jeudi 25 février 2016

Le Vrai/Faux du Gouvernement sur la #LoiTravail

20 février 2016 - Actualité

Le Vrai/Faux du Gouvernement sur la #LoiTravail

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Le projet de loi de réforme du travail a pour objectifs de protéger les salariés, favoriser l'embauche, et donner plus de marges de manoeuvre à la négociation en entreprise. Démêlez le vrai du faux !
Capture d'écran:http://www.gouvernement.fr

"Avec le projet de loi, les salariés devront travailler 60 heures par semaine."

La durée maximale hebdomadaire restera fixée à 48 heures par semaine, comme aujourd’hui. Il ne sera donc pas possible de dépasser 48 heures par accord collectif.  En cas de circonstances exceptionnelles, il sera possible demain comme aujourd’hui d’y déroger, pour une durée limitée, dans la limite de 60 heures par semaine, et uniquement sur autorisation de l’inspecteur du travail, comme aujourd’hui. Cette règle n’est aujourd’hui mobilisée que dans des situations très exceptionnelles (réparation navale), et fait l’objet ensuite de journées de récupération ou de majorations salariales très favorables.
 

"Avec le projet de loi, les salariés devront travailler plus d’heures par jour."


La durée quotidienne de travail restera fixée à 10 heures par jour comme aujourd’hui. Comme aujourd'hui, il sera possible de déroger à cette durée par accord collectif dans la limite de 12 heures par jour ou sur autorisation de l’inspecteur du travail. Le projet de loi ne modifie donc ni les durées maximales, ni les modalités selon lesquelles il est possible d’y déroger.
 

"L’astreinte est désormais considérée comme du temps de repos."


Car c’est déjà le cas aujourd’hui ! Si le salarié n’intervient pas pendant l’astreinte, la durée de l’astreinte est prise en compte pour apprécier le fait que le salarié a bien bénéficié de 11 heures de repos quotidien. En revanche, comme c’est également le cas aujourd’hui, si le salarié intervient pendant son astreinte, ce temps est considéré comme du temps de travail. La loi ne modifie rien sur ce point.
Ce qui change avec le projet de loi :  aujourd’hui, lorsque le salarié est amené à intervenir pendant son astreinte, l’employeur est tenu de lui octroyer 11 heures de repos consécutives à l’issue de son intervention, y compris s’il avait déjà bénéficié d’une partie de son repos avant son intervention. Demain, lorsque le salarié interviendra pendant son astreinte, le temps de repos qu’il avait déjà pris avant d’intervenir sera pris en compte dans le calcul des 11 heures de repos.

"Avec le compte personnel d’activité, je pourrai financer plus facilement un projet de formation."


Avec le compte personnel d’activité, à compter du 1er janvier 2017, chaque salarié pourra financer plus facilement un projet de formation. Les jeunes sortis sans qualification du système scolaire pourront financer une formation permettant d’accéder à une qualification.

Le compte personnel d’activité permettra également d'être accompagné dans un projet de création d'entreprise.
Les travailleurs indépendants bénéficieront également du compte personnel d’activité, ce qui leur permettra beaucoup plus facilement de partir en formation.

Chaque actif conservera les droits inscrits à son compte, y compris quand il changera d’employeur ou de statut au cours de sa vie professionnelle.
Il permettra de renforcer l’intelligibilité et la lisibilité des droits de chacun en s’appuyant sur un portail numérique qui rendra les droits accessibles à tous.
 Le compte personnel d’activité préfigure la protection sociale de demain.
 

"Avec le projet de loi, les cadres et salariés autonomes des TPE et des PME pourront bénéficier de forfaits jours, c’est-à-dire de plus de congés en contrepartie de plus d’autonomie dans l’organisation de leur temps de travail."


