vendredi 13 novembre 2015

Investir au capital de PME innovantes « vertes »


Anne-Sophie Vion / Journaliste |


  • De nombreuses PME tricolores innovantes jouent un rôle en matière de lutte contre le dérèglement climatique - Shutterstock

 

 

Des produits permettent aux particuliers d’investir au capital d’entreprises qui contribuent à la transition énergétique et à la lutte contre le changement climatique.

De nombreuses PME tricolores innovantes jouent un rôle en matière de lutte contre le dérèglement climatique. Elles sont même, pour certaines, des leaders à l’international. Au travers de leurs investissements, les particuliers peuvent soutenir leur développement et bénéficier de leur croissance. Aux côtés d’un éventail de placements boursiers dédiés aux valeurs vertes , des fonds de private equity consacrent une part plus ou moins importante de leurs participations au financement de l’économie verte et durable. Certains produits sont ouverts aux particuliers depuis déjà plusieurs années. Car l’implication du métier du capital-investissement dans l’économie verte est ancienne. La filière des entreprises dites « écologiques » a en effet, de longue date, eu besoin du soutien à la fois du private equity, des marchés financiers et des politiques publiques pour assurer son essor.

Une famille hétérogène de produits

La thématique environnementale recouvre une variété de secteurs d’activité. Parmi les principaux, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les transports propres, la gestion des déchets et le traitement de l’eau. En miroir, les fonds de capital-investissement « verts » misent sur tout ou partie de ces segments. Acteur de cette niche de marché, Omnes Capital, actif depuis 2006 dans les énergies renouvelables, a réalisé plus de 30 investissements verts en France et en Europe. La société de capital-investissement lance, cette année, son troisième fonds dédié à la classe d’actifs des énergies renouvelables. Avec un objectif d’environ 200 millions d’euros sous gestion, Capenergie 3 vise à « prendre des participations majoritaires dans des projets de production d’énergie verte, fondés sur des technologies matures, en France et en Europe de l’Ouest », détaille Serge Savasta, associé gérant chez Omnes Capital. C’est aussi le premier fonds dédié aux énergies renouvelables à bénéficier du plan Junker en France avec un engagement de la BEI (Banque européenne d’investissement) à hauteur de 50 millions d’euros.
Dans le cadre du précédent véhicule, Capenergie 2, Omnes Capital a, par exemple, investi fin décembre 4 millions d’euros dans une installation géothermique, dont il a vocation à détenir 51 %, et qui constitue le premier réseau de chaleur en portefeuille. Pour la conception, la construction, le financement et l’exploitation, Omnes Capital s’est associé à Kyotherm, et à deux filiales du Groupe Engie (ex-GDF Suez), Cofely Réseaux et Storengy. Le réseau alimentera Villages Nature, future destination écotouristique à Marne-la-Vallée, dont l’ouverture au public est prévue en 2016. Les particuliers peuvent accéder au fonds Capenergie 3, qui a la structure juridique d’un FPCI (fonds professionnel de capital-investissement), à partir d’un ticket d’entrée significatif, de 250.000 euros. Ce placement est réservé à des investisseurs qualifiés. Il ouvre droit, sous conditions, à un avantage fiscal à la sortie : exonération d’impôt sur le revenu sur les plus-values.
A retenir
. Quoique de taille encore modeste, environ 5 % de la collecte totale du private equity, le secteur des cleantech français est plein de vitalité. Au 1er semestre 2015, les levées de fonds dans les « technologies propres » représentent un montant global de 243,5 millions d’euros qui irriguent 41 cleantech, en hausse de 40 % par rapport à la même période de 2014. Ces chiffres sont issus du baromètre réalisé par le club cleantech de l’Afic (Association française des investisseurs pour la croissance) avec le site GreenUnivers et le cabinet EY. Créé il y a cinq ans, ce club compte une cinquantaine de membres.
. Le segment des énergies renouvelables, avec celui de l’efficacité énergétique, concentrent 70 % des montants investis au premier semestre 2015 par le capital-investissement tricolore dans les cleantech et plus de la moitié des entreprises financées.
. L’environnement couplé à l’énergie arrive au 3e rang des secteurs cibles d’investissement des FCPI, soit 28 millions d’euros et 13 % du total des montants collectés en 2014.
Les épargnants peuvent aussi allouer leur argent au capital de sociétés dont l’activité est liée à l’économie verte par l’intermédiaire de fonds davantage « grand public », FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation) et FIP (fonds d’investissement de proximité). Ces placements de non-coté, également assortis de réductions fiscales attrayantes de l’IR ou de l’ISF, sont accessibles à partir d’une mise de départ plus légère, dès 500 euros. Spécialiste des FCPI et des FIP, 123Venture intervient dans le financement de sociétés de production d’énergies renouvelables depuis 2008 et au travers de véhicules variés (FIP, FCPR, club deals). La société a investi dans 35 parcs éoliens et 115 centrales solaires en France, représentant une puissance cumulée de 700 MW et un investissement de 1,5 milliard d’euros. Une gamme de FIP, dont 123 Multi-Energies et 123 Multi-Energie II, créés respectivement en 2009 et 2010, sont dédiés à la thématique. Ces fonds détiennent un portefeuille de centrales photovoltaïques, éoliennes et biogaz désormais toutes en exploitation.

