas au référencement, car une stratégie
d’attaque en reviendrait à user du negative SEO contre ceux qui essaient
de vous nuire. Ce que vous voulez, ce n’est pas descendre en flèche vos
belligérants, mais contourner les conséquences de leurs nuisances.
Voici deux méthodes pour lutter contre les liens toxiques.
La phase de nettoyage
Commencez par lister tous les liens créés lors de l’attaque de negative
SEO pour veiller à tous les supprimer. Pour être efficace, cette
procédure nécessite une vérification quotidienne avec les outils dédiés
(Ahrefs, Majestic SEO, Open Site Explorer, Backlink Watch ou autres).
Concrètement, il s’agit de lister les domaines référents où les liens
ont été postés et de les contacter un par un pour leur demander la
suppression du commentaire incriminé. Il faut simplement espérer que les
pages sur lesquelles les liens ont été postés soient «vraies», animées
par des webmasters de chair et d’os.
En attendant que la suppression soit effective, servez-vous de l’outil Disavow Tool
de Google qui permet de désavouer un lien pointant vers votre site.
Comme ça, le moteur de recherche ne le prendra pas en compte et vous
éviterez, du moins, de voir votre positionnement souffrir de cette
attaque en attendant la conclusion de votre phase de nettoyage.
La phase de communication
Passez maintenant à la contre-attaque : quelqu’un veut nuire à votre
réputation? Vous allez donc faire en sorte que celle-ci soit protégée.
Prenez le temps de prévenir votre communauté de l’action de negative SEO
qui a été menée contre vous, via un tweet explicatif, un post sur
Facebook, etc.
Vous pouvez également rédiger un billet et le poster sur votre site,
pour raconter cette expérience et faire en sorte qu’elle soit partagée
au maximum au sein de la communauté. C’est, en outre, une méthode
efficace de prophylaxie : vous aidez vos collègues et amis à se prémunir
contre une éventuelle attaque NSEO.
Le but du jeu, c’est de rassurer votre communauté quant à vos
techniques de référencement, que vous avez bien l’intention de garder
propres. Non, vous n’avez pas brusquement choisi le côté obscur de la
Force !
Il n’y a plus qu’à espérer que Google développe des méthodes plus
efficaces pour combattre ces abus, ce qui n’est pas gagné d’avance étant
donné le succès de certaines stratégies Black Hat. Et croiser les
doigts pour qu’un maximum de sites optent pour des extensions qui
permettent de bloquer les spams.
- A propos
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Andréa Bensaid est le fondateur de l’agence de référencement Eskimoz, basée à Paris et fort d’une expérience de 10 ans dans le SEO. Il accompagne les entreprises de toutes tailles dans leur stratégie de visibilité sur le Web.
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