Aujourd’hui, les salariés autonomes des TPE et des PME peuvent très rarement bénéficier de contrats en forfaits jours. Concrètement, alors que l’organisation de leur temps de travail se prête mal à un suivi horaire, ils ne bénéficient pas des contreparties de cette autonomie en ne bénéficiant pas de jours de récupération ou de congés/RTT supplémentaires.
 En effet, aujourd’hui, pour pouvoir mettre en place une comptabilisation forfaitaire du temps de travail (forfait jours ou forfait heures), l’entreprise doit être couverte par un accord collectif. Or certaines TPE ou PME comme les start-up, dont les salariés sont très autonomes, et qui souhaiteraient passer au forfait, ne le peuvent pas faute d’accord, car ces petites entreprises comptent rarement des délégués syndicaux ou des délégués du personnel avec qui négocier.

Ce qui change avec le projet de loi : dans les entreprises de moins de 50 salariés, l’employeur pourra proposer aux salariés de passer au forfait. Mais l’accord du salarié sera toujours indispensable et toutes les garanties prévues en cas de forfait (notamment le suivi régulier de la charge de travail) s’appliqueront.
 

"Les heures supplémentaires ne seront pas toutes payées avec une majoration de 10%."


Demain comme aujourd’hui, les heures supplémentaires doivent être payées avec une majoration. C’est essentiel pour préserver le pouvoir d’achat des salariés.

Ce qui change avec le projet de loi : les entreprises pourront par accord prévoir un taux de majoration éventuellement inférieur à celui fixé par la branche, sans pouvoir descendre en dessous de 10%. Cela permettra aux entreprises d’adapter le taux de majoration en fonction de la situation économique ou de la taille de l’entreprise, qui peuvent être différentes au sein d’une même branche.
 

"Le projet de loi institue pour la première fois un droit à la déconnexion."


Le développement des technologies d’information et de communication peut avoir un impact sur la santé des salariés. Il peut notamment amplifier les facteurs à l’origine de risques psychosociaux (stress, épuisement professionnel, brouillage des frontières entre vie privée et vie professionnelle…).

Le projet de loi institue un droit à la déconnexion pour tous les salariés. Ce droit est garanti et ses modalités de mise en œuvre seront définies au sein de chaque entreprise par accord collectif, afin de permettre d’adapter les modalités d’exercice de ce droit aux spécificités de chaque entreprise.
 

"Les jeunes apprentis vont tous devoir travailler plus."


Le projet de loi ne modifie pas les durées maximales quotidienne et hebdomadaire applicables aux apprentis de moins de 18 ans. Aujourd’hui, la durée maximale est de 8 heures par jour et de 35 heures par semaine. Et il est possible de faire travailler l’apprenti 5 heures en plus par semaine sur autorisation de l’inspecteur du travail.

Ce qui change avec le projet de loi : dans certains secteurs qui seront listés dans un décret – par exemple dans le bâtiment – l’employeur n’aura pas à demander à l’inspecteur une autorisation pour faire travailler l’apprenti ces 5 heures de plus. Cela répondra à des situations absurdes sur des chantiers où les employeurs sont aujourd’hui obligés, à la fin de la journée de travail, de faire attendre leurs apprentis sur le bord du chantier sans travailler jusqu’à ce que les autres salariés aient fini leur journée de travail, avant de les ramener chez eux pour qu’ils ne dépassent pas la durée de 35 heures par semaine. Cela décourage l’embauche d’apprentis et cela nuit à leur apprentissage.


"Ce projet de loi met fin aux 11 heures de repos consécutives."


Aujourd’hui comme demain, la règle est que les salariés bénéficient de 11 heures de repos consécutives par jour et 35 heures de repos hebdomadaire.

Ce que change la loi : elle prévoit une souplesse pour les cadres autonomes dans l’organisation de leur temps de travail, qui souhaitent rentrer plus tôt du travail pour des raisons tenant à leur vie personnelle et retravailler de chez eux au moyen de leur ordinateur portable. Pour ces seuls salariés en forfait jour, il sera possible par accord collectif de travail de prévoir, à leur demande, un fractionnement du repos quotidien.
 

"Avec les accords pour l’emploi, les salaires vont être la variable d’ajustement des entreprises, ils vont être modulables."