Labels en vue dans le cadre de la COP21

« Nous avons même déjà cédé les premières participations de ces fonds, détaille Jean-Philippe Olivier, membre du directoire chez 123Venture. Elles sont positives. Les deux FIP, qui seront entièrement débouclés d’ici à deux ans, affichent des performances satisfaisantes. » Sélectif dans le choix des projets, le gestionnaire en aura retenu une douzaine parmi plus de 250. Contre une durée de détention comprise entre cinq et huit ans, la rentabilité nette de la classe d’actifs oscille entre 6 et 8 % par an. Aujourd’hui, 123Venture s’apprête à lancer deux nouveaux fonds et étudie leur labellisation dans le cadre de la COP21 .
D’autres gestionnaires de FCPI et de FIP prennent, au sein de portefeuilles diversifiés entre une variété de secteurs innovants, quelques participations en lien avec le thème de l’économie verte. C’est ainsi le cas d’Inocap qui investit depuis plusieurs années, par le biais de FCPI, dans des jeunes pousses devenues PME, comme Orège, spécialisée dans les traitements complexes de l’eau municipale et des rejets industriels toxiques non biodégradables et Environnement SA, leader mondial de la mesure des particules fines.

Des marchés très spéculatifs

En plaçant leur épargne dans le non-coté vert, les particuliers entrent au capital de sociétés dont l’activité est principalement liée aux énergies renouvelables, mais pas seulement. « Depuis cinq ans, observe Sophie Paturle, présidente du club cleantech de l’Afic, les montants investis par les acteurs du capital-investissement français dans les entreprises cleantech ont été multipliés par deux. Ce secteur, en forte croissance, gagne aussi en maturité. La palette d’activités économiques vertes s’est élargie. Les énergies renouvelables ont longtemps représenté la moitié des investissements. Elles sont désormais dépassées par le segment de l’efficacité énergétique. Le solaire monte en puissance et la biomasse, en raison de la baisse des coûts de production, émerge. »
La déferlante de produits dédiés aux valeurs vertes, cotées ou non, appelle à la vigilance. Confronté à un vaste fourre-tout, l’investisseur doit trier le bon grain de l’ivraie. De très belles sociétés, des champions mondiaux, côtoient des PME sans véritable business model et survalorisées. Pour mieux flécher l’épargne des Français en faveur de fonds qui financent - vraiment - la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique, le gouvernement vient de lancer un nouveau label, avec une nomenclature très précise.

