samedi 23 janvier 2016

Le CICE, symbole des hésitations du gouvernement sur l'emploi

Sur le front de l'emploi, c'est le grand flou | Ben Seidelman via Flickr CC License by
Les plans d’urgence se succèdent pour faire redémarrer l’emploi en France, mais les changements de cap créent des incertitudes qui n’incitent pas à investir ou à embaucher. Le CICE, pierre angulaire d’un redémarrage en 2013, va être transformé en une baisse des charges plus radicale, qui aurait pu intervenir plus tôt.
Le louvoiement qui donne l’impression d’hésiter sur le cap à suivre est forcément contre-productif en matière de gouvernement. Dans son plan d’urgence contre le chômage présenté le 18 janvier, François Hollande n’a pas évité cet écueil en annonçant, parmi les mesures retenues, la transformation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse pérenne des cotisations sociales. Un changement de direction au nom de la clarté sur les prélèvements sociaux des entreprises, qui sanctionne le manque de résultats du CICE dans sa version actuelle.
Ce dispositif a pour objectif de baisser le coût de la main d’œuvre en France pour inciter les entreprises à investir et à embaucher. Introduit au 1er janvier 2013, il consiste en un crédit d’impôt calculé sur la masse des salaires bruts inférieurs à 2,5 Smic.
Ce fut une innovation phare du début de l’actuel quinquennat. Car l’abattement, passé de 4% du montant de la masse salariale concernée en 2013 à 6% en 2014, est loin d’être anecdotique: il a porté au total sur 11,2 milliards d’euros en 2013 et 18,2 milliards l’année suivante, profitant dès la première année à près de 750.000 entreprises –les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) profitant environ de la moitié de l’enveloppe.

L'usine à gaz du financement

Mais le système est à l’origine plombé par sa complexité. Pourquoi choisir un crédit d’impôt plutôt qu’une simple baisse des cotisations? En France, la part des charges sociales incombant aux employeurs atteint 33,1% des coûts horaires, selon l’institut Eurostat; c’est aussi la plus élevée de l’Union européenne. Toutefois pour l’exécutif, il s’agissait de repousser dans le temps la perte de recettes pour l’État générée par une baisse, le crédit d’impôt intervenant par construction avec un an décalage sur l’exercice concerné. Ainsi, l’État gagnait-il un an avant que l’abattement ne se fasse sentir dans les comptes publics.
Selon l’Insee, la moitié des entreprises qui en ont bénéficié l’ont aussi utilisé pour améliorer leurs résultats d’exploitation
Cependant, afin que cette gymnastique budgétaire ne nuise pas à l’efficacité du dispositif, les banques –et surtout la banque publique d’investissement Bpifrance– furent appelées à la rescousse pour préfinancer le crédit d’impôt devant intervenir l’année suivante. Une véritable usine à gaz, impliquant des démarches supplémentaires pour les patrons de PME, cibles prioritaires du système mais qui ne peuvent pas toujours s’appuyer sur des services administratifs dédiés à ce genre de tâches.
Ainsi assista-t-on à une étrange situation dans laquelle, au début de la mise en place du CICE, les patrons tardèrent à se saisir de l’opportunité qui leur était donnée de réduire leurs charges… alors qu’ils ne cessaient de réclamer des allègements.
Par ailleurs, alors qu’il est avant tout destiné à soutenir l’investissement et l’embauche, ce CICE a pu être aussi détourné: selon l’Insee, la moitié des entreprises qui en ont bénéficié l’ont aussi utilisé pour améliorer leurs résultats d’exploitation, voire relever les dividendes versés aux actionnaires. Sans forcément investir ou embaucher.
Le dispositif a donc été pénalisé par sa complexité, et les résultats espérés sont plus longs à se faire sentir malgré l’importance des sommes en jeu. D’entrée de jeu, des craintes furent émises.