Les accords majoritaires pour l’emploi n’auront pas pour effet de diminuer la rémunération des salariés. Ils pourront, avec l’accord du salarié, se substituer aux clauses contraires du contrat de travail sur la durée ou l’organisation du travail par exemple, mais ne pourront en aucun cas porter atteinte au pouvoir d’achat.

Les nouveaux accords permettront d’améliorer la situation de l’emploi dans les entreprises, sur la base d’un compromis très fort avec les syndicats et dans le respect des garanties des salariés.
 

"La loi va faciliter les licenciements pour motif économique. C’est donc la fin du CDI…"


Le projet de loi ne porte pas d’atteinte au CDI, qui doit rester la forme normale de contrat de travail. Elle ne favorise pas non plus les licenciements, qui devront, comme avant, être justifiés par des difficultés économiques, dont la réalité et la gravité doivent être démontrées par l’entreprise.

Ce qui change avec le projet de loi : le texte clarifie les conditions du licenciement pour motif économique, en fixant dans la loi des critères qui ont déjà été reconnus par le juge. Le but est de donner des repères et de répondre à un besoin de clarté ressenti tant par les entreprises que par les salariés et de donner aux partenaires sociaux, au niveau de la branche, la possibilité de préciser sa définition.
  Le droit français sera comparable à ce qu’il se pratique dans la plupart des autres pays de l’Union européenne. En procédant à cette clarification, l’objectif n’est pas de remettre en cause le CDI, mais au contraire de le conforter et de lutter contre la segmentation du marché du travail. Aujourd’hui, compte tenu des incertitudes des employeurs si la situation ne se passe pas comme prévu, ils privilégient massivement le CDD qui représente plus de 85% des embauches.


"Le projet de loi "détricote" les 35 heures."


Dès les lois ayant mis en place les 35 heures, des souplesses et des aménagements ont été mis en place pour permettre aux entreprises d’adapter le cadre de cette durée légale à leurs spécificités. Aujourd’hui, les Français travaillent en moyenne 39 heures par semaine.

Les 35 heures sont un acquis social majeur et un atout pour notre économie. Le seuil de 35 heures au-delà duquel se déclenchent les heures supplémentaires continuera de s’appliquer à toutes les entreprises. Les taux de majoration de 25% et de 50% en l’absence d’accord ne seront pas non plus modifiés. La loi va simplement renvoyer le taux de majoration à l’accord d’entreprise, sans possibilité pour l’accord de branche de verrouiller comme c’est le cas aujourd’hui. Et il ne sera jamais possible de rémunérer une heure supplémentaire en dessous de 10%.

Comme aujourd’hui, il y aura des possibilités d’aménager le décompte des heures de travail en le modulant sur une période supérieure à la semaine.

Ce qui change avec le projet de loi : celui-ci permettra que cette modulation se fasse sur une durée supérieure à un an, sans pouvoir dépasser trois ans, si les partenaires sociaux en décident ainsi. Cela répondra notamment aux besoins de certaines industries.


"Le projet de loi réforme la médecine du travail pour permettre un suivi médical plus adapté aux conditions de travail auxquelles sont confrontés les salariés."


Le projet de loi réforme le suivi des salariés par la médecine du travail pour mieux cibler les moyens sur les salariés exposés à des risques particuliers. Il supprime la visite médicale d’aptitude systématique à l’embauche sauf pour certains postes à risques et renforce le suivi personnalisé des salariés tout au long de leur carrière, en reconnaissant ce droit aux salariés intérimaires et titulaires de contrats courts.

 

"Le plafonnement des indemnités prud’homales va priver les salariés de leurs voies de recours. Les employeurs qui enfreignent la loi ne seront plus sanctionnés…"


Les plafonds d’indemnités dans le projet de loi, qui vont de trois mois à quinze mois de salaires selon l’ancienneté du salarié, sont tout à fait en phase avec les moyennes des indemnités actuellement prononcées par le juge. Il n’y a donc aucune régression : les salariés licenciés abusivement ne seront pas indemnisés demain moins qu’aujourd’hui.

