Capture d'écran et source: http://www.influencia.net
Twitter : @romain_sls Romain Salas
|
Ils
savent tout de vous et s’en mettent plein les poches. Voilà pour
résumer le scénario de la campagne du moteur de recherche Qwant. Un film
pub qui, après la télé, sort au cinéma et confirme que les acteurs du
numérique ont bien besoin des vieux médias. Vous savez, ceux dont la
mort est annoncée chaque année…
Qwant, cet acteur du numérique qui vise la viralité en TV et au cinéma
Publié le 16/11/2017
Vous imaginez croiser une personne en
pleine forêt qui connait tout de votre vie et sait exactement ce que
vous êtes en train de faire à l’instant T ? Votre situation amoureuse,
votre passion pour les pizzas 4 fromages, votre trajet quotidien et vos
velléités extra-conjugales, tout y passe et vous vous retrouvez nu comme
un ver… Dans la réalité cela reste impossible. En revanche, votre moi
virtuel est scruté et l’intégralité de ses faits et gestes sont captés,
analysés et revendus aux plus offrants. On dirait un vrai thriller…
C’est en fait le dernier film publicitaire pensé par l’agence Hémisphère Droit pour Qwant, le moteur de recherche français engagé et responsable.
« Une campagne autant militante que publicitaire »
L’objectif était simple : souligner le
positionnement respectueux du moteur de recherche français concernant la
vie privée de ses utilisateurs, à l’inverse de ses concurrents
mastodontes. Mais ce qui a fait la force de la campagne, c’est
précisément qu’Alexandre Aja, le réalisateur spécialisé dans les films d’horreur (" La Colline a des yeux ", " Piranha 3D
", etc…), n’est pas tombé dans l’écueil manichéen du héros seul contre
les géants mal intentionnés. Il a ancré le film dans une réalité où
chacun d’entre nous peut se reconnaître. Donnant un supplément d’âme à
la vidéo en mélangeant savamment humour et effroi. Il y a de prime abord
une bonne dose de frayeur avec l’usage des codes du film d’horreur
(musique d’épouvante, méchant aux allures innocentes, lieu isolé). Mais
on décèle vite une narration où la dérision disqualifie les concurrents
sans les nommer, ni les accabler. Résultat, on ressort le sourire aux
lèvres, mais averti des enjeux liés à la consommation des moteurs de
recherche. Le message passe.
Les jeunes dans le viseur
Il reste à espérer que la seconde vague de cette campagne
permette à Qwant de toucher en profondeur une cible plus jeune, plus
urbaine et plus technophile. Car c’est bien en entrant en contact avec
une cible aux usages avant gardistes qu’il sera possible d’impulser un
nouveau mode de consommation à long terme. Et pourtant -et c'est ce qui
est intéressant dans cette prise de parole- Qwant utilise la TV et le
cinéma, deux médias traditionnels que beaucoup d’acteurs du numérique
considèrent comme dépassés. Preuve que ces médias de masse restent un
bon recours lorsqu'on a besoin de s,se déployer, même quand on s'appelle
Google, Amazone et consorts, comme le souligne l'un des co-fondateurs
de Qwant, Eric Leandri, dans Le Figaro : «
Les acteurs du numérique ont besoin de la TV pour communiquer.On se
rend bien compte que ces médias demeurent incontournables ». Où comment faire du neuf avec du vieux...
Romain Salas
Journaliste
pigiste et étudiant au CELSA, il s'intéresse à l'actualité de la
communication, de l'innovation et de la créativité dans le vaste champ
des marques et des médias
Twitter : @romain_sls
Commentez
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.