De grands flous qui pénalisent le système

Aussi, dès la fin de l’année 2013, une transformation de ce crédit d’impôt en baisse de charges était déjà évoquée. Et début 2014, en présentant le pacte de responsabilité, François Hollande sembla aller dans cette direction, avant de renvoyer cette transformation à 2017 –ce qu’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, confirma en 2015. Sans qu’on connaisse toutefois les modalités des futurs allègements de charges, ni leur ampleur.
Or, lorsque l’exécutif semble hésiter, l’incertitude grandit chez les chefs d’entreprises. Ce qui n’est pas de nature à favoriser l’engagement d’investissements impliquant un endettement sur longue période. Ni l’embauche. Ce que les chiffres confirment.
En un an fin 2015, l’économie française aura créé seulement 37.600 emplois (hors intérim) dans le secteur marchand, selon l’Insee. Un constat d’échec pour la politique de l’emploi en France, empêtrée dans un chômage persistant autour de 10,6%, selon les calculs de l’institut Eurostat pour l’Union européenne, alors que l’Allemagne n’est qu’à 4,6%, le Royaume Uni à 5,4% et que la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, l’Autriche, la Pologne, la Roumanie… affichent tous des taux oscillant entre 6 et 7%.
Dans son nouveau plan d’urgence pour l’emploi et la croissance, le chef de l’État confirme donc début 2016 l’option qui avait déjà été envisagée deux ans plus tôt, lui conférant un caractère plus officiel mais sans lever les incertitudes sur les modalités et l’ampleur.

Une fabrique de mécontentements

On pourrait par exemple imaginer que les futures baisses de charges aillent au-delà des salaires correspondant à 2,5 fois le Smic, pour ne pas exclure du champ des entreprises concernées celles qui utilisent un grand nombre d’ingénieurs et de cadres et qui sont le plus souvent tournées vers l’international, en concurrence avec des entreprises d’autres pays où les charges sont moins élevées.
François Hollande va maintenant essuyer les assauts des syndicats et de la gauche de la gauche
Le débat avait déjà eu lieu lorsqu’il avait fallut établir une limite au CICE. Il pourrait redevenir d’actualité. Mais aucune précision n’est donnée à ce jour. Or, tant que l’incertitude n’est pas levée, les décisions d’investissement ou d’embauche peuvent être reportées. Ce qui est contraire à l’objectif recherché.
Finalement, ces tergiversations sur un allègement de charges qui aura pris la forme d’un crédit d’impôt avant d’être transformé quatre ans plus tard en une baisse plus radicale qui aurait pu être décidée dès l’origine en 2013 ne donnent pas l’impression que l’exécutif ait une vision claire de la situation des entreprises et une stratégie affirmée des opérations à mener pour restaurer la compétitivité et l’emploi.
Et politiquement, ces changements de cap alimentent les oppositions: après avoir été critiqué en 2013 par les organisations patronales pour le CICE bien qu’elles aient incité leurs adhérents à utiliser le dispositif, François Hollande va maintenant essuyer les assauts des syndicats et de la gauche de la gauche qui lui reprochent déjà les cadeaux faits aux patrons, alors que l’emploi ne se décrète pas. Reste à savoir si des conditions seront fixées pour profiter d’une baisse de charges, et lesquelles. Incertitude toujours…

#OscarsSoWhite : qui sont les (rares) artistes noirs à avoir remporté la statuette ?

— Mis à jour le 21 janvier 2016 à 21h38


Depuis l’annonce d’une sélection 2016 à 100% blanche, la colère gronde contre la cérémonie des Oscars. Et pour cause, depuis la création du prix en 1929, rares sont les artistes noirs à avoir été oscarisés.

La polémique sur les Oscars jugés trop blancs n’a probablement jamais été aussi forte. Le réalisateur africain-américain Spike Lee est l’une des premières personnalités à être montée au créneau en annonçant qu’il ne se rendrait pas à cette cérémonie 2016 des « Oscars blancs comme neige », entraînant dans son sillage Jada Pinkett (l’épouse de Will Smith) et le réalisateur de Bowling For Colombine, Michael Moore. C’était le 18 janvier, jour de la commémoration nationale de la mort de Martin Luther King.
Dans une interview donnée le 20 janvier à la chaîne américaine ABC, Spike Lee – dont le film Chiraq n’a pas été retenu non plus – a lancé l’idée d’instaurer des quotas. « On ne peut pas toujours se servir de la vieille excuse : on ne peut pas trouver de candidats qualifiés… Ce sont des conneries », a-t-il expliqué. Après avoir remercié l’académie pour l’Oscar d’honneur qui lui a été décerné en novembre,  il a également partagé sur son compte Instagram une vidéo du rappeur Snoop Dogg, qui lâche quelques vertes saillies sur l’affaire.