L’objectif de cette mesure est simplement de donner plus de visibilité aux acteurs. Ce faisant, elle permettra de lever des freins à l’embauche, notamment dans les PME et les TPE qui sont parfois réticentes à recruter en CDI de peur des conséquences d’une éventuelle rupture. C’est donc une mesure pour l’emploi. Elle donnera la même visibilité aux salariés qui ont subi un licenciement, et favorisera leur indemnisation rapide.

Le  plafonnement des indemnités ne s’appliquera pas aux cas particulièrement graves de licenciement abusif, par exemple en cas de discrimination, de harcèlement, ou encore d’absence de plan de sauvegarde de l’emploi en cas de licenciement collectif.

Enfin, ces indemnités viennent s’ajouter aux préavis et indemnités de licenciement par ailleurs prévues par la loi et les conventions collectives et qui ne sont pas concernées par cette réforme.

"Avec le projet de loi, la durée des congés en cas de décès d’un proche (enfant, conjoint-e…) n’est plus garantie par la loi."

Non seulement le projet de loi ne change absolument pas les durées minimales des congés, notamment ceux en cas de décès d’un proche (aujourd’hui compris entre un et deux jours selon le cas). Au contraire, il allonge même cette durée en alignant la durée minimale du congé à deux jours.
Par accord collectif, l’employeur et les représentants des salariés pourront allonger cette durée.
 

"Le projet de loi prévoit la disparition du bulletin de paie papier."


Le projet de loi facilite le passage à la dématérialisation du bulletin de paie, mais les salariés qui le souhaitent pourront continuer à recevoir un bulletin papier.


 http://www.gouvernement.fr
 
Mise à jour le 22 février 2016

Capture d'écran:  http://www.gouvernement.fr

L'ambition de Babolat dans la chaussure innovante

L'ambition de Babolat dans la chaussure innovante


 |   | http://acteursdeleconomie.latribune.fr/innovation
(Crédits : DR) 
Babolat a plus d'une corde à sa raquette. Connu dans le monde pour ses raquettes de tennis, l'équipementier lyonnais développe également une activité chaussures. Avec son dernier modèle technologie, la Jet, il souhaite ainsi prendre une place importante dans cet univers. Pour y parvenir, l’entreprise multiplie les opérations marketing.
Cinquante à cent grammes de moins qu'une chaussure de sport classique (contre 300 grammes en moyenne), c'est ce que promet l'équipementier Babolat avec sa nouvelle chaussure Babolat Jet. Un produit qui assure à la fois le maintien du pied et doit offrir une sensation de légèreté "afin que le joueur se déplace plus vite sur le court" assure l'entreprise.
Si bien que pour trouver le bon équilibre, deux années de recherche et développement auront été nécessaires entre les équipes de Babolat et celles des deux entreprises partenaires expertes dans leur domaine : Michelin pour la semelle et Chamatex pour les textiles techniques, fournisseur notamment des combinaisons de F1.
Composée des dernières innovations, la Babolat Jet est ainsi équipée d'une semelle externe développée par le groupe auvergnat permettant "de favoriser les changements de direction propre au tennis". Puis la tige Matryx (partie supérieure de la chaussure), réalisée par l'entreprise ardéchoise Chamatex, à partir de matériaux résistants (fils Kevlar et polyamide haute ténacité tissés) et non élastiques, apporte le maintien du pied.

20 % du chiffre d'affaires

La gamme de chaussures Babolat est actuellement composée de quatre modèles dont la Jet, disponible en trois modèles au prix de 145 euros.
Babolat est plus connu pour ses raquettes (1,8 million vendues dans le monde) dont la dernière, connectée, Babolat Play, et pour équiper des grands joueurs de tennis tels Rafael Nadal et Jo-Wilfried Tsonga. Mais l'activité des chaussures représente tout de même  20 % de son chiffre d'affaires (141,1 millions d'euros en 2014).

