#Tribune De la startup à la scaleup, comment réussir sa transition ?
Capture d'écran et source: par Matthieu Echalierhttps://www.maddyness.com |
Grandir est l’obsession de toutes les startups. Mais cela pose différents défis : préserver l’ADN et la culture de son entreprise, rester innovant tout en structurant les process et s’entourer des bons interlocuteurs pour accélérer sa croissance. Matthieu Echalier, directeur général de GAC Technology, éditeur de logiciels de pilotage et d’aide à la décision, partage ses bonnes pratiques pour favoriser le passage de l’état de startup à celui de scaleup.
Alors
que la France pousse à la création d’entreprises et au développement
des startups, elle ne semble pas encore prête à les aider à passer le
cap de la scaleup. Très
sensibles à l’amorçage du projet, l’écoute et la bienveillance des
structures d’accompagnement semblent se dissiper lorsque la startup
célèbre ses 3 à 5 ans d’existence. Cet essoufflement peut être
préjudiciable, voire conduire à l’échec, si l’entrepreneur ne réagit pas
rapidement et de manière adéquate.
1. Savoir s’entourer de mentors
Même
si l’Etat et de nombreuses structures dédiées accompagnent les
entrepreneurs dans le lancement de leur projet, il est important
d’anticiper leur retrait progressif et de savoir se constituer un réseau
solide, dès le départ. Tout aussi primordial que de trouver des
investisseurs, la constitution d’un réseau de mentors, capables de
soutenir et de conseiller l’entrepreneur tout au long de l’évolution de
son entreprise est un véritable atout. Alliés fiables et fidèles, ils
permettront de garder le cap, d’affiner la stratégie de l’entreprise,
joueront le rôle de conseils et prêteront une oreille attentive au
dirigeant (souvent seul).
A
ce titre, les Chambres de Commerce et d’Industrie peuvent être
d’authentiques mines d’or. Leurs réseaux, les ateliers et les concours
qu’elles organisent (tels que le Prix PEPITE), peuvent servir de
tremplin et de référence aussi bien à la startup qui souhaite se lancer
qu’à la future scaleup qui se questionne encore sur son avenir.
2. Repositionner et rédiger sa stratégie
Le
mode parfois “aventurier” de la startup conduit bien souvent les
dirigeants à piloter leur entreprise à vue. Les enjeux n’étant pas
généralement définis au-delà du moyen terme, il est aisé au démarrage de
faire bouger les lignes sans trop impacter l’entreprise et ses
collaborateurs. Mais ce mode de fonctionnement à court terme atteint ses
limites dès lors que la startup grossit. Il devient alors capital de
rassurer l’interne comme l’externe (investisseurs, clients, prospects)
sur les perspectives de l’entreprise.
Pour
cela, il faut poser à nouveau les bases et rédiger précisément la
stratégie afin de l’ancrer dans le concret et dans une vision à long
terme. Là encore, les mentors seront d’une aide précieuse pour trouver
un équilibre entre flexibilité et structuration permettant de garder une
marge de manœuvre : parvenir au compromis entre l’agilité des startups et la structuration figée des grands groupes.
3. Continuer d’innover
On
associe souvent l’image de la startup à celle de l’entreprise
innovante. L’innovation fait partie de son ADN et ne doit pas en
disparaître lors de la transition. Malgré l’ampleur du chantier à mettre
en oeuvre, le
dirigeant se doit de poursuivre ses efforts en recherche et
développement. Cela pour garder une longueur d’avance et rester
compétitif.
4. Structurer ses équipes sans tomber dans l’ultra-hiérarchisation
Contrairement
à ce que beaucoup affirment, le mode de travail “collaboratif” et
“entreprise libérée” des startups, où tout le monde touche à tout de
manière libre et responsable, n’est pas nécessairement vertueux lors de
la transition vers la scaleup.
A l’inverse, même. Un dirigeant opérationnel habitué à gérer son
entreprise de A à Z doit se dégager du temps pour se consacrer
pleinement à son business. Cette étape de réorganisation peut être
difficile en termes de management. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter
à s’entourer de professionnels en ressources humaines, par exemple un
DRH interne ou un coach externe.
Celui-ci aide à :
- prendre du recul sur l’orientation à donner,
- réorganiser les équipes : les spécialiser par exemple par métiers, recruter de nouveaux profils, prévoir un encadrement intermédiaire pour favoriser la communication entre les dirigeants et le reste des collaborateurs,
- déterminer les tâches qui ne doivent plus incomber au dirigeant pour lui permettre de se concentrer sur la gestion stratégique de l’entreprise,
- finalement, le pousser à déléguer en toute confiance à ses équipes.
Car
déléguer est la clé pour une startup qui ne veut pas aller dans le mur !
Elle oblige le dirigeant à ne pas se disperser et à élargir les
compétences de l’entreprise. Elle l’ouvre à des domaines dans lesquels
il n’est pas forcément expert comme le marketing, la communication, la
prospection commerciale, etc. Grâce à cette réorganisation, les
collaborateurs, qui devaient jusqu’alors être actifs sur tous les
fronts, retrouvent une plus grande sérénité. Les échanges internes comme
externes sont fluidifiés. La qualité de service est maximisée. La
satisfaction clients est renforcée.
En résumé, le passage de la startup à la scaleup
nécessite une professionnalisation de l’approche business sans que pour
autant cela implique de renier l’ADN qui lui a permis de grandir
jusque-là. Le plus important reste de bien s’entourer et d’accepter
d’être accompagné (ce qui n’est pas évident pour tous !) pour profiter
du regard extérieur et des conseils avisés d’experts souvent beaucoup
plus expérimentés.
Mots clés : scale up
Capture d'écran et source: par
Matthieu Echalierhttps://www.maddyness.com
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