Capture d'écran et source: http://www.influencia.net/fr |
La
campagne « This Girl Can », lancée en 2015 par Sport England, a
encouragé 450 000 femmes à faire du sport au Royaume-Uni. Décryptage
extrait du rapport Golden Club réalisé par la rédaction d'INfluencia et
en partenariat avec M6 Publicité.
Si cette fille le peut, pourquoi pas toi ?
Golden Club
avec
Publié le 05/11/2017
Le fessier se ballotte dans le legging.
L’image est tournée au ralenti. Une jeune femme voilée, qui porte des
gants de boxe jaunes, donne de violents coups de pied dans un sac de
frappe. Une joueuse met un protège-dents avant de plaquer sans vergogne
une adversaire. Des mères de famille font du fitness leur bébé dans les
bras. Une retraitée effectue des longueurs dans la piscine et une
handicapée court sur un sentier avec une prothèse. Le second spot
publicitaire de Sport England, l’association publique
qui a pour but d’inciter la population à faire du sport en
Grande-Bretagne, reprend les mêmes recettes que la campagne qu’elle
avait lancée en janvier 2015. Intitulé This Girl Can, le
premier film d’une minute trente a été visionné plus de 100 millions de
fois sur la Toile et il a reçu plus d’une cinquantaine de récompenses.
Tout est parti d’un simple constat…
Pas assez « bonnes » pour faire du sport
Il y a tout juste deux ans, le nombre de
femmes britanniques âgées de 14 à 40 ans qui faisaient une activité
sportive était près de deux millions inférieurs à celui des hommes alors
qu’elles étaient 75% à vouloir être plus actives. Pour comprendre les
raisons qui expliquent ce fossé, Sport England a
interrogé pendant neuf mois aussi bien les fédérations sportives, que
les clubs de football et les jeunes mères de famille. Les résultats de
cette enquête, qui sont détaillés dans un rapport de 600 pages, sont
édifiants.
Les Anglaises jugent ainsi qu’elles ne sont pas assez « bonnes
» pour faire du sport. Plus d’un quart d’entre elles estiment ne pas
avoir les compétences nécessaires pour se dépenser. 36% des écolières
qui rechignent à aller aux cours de gym sont complexées par rapport à
leur physique. Une femme sur quatre explique « détester son apparence »
quand elle fait du sport et 81% des mamans d’enfants de moins de quinze
ans jugent plus important de passer du temps en famille que de rester
en forme. 44% affirment même avoir mauvaise conscience lorsqu’elles
s’accordent une pause pour elles seules. Culpabilité quand tu nous
tiens…
Le premier spot a connu un succès immédiat
Pour tenter de renverser ces idées préconçues, Sport England
a demandé à six agences, qui travaillent généralement avec des
associations publiques au Royaume-Uni, de lui proposer des concepts pour
une campagne nationale. FCB Inferno a remporté la compétition en préparant non pas un slogan mais un véritable manifeste. « Les femmes ont des formes, des tailles et des niveaux différents », explique le texte « Cela
n’a aucune importance si vous êtes nulle ou experte. L’important est
que vous soyez une femme et que vous fassiez quelque chose… ». Le premier spot diffusé le 12 janvier 2015 sur ITV
a connu un succès immédiat. La campagne d’affichage a, aussi, eu un
grand retentissement. Sur les réseaux sociaux, un algorythme envoie
automatiquement des tweets d’encouragement aux femmes qui diffusent des
messages concernant leurs derniers entraînements ou leurs craintes
d’aller dans une salle de fitness. Près de 500 000 personnes sont
abonnées à la page Facebook de cette campagne et 117
000 internautes lisent ses tweets. Une application permet, en outre, aux
sportives de mettre en ligne des photos les montrant en plein effort.
Les meilleurs clichés sont affichés dans des centres commerciaux aux
quatre coins du royaume.
Marks & Spencer soutient la campagne
Des partenariats ont également été signés avec plusieurs marques très populaires outre-Manche. Le distributeur Marks & Spencer a ainsi lancé ,en collaboration avec Sport England, une gamme de vêtements de sport pour les femmes comprenant notamment des leggings, des t-shirts et des soutiens-gorge. Plus de 8000 « supporters
» allant du simple club de sport de quartier en passant par la
fédération anglaise de football et des salles de fitness ont apporté
leur soutien à cette campagne dont le succès a dépassé toutes les
espérances. En deux ans, la différence entre le nombre d’hommes et de
femmes qui font du sport au Royaume-Uni s'est réduite de 1,75 à 1,3
million. « L’objectif est de boucher ce fossé et de normaliser l’exercice physique pour les femmes de tout âge et de tous niveaux », résumait dans les colonnes du quotidien The Telegraph, Jennie Price, la directrice générale de Sport England. This Girl Can semble en passe de réussir cet ambitieux défi.
Découvrez notre rapport
Frédéric Therin http://www.influencia.net/fr
Il
est journaliste depuis près de 25 ans. Basé en Bavière depuis 9 ans,
après 4 ans en Australie, 4 ans à Londres et 5 ans à la rédaction du
Nouvel Economiste à Paris. C'est un ancien élève du Celsa. Il collabore
très régulièrement pour Le Point, Les Echos, Challenges et le quotidien
financier belge L'Echo. Frédéric a aussi travaillé plusieurs années pour
Le Monde et L'Express ainsi que le Temps, le Soir et L'Agefi.
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