mardi 23 janvier 2018

ERNST & YOUNG : 10% DES 3,7 MILLIARDS DE DOLLARS ASSOCIÉS À DES ICOS ONT ÉTÉ PERDUS OU VOLÉS#gerardpocquet

ICO Levées de fonds
Capture d'écran et source: https://www.crypto-france.com

ERNST & YOUNG : 10% DES 3,7 MILLIARDS DE DOLLARS ASSOCIÉS À DES ICOS ONT ÉTÉ PERDUS OU VOLÉS

Selon une étude récente menée par le cabinet Ernst & Young, plus de 10% des fonds envoyés vers des ICOs auraient été dérobés ou perdus. La firme appelle les investisseurs à ne pas céder à une “panique acheteuse”, et à bien étudier les risques liés à de tels investissements.
Étude ICO du cabinet Ernst and Young

400 millions de dollars évaporés

Les ICOs supposent des risques importants.
C’est en tout cas ce qu’indique une étude récente du cabinet Ernst and Young, menée en collaboration avec Group iB, qui porte sur l’analyse de 372 ICOs.
Les équipes de recherche de l’un des principaux cabinets d’audit au monde ont ainsi recueilli des informations à travers des “données publiques fournies par les plateformes d’échange, des agrégateurs de données, des rapports d’ICOs, des ‘trackers’ d’ICOs, des sites d’information, des explorateurs de blocs et des comptes de réseaux sociaux liés à l’univers blockchain“.
Leurs découvertes ? Environ 400 millions de dollars, sur les 3,7 milliards qui ont été envoyés par les investisseurs, ne seraient pas arrivés à destination : ils ont été soit perdus, du fait d’erreurs de manipulation, soit dérobés par des hackers.
Attaques de Pirates sur les ICOs, d'après une étude d'Ernst and Young
Et le “phishing” serait, de loin, la méthode privilégiée des pirates. Ils auraient ainsi pu tromper de nombreux épargnants, en les invitant à transférer des actifs numériques vers des adresses leur appartenant. Grâce à ce stratagème, ils seraient parvenus à empocher l’équivalent d’1,5 million de dollars par mois.

Retours sur investissement : x 3000 pour Ethereum, x 5400 pour IOTA

Réseau IOTAL’arrivée de hackers dans l’univers des ICOs, un modèle de financement qui a permis de capter plusieurs milliards de dollars d’investissement l’année dernière, n’est pas étonnante.
Certaines de ces levées de fonds seraient d’ailleurs même parvenues, d’après les résultats de l’étude, à attirer jusqu’à 300 000 dollars de crypto-monnaies par seconde. Grâce à un tel engouement, 90% des ICOs ont réussi, lors d’un “pic” enregistré en juin 2017, à atteindre leur objectif de financement.
Baisse financement ICO
Et une telle frénésie n’a, semble-t-il, rien d’étonnant. Le site IcoStats nous montre que certaines ICOs, comme celles qui ont permis de financer le développement de NEO, de IOTA ou encore d’Ethereum, ont permis aux contributeurs de multiplier leur mise de départ par plus de 3000 :
Les meilleurs retours sur investissement des ICOs
On peut toutefois penser qu’il sera désormais difficile de profiter de tels retours sur investissement. En effet, l’écosystème devient progressivement plus mature au fil des mois, et les startups font maintenant preuve d’une plus grande lucidité lorsqu’il s’agit d’estimer les niveaux de valorisation qu’elles seraient susceptibles d’atteindre.
Cette frénésie d’investissement s’est d’ailleurs nettement essoufflée à la fin de l’année dernière. Le cabinet d’audit indique ainsi qu’au cours du mois de novembre 2017seules 25% des ICOs sont parvenues à atteindre leurs objectifs.
Dans un entretien accordé à ReutersPaul Brody, dirigeant de la division blockchain chez Ernest and Young’s, explique que cette baisse serait liée à la qualité douteuse de nombreux projets :
“Nous étions surpris par la faible qualité de certains ‘white papers’, nous avons repéré des erreurs de code flagrantes, ainsi que des conflits d’intérêt entre les sociétés qui émettent cette token et la communauté des investisseurs”.
Les volumes ont explosé, les gens ont augmenté leurs objectifs de financement, et la qualité des projets a plongé“, regrette M. Brody.
Pour la société de conseil, les investisseurs ont pu avoir tendance à être aveuglés par leur FOMO (“Fear Of Mission Out” – la peur de passer à côté d’un placement juteux). Ernst & Young a ainsi pu constater, du côté de nombreux projets, des niveaux de valorisation qui lui semblaient être déconnectés de la réalité.

Un appel à la prudence

Investisseur prudent Non, Ernst & Young  ne cherche probablement pas à décrédibiliser ce nouveau modèle de financement, qui a déjà permis de faire émerger plusieurs licornes.
On peut penser que le cabinet d’audit, qui prodigue des conseils à de nombreux investisseurs, souhaite avant tout les appeler à faire preuve de vigilance, et à bien réfléchir avant de se tourner vers de tels supports.
En effet, alors qu’il est encore peu régulé, l’écosystème des crypto-monnaies s’accompagne de nombreux risques. Au-delà de ceux qui sont associés au choix d’un projet condamné à l’échec, ou à des escroqueries liées à des dispositifs de phishing, de nombreux épargnants ont été victimes d'”exit scams” (comme ce fut le cas de la startup Confido) ou de pyramides de Ponzi.

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