Lire aussi : Babolat joue sur tous les courts du monde

Difficile encore pour le Lyonnais de rivaliser avec des marques comme Asics, Adidas ou Nike, mais pour Xavier Gibert, directeur marque et innovation du groupe, rien n'est impossible.
"Il faut être Gaulois ! Babolat peut être aussi fort que les généralistes du sport, assure-t-il. Avec la Jet, nous montrons ainsi que nous sommes à la pointe de l'innovation, à l'instar de la raquette connectée."

Des chaussures connectées ?

Babolat y réfléchit. "Le placement du joueur sur le terrain sera donné par de l'information", affirme le directeur marque et innovation. La chaussure connectée pourrait donc être une nouvelle étape dans le développement de Babolat. Tout en concevant des chaussures de qualité.
"Nous nous positionnons sur le haut du marché, souligne Xavier Gibert. Nous allons lancer des chaussures encore plus techniques, accessibles aux joueurs."
Lire aussi : Éric Babolat : "Le tennis sera entièrement connecté d'ici 2020"

Signe que Babolat veut renforcer cette activité, l'entreprise familiale multiplie les opérations : équipementier officiel chaussures et raquette du joueur Frédérico Delbonis, 49e au classement ATP ; et chausseur officiel du World Padel Tour, nouveau sport du moment, comptant de plus en plus d'adeptes dans le monde et pour lequel Babolat ambitionne d'être leader.


La TV est-elle le gendre idéal ?

La TV est-elle le gendre idéal ?


Publié le 24/02/2016 http://www.influencia.net/fr

Image actu

Depuis un an les études qui annoncent la prise de pouvoir prochaine des investissements publicitaires en ligne pullulent. Mais faut-il enterrer la TV pour autant ? Non, car comme le rappelle Nielsen, elle reste le canal qui inspire le plus confiance.

« Plus les entreprises se transforment, plus elles investissent dans le digital ». L’assertion aux relents prédictifs date de début 2015, elle est signée Arthur Millet, président du SRI et directeur du numérique chez Amaury Médias. « Le digital est devenu le deuxième média en France en 2014 devant la presse. Il représente 25% du marché, contre 24% estimé pour la presse et 27% pour la télévision », soulignait l’an passé Matthieu Aubusson, associé chez PwC, auteur d’une étude pour le syndicat des régies web. Il ajoutait alors que « si la tendance se poursuit, il ne serait pas absurde qu'à la fin de 2015, le digital dépasse la télévision, ce sera de toute façon le cas en 2016 ». Mais il y a de fortes chances que cette année, elle reste quand même celle en qui les consommateurs font le plus confiance. Intéressant, non ?

Publiée récemment mais réalisée en 2015, l’étude du spécialiste de la mesure d’audience rappelle un constat de taille que la mort annoncée de la pub TV avait pourtant tenté d'enterrer : 63% des sondés font confiance au petit écran, très loin devant les bannières online et la pub digitale sur mobile. Quant au pouvoir de persuasion du si anachronique bouche à oreille ? Il reste toujours aussi puissant pour 20% des personnes interrogées. Ces deux conclusions de Nielsen ne sont pas franchement dans l’ère du temps mais elles font redescendre sur terre la pub online, sa programmatique et son search.

Alors oui, même si une pelletée d’études sous-entendent le contraire et honorent déjà la prise de pouvoir du digital, la pub TV demeure encore aujourd’hui le plus influent média de masse. En termes de temps passé, la télévision reste aussi un des loisirs favoris des Français. En 2014, il était de 3h 41 minutes -soit 17 minutes de plus qu’en 2004- selon Médiamétrie. La croissance importante du nombre de chaînes, alimentée par la transition de l’analogique vers le numérique en 2011, a contribué à maintenir le total des audiences à un niveau élevé. Mais face à ses nouveaux rivaux, la TV a quand même forcé sa mue digitale.