Les huit décennies écoulées depuis la création de la cérémonie, en 1929, leur donnent raison. Il faudra attendre 11 ans pour qu’un Africain-Américain reçoive la prestigieuse statuette : la comédienne Hattie McDaniel, récompensée en 1940 dans la catégorie « Meilleur second rôle » pour son interprétation d’une servante – la nounou de Scarlett O’Hara – dans Autant en Emporte le Vent.
À la remise de son prix elle déclare alors : « J’espère sincèrement rester à jamais un symbole pour ma race et l’industrie cinématographique. Mon coeur est trop plein pour vous décrire mes sentiments, et je vous dirai simplement merci et que Dieu vous bénisse. » Des vœux qui resteront malheureusement sans suite. En 86 ans, sur les 2 947 Oscars qui ont été décernés, seulement 36 statuettes sont revenues à des Africains-Américains, soit 1,22% des récompenses.
Sur les 2 947 Oscars qui ont été décernés, seulement 36 statuettes sont revenues à des Africains-Américains, soit 1,22% des récompenses
Si ce chiffre peut exaspérer, il traduit surtout une sous représentation de la communauté noire dans l’industrie du cinéma, à tous les étages, jusque dans l’Académie des arts et des sciences du cinéma. Cette instance qui représente l’industrie cinématographique et décerne les Oscars, est à 94 % blanche, et composée à 77% d’hommes, d’une moyenne d’âge de 62 ans (chiffres de 2012). Une population certainement plus sensible pour des raisons sociologiques à un film comme Ray, biopic sur Ray Charles, que celui sur la bande de rappeurs de DR Dre.
L’année 2016 marquera-t-elle un tournant ? Peut-être, mais les leçons de 2015 n’ont pas été retenues. Une polémique avait en effet déjà éclaté après que Selma de Ava DuVernay, film sur Martin Luther King, n’avait pas été retenu. La présidente du jury, Cheryl Boone Isaacs, pourtant elle-même africaine-américaine, avait alors promis que les choses changeraient. Cette année encore, elle ne peut que renouveler son mécontentement, qui de toute évidence n’a que peu d’incidence. Comment expliquer en 2016 l’absence de Michael B. Jordan (Creed : l’héritage de Rocky Balboa) ou de Straight Outta Compton ?
Dans un communiqué, Cheryl Boone Isaacs a, une nouvelle fois, exprimé sa « frustration » et sa volonté de diversifier la liste de ses membres, selon des critères de « genre, race, origine ethnique et orientation sexuelle. » On se dirige donc un peu plus vers une politique de quota, réclamée par le réalisateur de Malcolm X.
En attendant, on ne peut que contempler les chiffres. Sur les trente dernières années (1985-2015), dans les catégories reines (Meilleur réalisateur, Meilleur acteur et Meilleure actrice), les comédiens et réalisateurs noirs totalisent 23 nominations et comptabilisent 4 récompenses.

Aucun réalisateur noir récompensé..

John Singelton reste le seul réalisateur noir nominé ces trente dernières années. Il concourait pour un film devenu culte, Boyz n the Hood (1992), inspiré notamment du titre éponyme qui a rendu le rappeur américain Eazy E et le gangsta rap célèbres au début des années 1990 (histoire portée à l’écran en 2015 dans Straight Outta Compton...) Seul Twelve years A Slave (réalisé par Steve McQueen) recevra l’Oscar du meilleur film en 2014.

Les lauréats africains-américains des 30 dernières années sont…

Halle Berry (2002)
La comédienne inscrit son nom dans l’histoire de la cérémonie en décrochant l’Oscar de la meilleur actrice pour son rôle dans À l’ombre de la haine de Marc Forster. C’est le second dans la catégorie « Meilleure actrice » attribuée à une comédienne noire, 42 ans après Hattie McDaniel.

Denzel Washington (2002)
Dans son discours, l’acteur récompensé pour son rôle dans Training Day, remercie le réalisateur Antoine Fuqua, « un brillant réalisateur africain-américain ». Il ravit la statuette àWill Smith (Ali), Russell Crowe (Un homme d’exception), Sean Penn (Sam, je suis Sam), et Tom Wilkinson (In the Bedroom).

Jamie Foxx (2005)
En 2005, deux acteurs africains-américains sont en compétition. Don Cheadle (Hotel Rwanda) et Jamie Fox (Ray). C’est ce dernier qui remporte la statuette, devant une concurrence sérieuse : Johnny Depp (Finding Neverland), Leonardo Dicaprio (Aviator) et Clint Eastwood (Million Dollar Baby).

Dans son discours drôle et émouvant il rend hommage à Sidney Poitier. Ce comédien, qui fut le premier acteur noir à recevoir la statuette en 1958 pour Le Lys des champs de Ralph Nelson, recevra au cours de cette cérémonie un Oscar pour l’ensemble de sa carrière.

