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Après avoir créé avec sa succès sa start-up à San Francisco, l’entrepreneur français revient s’installer en France. Il amorce un mouvement qui pourrait s’amplifier dans les prochains mois.https://business.lesechos.fr
Comment s’est prise votre décision de revenir en France ?
Cela faisait deux ou trois ans que j’y pensais, mais le climat n’était
pas encore propice, et d’un point de vue personnel et familial, il
fallait prendre le temps de s’organiser. Au fur et à mesure, nous avons
migré des ressources en France, comme les ingénieurs. Dans la Silicon
Valley, les meilleurs partent chez Facebook et Google, et ils
renégocient leurs salaires tous les trois mois… Et puis nous avons signé
un contrat avec La Redoute qui nous a permis d’ouvrir notre activité en France.
Quels autres éléments vous ont orienté vers cette décision ?
Ça s’est accéléré à la fin de l’année dernière et la victoire d’Emmanuel Macron a été le déclencheur.
Beaucoup de mes amis basés dans la Silicon Valley sont dans une
démarche analogue à la mienne. Ils ont souvent des enfants, donc ils
attendent la rentrée scolaire de l’année prochaine pour se lancer, mais
je suis sollicité deux à trois fois par semaine pour répondre à leurs
questions. Il ne faut pas sous-estimer la part de nostalgie qui existe
chez les quadragénaires expatriés et je sens qu’ils ont envie de croire à
la dynamique qui se passe ici. Mais clairement, si un autre candidat à
la présidentielle l’avait emporté, je ne serai pas rentré. Désormais, je
suis installé à Aix-en-Provence qui me sert de camp de base, et je
passe environ trois jours par semaine à Paris. Je passe également
beaucoup de temps à voyager.
Quel regard portez-vous sur la French Tech depuis votre retour ?
Au niveau du financement d’amorçage, c’est explosif ! Je participe aux fonds d’ISAI et de Daphni, je conseille Cathay Capital et j’ai aidé à sélectionner les jeunes pousses de Station F.
L’enjeu, maintenant, est d’emmener les start-up au stade d’après, de
faciliter le financement des séries B par exemple. L’écosystème est
encore jeune, et il faut bien analyser si le modèle de ces entreprises
est exportable et répétable.
Cet afflux de fonds peut-il créer une bulle ?
L’inconvénient de l’abondance actuelle de fonds est que cela va créer de fausses vocations. Entreprendre est extrêmement dur, et avec la facilité d’’accès aux capitaux, cela va entraîner beaucoup de morts dans les mois et années à venir.
Dans le même temps, et c’est le paradoxe, je rencontre des startuppeurs
dix fois meilleur que moi lorsque j’ai démarré. A mon époque, on
pouvait réussir en étant autodidacte. Aujourd’hui, ce sont les meilleurs
qui se tournent vers ce parcours.
Conseilleriez-vous toujours de se lancer aux Etats-Unis ?
Oui, il y a deux moments pour cela : soit la start-up a prouvé la solidité de son projet en Europe et a levé des fonds pour y aller. Soit très tôt dans son histoire, mais en gardant ses ressources en France. Je conseille plutôt aux apprentis entrepreneurs d’y effectuer un MBA afin de bien comprendre la culture, très différente de la nôtre.
A noter : Ifeelgoods réalise un chiffre d’affaires supérieur à 10
millions d’euros par an dans 30 pays différents, et compte une
quinzaine d’employés.
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