Cinq grandes tendances globales du jeu vidéo sur mobile
Publié le 18/07/2016
Benjamin Adler
Benjamin
est le correspondant d’INfluencia aux Etats-Unis, à Los Angeles, depuis
octobre 2011. Diplômé de l’ESJ Paris et du CFPJ, il a également été
correspondant à Sydney et Bruxelles. Il est un témoin privilégié des
nouvelles tendances collaboratives et technologiques en couveuse.
Twitter : @BenjaminAdlerLA
Depuis cette année, le mobile
est devenu le premier support des aficionados du jeu vidéo. Sur un
marché qui pèse 33 milliards d'euros et qui représente un formidable
levier d'engagement publicitaire online, il est utile d'en connaître des
tendances. Une étude de Facebook IQ et TNS aide à cerner les enjeux.
Depuis le 6 juillet, le nouveau phénomène du jeu vidéo s'appelle Pokémon Go.
Le raz de marée bat tous les records sur la Toile et immisce la réalité
virtuelle dans le monde réel des rues nord-américaines, australiennes
et néo-zélandaises. Avec sa géolocalisation et sa réalité augmentée,
l’application ludique pour smartphone a même dépassé la fréquentation de réseaux sociaux comme Tinder et Whatsapp. Selon le cabinet SensorTower,
le jeu sur mobile a déjà été installé 7,5 millions de fois aux
Etats-Unis et génère quelque 1,5 million d'euros de recettes par jour
sur iOS.
Fruit d’une coopération entre la Pokémon Company, qui détient et gère les droits d’utilisation des célèbres créatures de poche, et Niantic Labs, une start-up créée en 2010 au sein d'Alphabet et dont Nintendo est actionnaire, Pokémon Go symbolise la prise de pouvoir du mobile dans le jeu vidéo. Le gaming
sur plateformes mobiles prend en effet de plus en plus d’ampleur,
allant jusqu’à séduire une audience bien plus large que celle des
joueurs traditionnels. Au sein d'une industrie qui, en 2016, génèrera
presque 100 milliards d'euros, le mobile occupera pour la première fois
une part plus importante que celle des PC avec 33 milliards d'euros de
recette. Pour analyser ce phénomène, Facebook IQ et TNS ont réalisé une étude définissant les cinq grandes tendances globales du jeu vidéo sur mobile.
Réalisée auprès de joueurs adultes dans
douze pays (Brésil, France, Allemagne, Inde, Indonésie, Russie, Corée du
Sud, Espagne, Thaïlande, Turquie, Royaume-Uni et Etats-Unis), l'étude
émet cinq postulats qui pour les marques et les agences dégagent des
enseignements au-delà du seul marché du jeu vidéo. De quoi parle-t-on
exactement ? Primo de l'entrée en scène d'une nouvelle ère :
nos téléphones intelligents constituent aujourd'hui le premier support
des joueurs pour 71% des sondés, contre les ordinateurs por 64%, les
tablettes pour 34% et les consoles pour 26%. Forcément le device
implique de nouveaux contextes de jeu, en l'occurrence pendant une
attente (45%) ou un trajet (44%). Quant aux pays en voie de
développement, vous ne serez pas surpris d'apprendre, comme nous, que
les joueurs sont encore plus accrocs au jeu sur smartphone, avec notamment 16 minutes de plus par session.
Le mobile rapproche les sexes
Secundo, le débat vieux comme une Game Boy
: les femmes jouent-elles autant aux jeux vidéo que les hommes ? Une
pelletée d'études ont déjà nourri la discussion, y compris celle du Pew Research Center en 2015, selon laquelle 50% des messieurs jouent aux jeux vidéo contre 48% de ces dames. Facebook IQ et TNS
confirment une parité que le mobile renforce année après année. Si sur
console et ordinateur l'écart est encore conséquent entre les deux sexes
sur les 12 marchés interrogés, le fossé s'est réduit à 6% sur tablette
(54/46) et smartphone (53/47). "Dans notre cas, ayant créé
des jeux Facebook depuis plusieurs années nous avons baigné dans un
environnement à parité sexuelle depuis longtemps. Je ne sens pas de
changement dans le procédé de création de nos jeux. On veut qu’il soit
divertissant, point final ", relativise Jean-Philippe Doiron, directeur de la technologie du studio québécois, Frima.
D'ailleurs dans le top 5 respectif des genres les plus populaires sur
mobile, seuls les jeux de rôle et de sport sont du côté des hommes
tandis que les cartes ont la préférence des femmes.
Tertio, la tendance globale dessinée par
l'étude est l'importance de la notion d'appartenance à une communauté
et celle de la connexion sociale pour expliquer le temps consacré aux
jeux. Les sondés sont même 2,9 fois plus enclins à payer pour battre
leurs amis et 2,8 fois plus pour passer à un niveau supérieur. D'un
autre côté, les joueurs interrogés avouent logiquement être 2,3 fois
plus à dire stop si d'autres membres de la communauté arrêtent de jouer
en premier.
Une plateforme de plus qui donne plus de liberté
Quatrièmement, il n'est donc pas surprenant de constater que 68% des sondés trouvent et téléchargent leurs jeux via
leurs plateformes favorites de réseaux sociaux, contre 34% par le
bouche à oreille. Ils sont 25% à leur faire confiance pour découvrir des
nouveautés. Enfin, le cinquième postulat interpellera encore plus les
annonceurs et les studios de création : c'est entre 17h et 20h que les
parents gamers se plongent devant leur écran avec 89%
d'entre-eux qui jouent avec leurs enfants et 90% qui considèrent ce
moment comme une activité familiale. Alors, l'avenir du gaming est-il mobile ? "La question est trop généraliste", nous répond Jean-Philippe Doiron.
"Personnellement, je crois que dans
10 ans les consoles "casual" vont être nos téléphones. Le confort du
salon va encore être possible, mais on va simplement utiliser la
puissance de notre téléphone (bluetooth, wifi ou autre connecté sur la TV) pour nos besoins multimédias tels que les jeux, la réalité virtuelle et augmentée ou bien les films ", répond Luc Beaulieu, CTO de Frima. "Le
mobile n’est pas un complément au desktop et ni le seul avenir du
gaming. C’est une plateforme supplémentaire qui nous donne la liberté de
jouer partout. Mais rien ne remplace encore le confort de son divan
avec un écran 4k et une immersion qui accentue le sens de présence ", ajoute Jean-Philippe Doiron. Terminons donc par une autre question qui prend tout son sens : le gaming est-il la nouvelle arme de la pub online ? INfluencia s'interrogeait déjà dans sa Revue sur la Data. C'était il y a deux ans…
Benjamin Adler
Benjamin
est le correspondant d’INfluencia aux Etats-Unis, à Los Angeles, depuis
octobre 2011. Diplômé de l’ESJ Paris et du CFPJ, il a également été
correspondant à Sydney et Bruxelles. Il est un témoin privilégié des
nouvelles tendances collaboratives et technologiques en couveuse.
Twitter : @BenjaminAdlerLA