mardi 26 décembre 2017

Membre de la Bundesbank : « Le Bitcoin ne peut pas faire office de moyen de paiement »#gerardpocquet


Un magazine allemand, €uro am Sonntag, a récemment publié un entretien mené avec Carl-Ludwig Thiele, un membre du directoire de la Bundesbank. Celui-ci a expliqué que l’Union Européenne ne prévoyait pas d’émettre sa propre monnaie numérique. Il a également indiqué que le Bitcoin ne pouvait faire office de moyen de paiement, du fait de frais de transaction trop élevés.
Notez que les traductions que nous vous proposons dans cet article sont approximatives.

Pas de monnaie numérique émise par la banque centrale

Deutsche-Bundesbank-logo« Nous n’avons pas prévu de mettre en place de ‘l’argent numérique’, émis par la banque centrale, qui serait analogue aux espèces », a répondu M. Thiele lorsque la question d’une monnaie numérique lancée par le gouvernement a été évoquée.
« Cependant, des débats sont actuellement menés pour identifier les bénéfices potentiels liés à l’utilisation d’argent numérique émis par la banque centrale dans un système clos, afin d’assurer le traitement de certaines transactions », a-t-il clarifié.
La Bundesbank est la banque centrale d’Allemagne – il s’agit indéniablement de la banque centrale la plus puissante de l’Union Européenne. Le dispositif institutionnel sur lequel elle s’appuie est assez similaire à celui de la Banque Centrale Européenne (BCE). Par ailleurs, elle est souvent présentée dans le continent comme un modèle en termes de rigueur budgétaire.
S’il est loin de se montrer enthousiaste face à la montée des crypto-monnaies, M. Thiel a indiqué que son institution ne comptait presser les épargnants à éviter le Bitcoin.
Carl Ludwig Thiele
Il a expliqué que que la banque centrale « ne formule aucune recommandation d’investissement – elle se contente d’alerter sur les risques. Le Bitcoin montre de fortes fluctuations« , a-t-il indiqué, ajoutant que ces risques étaient visibles « pas seulement si on le compare à l’euro. Par conséquent, il n’est pas adapté pour faire office de réserve de valeur« .
M. Thiele, âgé de 64 ans, est membre de la Bundesbank depuis 7 ans. Il s’occupe notamment des questions relatives aux monnaies fiduciaires et aux opérations de paiement.
« Le fait que les transactions conduites sur la blockchain du Bitcoin soient coûteuses et inefficientes le rendent inapte à faire office de moyen de paiement », a-t-il par ailleurs déclaré.

« Notre monnaie, l’euro, repose essentiellement sur la confiance »

Lorsqu’on lui a demandé quelles pouvaient être les relations entre le Bitcoin et la crise financière de 2008, M. Thiele a admis ceci : « Une partie de ce qui a motivé la création des monnaies virtuelles provient probablement, à l’époque, d’une réflexion critique contre le système financier« .
« Il s’agit d’une mission constante pour les banques centrales et les politiques fiscales, qui doivent consolider la confiance dans notre système monétaire et financier. Ceci est lié au fait que notre monnaie, l’euro, repose essentiellement sur la confiance. La confiance peut être facilement être ébranlée, et est difficile à gagner« , a-t-il poursuivi.
Ces commentaires interviennent peu après ceux d’un économiste allemand, Christoph Schmidt, qui avait alerté les épargnants en expliquant au Rheinische Post qu’une plongée du cours du Bitcoin pourrait « se propager vers d’autres agents économiques, puisque ces achats sont financés grâce à des prêts« . Il avait ajouté que « ceci pourrait accroître le risque de voir apparaître des distorsions au sein des marchés financiers« .

« De la curiosité et une analyse critique »

De son côté, le quotidien allemand Bild a rapporté les propos de Felix Hufeld, le président de l’Autorité fédérale de supervision financière (BaFin). Celui-ci avait indiqué que l’institution qu’il représentait était « encore en train de travailler à la compréhension de ce sujet, pour pouvoir développer un savoir-faire autour de celui-ci« .
En septembre dernier, M. Thiele avait déjà tenu un discours portant sur le Bitcoin. Après avoir présenté le fonctionnement de la technologie blockchain, il avait conclu « qu’un fort scepticisme, de la curiosité et une analyse critique sont nécessaires lorsqu’il s’agit d’appréhender le Bitcoin, mais aussi la création d’une monnaie numérique émise par la banque centrale« . Il avait indiqué que la mise en place d’une telle monnaie constituait, selon lui, une « une perspective irréaliste ».
Références : News.Bitcoin, ReutersFinanzen
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Les investisseurs se tournent vers des « altcoins » à moins d’un dollar#gerardpocquet


Un Bitcoin
Capture d'écran et source: https://www.crypto-france.com
Pour le prix d’un millibit – un millième de Bitcoin – vous pouvez vous offrir 225 DigiBytes (DGB) ou 35 Cardanos (ADA). Si ces coins ne disposent pas la même renommé du Bitcoin, ils possèdent un avantage : l’offre est abondante, et ils semblent donc être « bon marché ». Rencontrant pour la plupart des difficultés à s’offrir un Bitcoin « entier », de nombreux nouveaux investisseurs préfèrent se tourner vers des monnaies à faible valeur unitaire.