Un message adapté pour des segments plus pertinents


« En revanche, la croissance de l’offre a aussi généré une fragmentation de l'audimat pour les annonceurs alors que les nouveaux entrants et les plateformes comme Netflix bouleversent les modèles traditionnels et conduisent à de nouveaux modes de consommation de la télévision », expliquait, le mois dernier, dans INfluencia, Adam Smith, head of media strategy chez dunnhumbyLa TV personnalisée à grande échelle est donc désormais rendue possible par la démocratisation des évolutions technologiques. Elle a émergé au cours de ces deux dernières années mais en est encore à ses balbutiements, faisant partie d’une tendance plus globale de "personnalisation à grande échelle" dans les médias numériques. De quoi parle-t-on exactement ? La publicité personnalisée à la TV, c’est la capacité à proposer différents messages publicitaires à différents foyers qui regardent le même programme. « Ceci permet de créer un lien plus pertinent basé sur la connaissance préalable du comportement du consommateur. Le modèle de diffusion publicitaire classique en one-to-many évolue en un canal CRM one-to-one avec la capacité à mesurer et optimiser une campagne au niveau du foyer ou du téléspectateur. Cela offre aux marques la possibilité de proposer un message adapté aux segments d’audience les plus pertinents. En poussant le principe à son extrême, il serait désormais possible d’utiliser la TV nationale pour cibler un segment composé d’une personne », analyse Adam Smith.


Aux US, le online prépare son trône


L’étude de Nielsen a le mérite de remettre les points sur les "I", mais elle ne peut pas non plus nier la réalité des autres études publiées depuis un an. Selon des estimations de ZenithOptimedia, les investissements publicitaires sur Internet pourraient dépasser ceux de la télévision pour la première fois dans le monde en 2018. En France, la publicité en ligne pèse déjà plus lourd que celles de la presse papier, quotidiens et magazines cumulées. En 2014, elle y a progressé de 4% à 2,89 milliards d'euros, selon le SRI et PricewaterhouseCoopers.

Tandis que le mobile représente désormais 14% des dépenses publicitaires numériques et 3% de l'ensemble du marché pub français. L'Hexagone est en décalage par rapport au Royaume-Uni (9%). Toujours selon PwC,  les investissements online prendront le pouvoir aux Etats-Unis en 2019. La prévision annonce que, dans trois ans, les investissements publicitaires en ligne atteindront 46% de marché global, malgré la projection d’une année 2019 à plus de 75 milliards de dollars.



Benjamin Adler
Benjamin est le correspondant d’INfluencia aux Etats-Unis, à Los Angeles, depuis octobre 2011. Diplômé de l’ESJ Paris et du CFPJ, il a également été correspondant à Sydney et Bruxelles. Il est un témoin privilégié des nouvelles tendances collaboratives et technologiques en couveuse.

Twitter : @BenjaminAdlerLA

Google veut former 2 millions d’entrepreneurs européens au numérique

#Accompagnement : Google veut former 2 millions d’entrepreneurs européens au numérique

Google

En déplacement à Bruxelles avec quelques PME, TPE et startups triées sur le volet, Matt Brittin, président de Google Europe, affirme aujourd’hui la volonté du groupe de former de nouveau un million de professionnels européens aux outils numériques. 


Alors que Sundar Pichai, nouveau directeur général de Google est attendu à Bruxelles ce jeudi, notamment pour évoquer l’enquête antitrust qui les vise, aujourd’hui c’est Matt Brittin, président de Google Europe qui commence son opération séduction auprès des commissaires européens et de personnalités influentes, aux côtés de quelques jeunes pousses triées sur le volet pour participer à des ateliers et apporter leurs idées sur ce que Google et l’Europe pourraient faire pour aider les startups.
Matt Brittin a profité de cette occasion pour annoncer la volonté de Google d’accompagner un million de professionnels supplémentaires sur le numérique. Rappelez-vous, l’année dernière, au moment du remaniement de Google, le géant de Mountain View annonçait sa volonté de former 1 million d’entrepreneurs européens pour leur apporter les compétences numériques essentielles. Grâce au programme de formation en ligne Google pour les Pros, c’est désormais chose faite, mais Google n’entend pas s’arrêter là et présentera dans les semaines à venir de nouveaux programmes pour accompagner les PME et TPE qui ne sont pas toujours alignées avec les planètes numériques, et dont le business peut potentiellement souffrir de ce manque d’appropriation des nouveaux outils.

