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#Investissement Les ICOs vont-elles remplacer les VCs?#gerardpocquet
Les VCs adorent les entrepreneurs ambitieux qui veulent disrupter les grandes industries mais ils n’aiment pas trop réfléchir à la manière dont leur industrie pourrait être, à son tour, bouleversée. Car au fond, Le Venture Capital c’est faire l’intermédiaire entre des “Limited Partners” et des entrepreneurs. N’est-ce pas précisément ce que les entrepreneurs ambitieux adorent faire : se passer d’intermédiaire ?
Mais
depuis quelques temps maintenant, certains d’entre nous se sont emparés
de la question. Depuis 2016, ce sont les ICOs* (Initial Coin Offerings)
qui représentent la nouvelle menace pour les VCs.
La plupart des cryptomonnaies se basent sur la technologie blockchain. Le
Blockchain permet de résoudre les problèmes de la monnaie
traditionnelle (corruptible, politisée et opaque) grâce à une base de
données distribuée, sécurisée et transparente qui offre de nombreux
avantages : pas d’autorité centrale “de confiance”, des utilisateurs autonomes, des datas fiables et durables; l’intégrité du process (les utilisateurs ont confiance dans les transactions qui seront exécutées), une simplification de l’écosystème (grâce à un registre public unique); des transactions plus rapides (les transactions inter-bancaires peuvent prendre plusieurs jours versus quelques minutes avec l’ICO); une réduction des coûts de transaction.
Depuis les premières recherches de 1991,
nous avons vu de nombreux essais de protocoles blockchain, en
commençant par l’horodatage fiable de documents. Puis, vers 2008, le
protocole Bitcoin a résolu l’un des principaux obstacles à la monnaie
numérique : la double dépense. Il a fallu environ 5 ans à la
crypto-communauté pour considérer que le protocole était stable et
fiable. Plus qu’un protocole de paiement, Ethereum, par exemple, permet
d’exécuter des “scripts” automatisés dans la blockchain et de régler les
transactions avec sa pièce jointe appelée “Ether”. C’est sur cette base
que plusieurs nouveaux projets furent lancés en 2017 – les fameuses
“DApps” ou “Decentralized Apps” (applications décentralisées). Ces DApps
n’ont même pas besoin de se développer en tant qu’entreprises.
Mais
ce qui reste immuable, c’est que pour se développer, ces projets ont
besoin d’argent… pour attirer et retenir les meilleurs développeurs.
Donc vers fin 2016, certaines DApps ont lancé des “ICOs” ou “levées de
fonds en cryptomonnaie”. Concrètement, ces projets se sont rendu compte
qu’ils pouvaient inciter leurs utilisateurs à effectuer des paiements
sur leurs plates-formes avec une monnaie privée. Une ICO consiste à
proposer à l’achat une fraction (plus ou moins grande) de cette monnaie
interne au monde extérieur.
Et ce n’est pas rien…
En
2013, 8 cryptomonnaies dépassaient le million de dollars en
capitalisation boursière (le Bitcoin est celle qui domine toutes les
autres aujourd’hui) et la capitalisation boursière totale, toutes
cryptomonnaies confondues s’élevait à 1,5 milliard de dollars.
Aujourd’hui, il y a 392 cryptomonnaies supérieures à 1 M $ et la
capitalisation boursière totale est d’environ 177 milliards de dollars.
Au
31 août 2017, les cryptomonnaies représentaient la plus grande
capitalisation boursière dans l’indice boursier français (CAC40) – bien
au-delà de Total ou LVMH. Aujourd’hui, pratiquement toutes les
entreprises numériques (Uber, Airbnb, Dropbox etc.) ont leur équivalent
en tokens.
Les ICOs donnent actuellement accès à des montants de financement colossaux: Bancor, EOS, Status ont tous levé plus de 100 millions de dollars en pré-lancement. Ils ont réussi à lever ces montants à une étape de leur développement que les VC qualifieraient d’amorçage.
Les ICOs donnent actuellement accès à des montants de financement colossaux: Bancor, EOS, Status ont tous levé plus de 100 millions de dollars en pré-lancement. Ils ont réussi à lever ces montants à une étape de leur développement que les VC qualifieraient d’amorçage.
Pour
résumer, cette industrie est naissante, sauvage et technique. Il y a du
potentiel : des grands espoirs mais aussi de grands risques… Si le
potentiel se confirmait, cela imposerait un nouveau niveau de sélection
sur le choix des fonds VC traditionnels : certains feront faillite, mais
d’autres en sortiront plus forts – avec un message différenciant sur la
valeur qu’ils apportent aux startups, au-delà de l’argent.
* Une ICO (Initial Coin Offering) est une méthode
de levée de fonds, fonctionnant via l’émission d’actifs numériques
échangeables contre des cryptomonnaies durant la phase de démarrage d’un
projet (définition de ICO Mentor). Ces actifs numériques sont appelés tokens (jetons, en français).
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