Un Bitcoin hors de prix ou des altcoins bon marché ?

AltcoinsComme le savent de nombreux « crypto-traders », les altcoins affichent souvent des performances intéressantes lorsque le prix du Bitcoin stagne.
À l’inverse, lorsque celui-ci flambe ou plonge, les marchés de ces crypto-monnaies alternatives ont tendance à se retrouver dans le rouge– les flux financiers se tournant vers le Bitcoin ou vers les monnaies fiduciaires.
Pourtant, en dépit des fortes variations du prix du Bitcoin, la valeur de nombreux atlcoins a explosé ces dernières semaines. À certains moments, on a même pu constater que l’ensemble des 100 premières crypto-monnaies du classement établi par CoinMarketCap étaient dans le vert. Après des mois de baisse face au « mastodonte » Bitcoin, les altcoins retrouvaient progressivement des couleurs.
Mais si des monnaies « établies » comme le Litecoin ou Monero ont très bien réagi l’afflux de nouveaux capitaux, ce sont certaines monnaies à faible valeur unitaire qui semblent en avoir le plus bénéficié le plus.
Le grand vainqueur ce mois-ci, avec une hausse de 3000% depuis le début du mois, c’est Verge (XVG). D’autres coins à faible valeur unitaire ont également affiché des personnes exceptionnelles, comme Tron (1 700%), ou le ReddCoin (1000%).
Pourtant, en dépit de ces fortes hausses, le prix unitaire de ces coins ne dépasse pas les 10 cents de dollars américains.

Crypto-monnaies prix attractifs

Un biais psychologique

Mais d’où provient une telle appétence des investisseurs pour ces coins à moins d’un dollar ?
On peut penser que les nouveaux entrants dans l’espace des crypto-monnaies pourraient être victimes de biais psychologiques. Plutôt que de s’intéresser à la valeur totale d’une crypto-monnaie (« Market Cap »), ils vont seulement regarder son prix unitaire. Ils ne vont ainsi pas prendre en compte le fait que l’offre de monnaie (« Circulating Supply ») de ces coins est bien supérieure à celle du BTC.
Décidés à ne pas patienter plusieurs mois (voire plusieurs années) pour pouvoir espérer obtenir un Bitcoin, ils préfèrent s’offrir des milliers de coins bon marché.
« Je suis un ‘completist‘ », aurait déclaré un investisseur à news.bitcoin.com. « En fait, ça m’ennuie de voir des fractions de coins dans mon Blockfolio [une application qui permet de suivre les évolutions de son portefeuille]. Cela peut sembler stupide, mais je préfère voir que je possède des centaines de coins. Acheter des petits fractions de Bitcoin est plutôt démoralisant : vous dépensez beaucoup d’argent, en dollars, et pourtant votre solde BTC n’augmente que de très peu ».

Un shiba à un milliard de dollars

C’est peut-être l’un des meilleurs indicateurs traduisant la popularité des coins bon marché : le retour de Doge.
Dogecoin
Lancée en décembre 2013 comme une « joke currency », la monnaie a connu un mois exceptionnel, s’appréciant d’environ 400%. Il s’agit d’ailleurs, sur la plateforme Bittrex, de la seule monnaie qui s’échange actuellementà moins de 100 satoshis (1 satoshi est égal à 1/100 000 000 ème de Bitcoin).
Son prix avait atteint hier les 75 satoshis, et elle s’échange actuellement à environ 58 satoshis. Malgré un prix si faible, l’offre abondante de coins permet à la valeur du shiba de dépasser le milliard de dollars. Pas mal pour une simple « blague »….

0,3 Bitcoin par « hodler »

Fraction BitcoinD’après certaines estimations relayées par news.bitcoin.com, moins d’un million de personnes détiendraient actuellement au moins un Bitcoin. Il est toutefois difficile d’estimer ce chiffre avec précision : d’un côté, certains portefeuilles appartiennent à des plateformes, et regroupent les Bitcoins de plusieurs épargnants ; d’un autre côté, de nombreux investisseurs ont disséminé leur BTC à travers différents portefeuilles.
Par ailleurs, comme nous vous l’indiquions dans cet article, approximativement 45 millions de personnes se partageraient environ 13,4 millions de coins (en prenant en considération ceux qui ont pu être « perdus » par leurs propriétaires). Ceci nous amènerait à un peu plus de 0,3 Bitcoins détenus, en moyenne, par épargnant.
Ce qui est certain, c’est que la majorité des investisseurs en crypto-monnaie ne posséderont jamais un Bitcoin entier.
Mais il n’est bien entendu pas obligatoire de posséder un Bitcoin pour commencer à utiliser cette crypto-monnaie, ou spéculer sur sa valeur : chaque Bitcoin peut être divisé en 100 millions de satoshis. Ainsi, pour 13 euros, on peut commencer par s’offrir un millibit (un millième de BTC). Et c’est déjà un bon début.
Références : News.Bitcoin, CoinMarketCap
Merci !