Forest Whitaker (2007)
En 2007, deux acteurs africains-américains sont à nouveau en compétition, Will Smith (À la poursuite du bonheur) et Forest Whitaker pour le rôle d’Idi Amin Dada dans Le Dernier Roi d’Écosse. Whitaker remporte le prix pour son interprétation magistrale du troisième président ougandais, fou et violent. Dans ses remerciements, l’acteur, très ému, cite le peuple d’Ouganda et ses « ancêtres qui continuent de guider (ses) pas ».



Capture d'écran: http://www.jeuneafrique.com
 

7 révélations féminines du forum de Davos

7 femmes remarquables remarquées à Davos, dont une française, Mme Christel Heydmann.
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Karl de Meyer / Rédacteur en chef Les Echos Week-End, Florence Bauchard / Chef de rubrique Les Echos Week-End, Pierre de Gasquet / Grand Reporter Les Echos Week-End, Stefano Lupieri / Journaliste Les Echos Week-End et Claude Vincent / Rédacteur en chef adjoint Les Echos Week-End |

Depuis mercredi, le 46 e Forum de Davos est placé sous le signe de la quatrième révolution industrielle. Une mutation dans laquelle, selon les mots de son fondateur Klaus Schwab, « les défis sont aussi intimidants que les opportunités sont irrésistibles » . Parmi les 2 500 « leaders » invités, à 82% des hommes, nous avons retenu sept femmes qui toutes participent aux bouleversements en cours.



image: http://www.lesechos.fr/medias/2016/01/22/1194399_7-revelations-feminines-du-forum-de-davos-web-021641545523_1000x300.jpg

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/week-end/business-story/liste/021633432912-7-revelations-feminines-du-forum-de-davos-1194399.php?lgGqO3PXZvMG8yKE.99#
01 - Drew Gilpin Faust
  • Nationalité : américaine
  • Spécialité : enseignement
Première femme à diriger l’université de Harvard, créée en 1636 sur le modèle de l’université anglaise, Drew Gilpin Faust a bien des choses à dire sur l’éducation supérieure au xxie siècle. Depuis sa nomination, en 2007, elle a beaucoup fait pour diversifier socialement le recrutement des étudiants. Des bourses très substantielles permettent à des jeunes talentueux issus de familles modestes ou simplement des classes moyennes de bénéficier de la meilleure éducation du monde, à en croire le classement de Shanghai. Historienne spécialiste du sud des Etats-Unis d’avant la guerre de Sécession, Drew Gilpin Faust doit toutefois faire face à une concurrence sauvage sur le marché mondial de l’éducation, notamment de la part de Stanford, l’université rivale de la côte Ouest. Elle a lancé en 2013 une levée de fonds qui a déjà rapporté plus de 6 milliards de dollars.

image: http://www.lesechos.fr/medias/2016/01/22/1194399_7-revelations-feminines-du-forum-de-davos-web-021641545559.jpg
Bloomberg
 
02 - Christiana Figueres
  • Nationalité : costaricaine
  • Spécialité : diplomatie
Il a fait très froid, cette semaine, à Davos, mais Christiana Figueres n’en a pas moins maintenu la pression au sujet du réchauffement climatique. C’est « sa » cause depuis des années. « Madame Climat » de l’ONU depuis 2010, elle est l’un des artisans de l’accord conclu en décembre à Paris. Négociatrice hors pair, elle a appris la politique à la maison. Son père et son frère aîné ont été présidents de son pays natal. Elle a étudié en Angleterre et aux Etats-Unis avant de rejoindre l’ambassade du Costa Rica à Bonn. Puis elle a travaillé pour le ministre de l’Agriculture, avant de se tourner vers les énergies renouvelables dans les années 90. Autant de cordes à son arc pour secourir la planète. Elle est devenue proche de Laurence Tubiana, la négociatrice française à la COP21.
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Vincent CAPMAN/PARISMATCH/SCOOP

03 - Catherine McKenna
  • Nationalité : canadienne
  • Spécialité : environnement
A peine nommée à la tête du ministère de l’Environnement et, à présent, du Changement climatique du nouveau gouvernement canadien, cette trentenaire du Parti libéral illustre le nouveau visage d’Ottawa. Son pays, jusqu’à l’an dernier très tourné vers les énergies fossiles, se veut désormais beaucoup plus vert. Spécialiste du droit international, originaire de l’Ontario, elle est aussi à l’aise en français qu’en anglais. Nageuse accomplie, elle vogue dans des milieux très divers : elle a pratiqué le droit de la concurrence dans des cabinets établis, mais a aussi créé une ONG pour la promotion du droit dans les pays en développement, et a conseillé une mission de l’ONU dans le Timor oriental. Elle est proche de Justin Trudeau, le nouveau Premier ministre canadien.
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DR