Les rendements s’améliorent

Peut-on gagner de l’argent en investissant dans la croissance verte ? Globalement, les marchés des énergies propres sont très spéculatifs. En vedette à la fin des années 90, les actions d’entreprises « écologiques » ont connu des revers de fortune à chaque baisse du prix du pétrole. En 2008, les énergies renouvelables ont payé un lourd tribut à la crise financière mondiale. Certaines sociétés, en particulier dans le solaire, ont perdu jusqu’à 90 % de leur valeur. La raréfaction du crédit a alors pénalisé toute la filière. Mais, fin 2008, la classe d’actifs s’est réappréciée, alors stimulée par les différents plans de relance économique dans le monde, qui intégraient une composante « verte ». Depuis, à chaque rigueur budgétaire, quand les niches fiscales vertes sont revues à la baisse, l’embellie boursière des valeurs vertes est à nouveau mise à mal.
Concernant les cleantech, explique Sophie Paturle, « les rendements s’améliorent. On commence à voir de la création de valeur. D’ailleurs les industriels s’intéressent de plus en plus à l’innovation des entreprises vertes. Ils souscrivent à des fonds dédiés ou investissent directement dans les tours de table de start-up en accompagnant des professionnels de l’investissement. »
Si la thématique de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique, au sens large, est source d’opportunités d’investissement, il faut donc être prudent. L’exposition doit rester modérée, uniquement à titre de diversification et pour un horizon de placement long.


En savoir plus sur http://patrimoine.lesechos.fr/patrimoine/placement/021456556805-investir-au-capital-de-pme-innovantes-vertes-1172899.php?fF1Sp7jpA66hCBPt.99

Capture d'écran: http://patrimoine.lesechos.fr/patrimoine/immobilier/index.php

«La nue-propriété, un moyen d'optimiser ses investissements immobiliers »

Le droit de propriété d’un bien (juridiquement défini par l’article 544 du Code Civil) se définit par  le cumul de trois droits distincts : l’usus (droit d’usage), le fructus (percevoir les revenus), et le droit de disposer du bien à terme (nue-propriété). L’usus et le fructus forment l’usufruit, qui, ajouté à la nue-propriété, forment la pleine propriété.
Le démembrement d’un actif est une technique très largement utilisée dans les stratégies patrimoniales élaborées, et il n’est pas rare de voir des patrimoines familiaux où les biens immobiliers ont été transmis aux enfants en nue-propriété, les parents se réservant les revenus du bien. Mais l’achat de la seule nue propriété d’un bien revêt également de nombreux atouts, et est moins répandu comme moyen d’optimiser un investissement immobilier.
Le principe est simple : vous investissez dans l’acquisition de la nue-propriété d’un bien immobilier dont l’usufruit appartient à un bailleur institutionnel durant 12 à 20 ans
Lorsque le bien immobilier est démembré, deux personnes différentes possèdent donc les droits d’usufruit et de nue-propriété. L‘usufruitier peut occuper le bien ou le louer, et le nu-propriétaire en aura la pleine propriété à l’extinction de l’usufruit.

Se constituer un patrimoine à moindre coût

Opter pour l’acquisition de la nue-propriété d’un bien ne génère pas de revenus, mais peut être une stratégie intéressante en phase de constitution de patrimoine, compte tenu de la fiscalité confiscatoire des revenus fonciers (jusqu’à 62%). Cette absence de revenus est compensée par une valorisation mécanique du bien inférieur à celle du marché. Au terme de la durée du démembrement fixée au moment de l’acquisition, le bien se retrouve dans le patrimoine pour sa valeur en pleine propriété.
En d’autres termes, le bien est acquis avec une décote importante (40 à 50 %) et produira des revenus au terme du démembrement ; stratégiquement, il est judicieux de prévoir ce type d’investissement à partir de 45/50 ans, afin d’anticiper un complément de revenus au moment de  la retraite par exemple.
L’investisseur est donc nu-propriétaire des murs, l’usufruit appartenant à un bailleur social ou institutionnel (société HLM, Mairies, OPAC….) qui loue le bien, en perçoit les revenus, et s’acquitte de toutes les taxes et dépenses d’entretien y afférentes.
La formule est sans souci pour l’investisseur : pas de risque d’impayés de loyers, de vacances locatives. Tout est pris en charge, à l’exception des gros travaux (murs, toiture, charpente…). Au terme, c’est à dire à l’extinction de l’usufruit, le nu-propriétaire se retrouve pleinement propriétaire d’un bien remis en état, sans taxation sur l’usufruit qu’il reçoit.