Le numérique, une compétence essentielle pour les entreprises à l’ère des « micro-multinationales »

« Il ne s’agit pas simplement de demander aux entreprises traditionnelles de se mettre à internet, explique Matt Brittin. Quand nous étions plus jeunes, les petites entreprises étaient des entreprises locales. Seules les énormes multinationales pouvaient vendre à l’international et s’offrir les toutes dernières technologies. Aujourd’hui, avec les outils numériques accessibles à tous, n’importe qui peut faire grandir son business. Nous entrons dans l’ère des « micro-multinationales » dans laquelle une idée business intelligente peut conquérir le monde en un clic. »
En France, outre la formation en ligne, Google a décidé de célébrer à sa manière les réussites entrepreneuriales et associatives hexagonales avec l’initiative « Moteur de Réussites Françaises », une plateforme qui met en avant les histoires inspirantes doublé d’un concours. Lauréate de ce concours, Miimosa, la plateforme de financement participatif consacrée à l’agriculture et à l’alimentation, qui vise les 3 millions d’euros collectés en 2016, fait partie de l’équipe qui rencontre et accompagne Matt Brittin à Bruxelles aujourd’hui.
Après avoir vu son projet être propulsé dans les plus grands journaux français grâce à une campagne de publicité financée par Google, Florian Breton, fondateur de Miimosa, rencontrera donc commissaires européens et personnalités influentes lors de cette journée de « formation et de sensibilisation« . Chaque participant a établi des recommandations sur ce qui pourrait être fait en Europe pour booster la croissance des entreprises. Pour Florian, actuellement en pleine levée de fonds, c’est notamment sur le corporate venture que son attention se porte : « C’est super qu’il y ait une accélération du corporate venture en Europe mais l’investissement s’accompagne bien souvent d’exclusivités sectorielles qui peuvent rapidement scléroser l’entreprise. Je voudrais qu’on aille plus loin dans la collaboration du corporate avec les startups, pour que les modalités ne soient plus antinomiques avec le développement startup. » L’oreille des représentants européens sera-t-elle assez attentive à ces sujets ?

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To tweet or not to tweet: les entreprises doivent-elles laisser gazouiller leur CEO?

To tweet or not to tweet: les entreprises doivent-elles laisser gazouiller leur CEO?

Par Sophie Noël, PDG de Heaven.

Le 18 février 2016, Sundar Pichai, patron de Google a fait plusieurs tweets pour soutenir publiquement la position de Tim Cook en faveur du cryptage des téléphones, face au FBI. Comme eux, les dirigeants d’entreprise sont de plus en plus nombreux à être présents sur les réseaux sociaux: selon une étude Weber Shandwick, la proportion de ces «social CEOs» a même doublé sur les cinq dernières années. Mais rares sont ceux qui les utilisent pour partager autre chose que des messages corporate ou parler de leurs actions à la tête de la société. Pourtant l’usage du Web social représente bien d’autres opportunités. Comment les saisir et quelles questions sont posées par cette transformation de l’image publique du chef d’entreprise?

Incarner la marque et ses valeurs

Pour un chef d’entreprise, les réseaux sociaux sont d’abord une chance de faire entrer sa marque dans les conversations, de manière incarnée. C’est ce que fait par exemple Elon Musk lorsqu’il partage des contenus exclusifs en lien avec l’activité de ses entreprises accompagnés d’impressions personnelles. Cette incarnation de la marque augmente sa proximité vis-à-vis des internautes et ainsi sa présence à l’esprit. Il est cependant nécessaire que, dans ses prises de parole, le social CEO fasse siennes les valeurs de son entreprise et que son action ait ainsi valeur d’exemple face à tous les publics, journalistes, consommateurs comme salariés.