04 - Jennifer Doudna
  • Nationalité : américaine
  • Spécialité : génétique
Les prétendantes à un prix Nobel scientifique sont rares. La chercheuse américaine Jennifer Doudna (Berkeley) est de celles-là, indissociable en la matière de la Française Emmanuelle Charpentier, exilée de longue date (actuellement en Suède et en Allemagne). Toutes les deux ont mis au point, en 2012, une technique d’ingénierie révolutionnaire (Crispr-Cas9) qui a diffusé très vite dans les labos du monde entier. Sorte de couper-coller de l’ADN, elle permet de modifier quasiment à volonté et à moindre coût n’importe quel gène dans n’importe quelle cellule ! Un formidable potentiel porteur d’autant d’espoirs (biologie, médecine…) que de craintes. Jennifer Doudna elle-même réclame à ses confrères et consœurs une pause afin d’examiner les défis éthiques posés par cette microchirurgie des gènes. « Nous pouvons maintenant éditer notre ADN. Mais faisons-le sagement », expliquait-elle dans une récente conférence TED.
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DR.

05 - Christel Heydemann
  • Nationalité : française
  • Spécialité : Internet des objets
Elle est loin d’être une « bleue » à Davos. Dès 2012, le Forum l’adoubait en lui décernant le label « Young Global Leader ». A l’époque, elle venait d’être nommée directeur des ressources humaines et de la transformation d’Alcatel-Lucent. Devenant ainsi à 36 ans la benjamine du comité de direction d’un groupe au sein duquel elle a fait une carrière éclair. Embauchée à la sortie de Polytechnique, elle est passée par diverses directions opérationnelles, de la finance au commercial. Depuis octobre 2014, elle exerce ses talents chez Schneider Electric, où elle est en charge des partenariats stratégiques et de la mise en œuvre de l’Internet des objets, en particulier au service de la transition énergétique. Elle a déjà figuré parmi les 100 leaders économiques de demain en France désignés par l’Institut Choiseul et les « 40 under 40 » du Global Telecom Business. Elle vient en outre de remporter le 6e Tribune Women’s Award dans la catégorie « Smart City ».
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DR

06 - Lorrie Cranor
  • Nationalité : américaine
  • Spécialité : sécurité informatique
Elle est arrivée cette année au Forum de Davos auréolée de sa toute nouvelle nomination à la Federal Trade Commission, l’organisme qui, aux Etats-Unis, protège les consommateurs contre les pratiques commerciales illégales des entreprises. Lorrie Cranor, spécialiste du piratage informatique, en sera la « Chief Technologist ». En clair, elle aura la haute main sur toutes les innovations qui permettront à la FTC d’évaluer les abus de certaines plates-formes ou les risques liés à des sites mal sécurisés. Sa conférence TEDx de mars 2014, intitulée « What’s Wrong with your pa$$w0rd » a été très remarquée. Elle a un très long CV, ayant enseigné à la Stern School of Business de New York University et à la Carnegie Mellon University, puis fait de la recherche chez AT & T Labs Research.
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MWA/ZOJ/WENN.COM/SIPA

07 - Susan Wojcicki
  • Nationalité : américaine
  • Spécialité : médias en ligne
La « superwoman » qui a révolutionné le monde de la pub est aujourd’hui l’une des femmes qui comptent le plus au sein du « village global » d’Internet. A 47 ans, elle figure parmi les 100 personnes les plus influentes du monde selon le classement 2015 de Time. Diplômée en histoire et littérature de Harvard, cette mère de cinq enfants se destinait à une carrière académique. Le destin en a décidé autrement : en louant son garage à Menlo Park à Larry Page et Sergueï Brin, les fondateurs de Google, elle est devenue la première directrice du marketing du moteur de recherche, après un bref passage chez Intel et Bain & Company. C’est elle qui a développé les outils qui ont bouleversé le secteur de la pub (AdWords, AdSense…), puis supervisé les deux plus grosses acquisitions de Google : YouTube en 2006 et DoubleClick l’année suivante. Nommée CEO de YouTube en 2014, Susan Wojcicki est une ardente supportrice du congé parental et a toujours veillé à consacrer du temps à sa famille.