Optimiser la transmission du patrimoine

La nue-propriété peut aussi se transmettre à des enfants ou des petits enfants. Prenons l’exemple d’une personne qui ne souhaite pas prendre le risque de voir ses héritiers dilapider le capital transmis, ou souhaitant optimiser la fiscalité successorale à l’égard de ses petits enfants mineurs : la transmission d’un bien dont la propriété ne sera acquise aux donataires que dans une quinzaine d’années peut être une bonne solution psychologique et fiscale.
En effet, le donataire est propriétaire virtuel à court terme et le bien n’est transmis que pour 54% de sa valeur en nue propriété (barème fiscal de23% par tranche de 10 ans, soit 46% sur 15 ou 17 ans pour la valeur de l’usufruit) ce qui réduit l’assiette fiscale des droits de mutation. A l’extinction de l’usufruit, les enfants récupèrent la pleine propriété du bien sans frottement fiscal dans la mesure où la donation a déjà été faite (les parents récupèrent également la possibilité de bénéficier à nouveau des abattements de 100.000 € par parent et par enfant).

Des avantages fiscaux

L’acquisition en nue-propriété est intéressante à plusieurs titres.
L’investisseur en nue-propriété est exonéré d’ISF, puisque c’est à l’usufruitier d’acquitter l’ISF, sur la valeur de la pleine propriété. Or, le bailleur étant une personne morale, aucune taxation n’est due. C’est également au bailleur d’acquitter la taxe foncière.
En cas d’endettement pour l’acquisition de la nue propriété, les intérêts d’emprunt peuvent être déduits des revenus de même nature, soit d’autres revenus fonciers (uniquement dans le cas où le bailleur est un bailleur social). En revanche, les dettes afférentes à la nue-propriété ne peuvent plus être déduites de l'actif taxable à l'ISF depuis la loi de finances rectificative pour 2013.
Le point de départ du délai de détention est la date d'acquisition de la nue-propriété, Ce qui permet au moment de la cession de la pleine propriété de bénéficier d'une antériorité et donc d'un taux d'abattement sur la plus-value important.

Quel rendement ?

Vous bénéficiez d’une rentabilité mécanique au fil des ans, hors impact ISF, qui sera de l’ordre 3,5% net. Si vous ajoutez l’économie d’ISF chaque année sur la valeur de l’actif, le rendement peut allerjusqu’à 5% net, sans aucun souci de gestion.
La nue-propriété est un investissement immobilier à part entière qui constitue une solution patrimoniale idéale pour vous enrichir hors ISF. Elle est attractive si vous n’avez pas besoin de revenus immédiats.

 Stéphane Absolu, directeur du pôle d’expertise patrimoniale chez Cyrus Conseil

 Le CV de Stéphane Absolu

directeur du pôle d'expertise patrimoniale, Cyrus Conseil
Titulaire d'un DJCE et d'un BA in European Business Law, Stéphane Absolu a travaillé au service transmission d'entreprise à l'Etude Monassier à Paris, puis a intégré l'ingénierie patrimoniale et la direction de la gestion de patrimoine de HSBC. Il a rejoint en 2015 Cyrus conseil en tant que directeur du pôle d'expertise patrimoniale

Capture d'écran: http://argent.boursier.com/