Un nouveau relai pour la stratégie globale de l’entreprise

L’exercice de transparence que représente cette action est également apprécié des actionnaires et peut ainsi devenir une part intégrante d’une stratégie de valorisation boursière. Les exemples de tweets ayant fortement influé sur la valeur d’un titre sont désormais nombreux et représentatifs d’une transformation du rôle du PDG. Son activité sur les réseaux sociaux peut être utilisée comme un élément clé de l’image de la société et ainsi démontrer la capacité qu’a celle-ci de vivre avec son temps et de s’adapter aux évolutions technologiques.

Le dirigeant, beta testeur de la transformation digitale

Alors que l’un des principaux défis pour de nombreuses entreprises est celui de la transformation digitale, il est nécessaire de montrer que cet enjeu est pris en compte et porté au plus haut niveau. Par ailleurs, le chef d’entreprise sera d’autant plus à même de comprendre ces enjeux qu’il en fera l’expérience et pourra par exemple évaluer par lui-même la nécessité d’une communication pensée d’abord pour le social.

Vers de nouvelles formes de media training

Mais cette transformation du rôle du patron pose de nombreuses questions qui doivent être anticipées par les marques. Parmi les grands patrons actuels, très peu maîtrisent les codes des réseaux sociaux, leurs différences de ton et leurs usages. En attendant l’arrivée des digital native à la tête de grandes entreprises, celles-ci sont donc confrontées à un besoin de formation. Un besoin comparable au media training traditionnel, et qui tend à s’en rapprocher avec la montée en puissance de la vidéo dans les modes d’interaction sociaux.

Les stratégies de recrutement à l’épreuve du social CEO

Certaines sociétés ont décidé de recruter directement à des postes-clés des personnes familiarisées avec ces enjeux ; c’est ainsi le cas d’une marque anglaise qui, en 2013, a utilisé les réseaux sociaux pour trouver son CEO et mis en place un mode de candidature bien particulier : chaque prétendant devait produire un Vine et un board Pinterest. Mais ces stratégies se heurtent souvent au fait que les digital native n’ont, pour la plupart, pas encore pu acquérir de compétences de management suffisantes pour ce type de poste. Or gérer des syndicats, maîtriser les codes de la communication financière ou énoncer une stratégie ne s’apprend pas encore en quelques coups de Periscope.

Déléguer en toute transparence

De façon plus pragmatique, se pose également la question du temps consacré aux réseaux sociaux par les chefs d’entreprise. Ceux-ci ont bien souvent un agenda extrêmement chargé et ressentent donc le besoin de déléguer cette tâche. Mais cette délégation ne peut se faire que dans le respect de l’un des principaux codes des réseaux sociaux : la transparence. Il sera ainsi de bon ton pour le dirigeant de signer avec ses initiales les tweets qu’il rédige lui-même.

Stratégie corporate ou stratégie personnelle?

Le CEO n’est pas toujours, comme Elon Musk, le fondateur ou l’actionnaire principal de l’entreprise. La communication sociale pose alors la question de la possible distinction entre vie publique et vie privée, entre image de l’entreprise et image du CEO, entre réputation de l’entreprise et réputation personnelle. En effet quand un CEO maîtrise les codes et les pratiques de la communication sociale, à quel point ne laisse-t-il pas surtout, via ses posts et autres tweets, une trace en son nom ?  
  • A propos
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Sophie-NoëlDiplômée de Sciences Po Grenoble (1998), du CELSA (2000) et détentrice d’un EMBA HEC (2015), Sophie Noël est passée par Ernst & Young France, Canal + Image International et Edelman avant d’intégrer à sa création en 2001 l’agence conseil en communication et marketing online Heaven. Depuis 2007, Sophie Noël est Présidente d’Heaven Conseil et Directrice Générale du groupe Heaven. 

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