Capture d'écran et source: https://www.maddyness.com/entrepreneurs |
#MaddyREX Conseil d’investisseur : “Startuppers, il ne faut pas vous cramer bêtement”
https://www.maddyness.com/entrepreneurs
“Si seulement je pouvais savoir ce que pensent les investisseurs…” Entrepreneurs, ne rêvez plus ! Les investisseurs du club d’entrepreneurs investisseurs Seed4Soft dévoilent les dessous de leur expérience et prodiguent leurs conseils à la nouvelle génération de startuppers. Cette semaine, Matthieu Hug.
Pouvez-vous nous dire quelques mots concernant votre job actuel ?
Je suis en
train de créer ma seconde startup Tilkal, une plateforme d’identité
numérique pour les produits et les biens. Tilkal a pour objectif de
permettre la traçabilité de bout en bout des produits et des biens le
long des supply chains, dans un objectif de transparence, de
développement durable et de lutte contre les marchés frauduleux. On le
sait très peu, mais les marchés frauduleux (contrefaçons et ventes
illicites) représentent la principale criminalité transnationale en
valeur. Par exemple, en Afrique on estime que jusqu’à 40% des
médicaments en circulation sont des faux et tous les produits sont à
l’avenant. Tilkal, c’est pour moi un retour aux sources. J’ai la chance
de créer une startup en ayant un certain recul grâce à Seed4soft et aux
boards dont je fais partie. Cela me permet d’éviter de tomber dans
certains travers récurrents des primo entrepreneurs… moi y compris il y a
quelques années.
Quelles ont été les key lessons learnt au cours de votre vie professionnelle ?
Concernant le
management, je fonctionne à la confiance. Je m’efforce de créer un
environnement favorable avec des personnes autonomes car je crois
profondément qu’une équipe efficace repose sur la délégation et la
confiance. Lorsque je donne ma confiance c’est totalement, mais une
seule fois. Du coup le plus difficile dans le management d’une startup
selon moi, c’est de se séparer de quelqu’un. Ce sont des moments que
j’ai souvent vécu comme des échecs personnels, mais l’expérience m’a
appris qu’il ne faut malgré tout surtout pas hésiter.
Que pensez-vous du contexte actuel pour des startups de software en France ?
Pour être en
train d’en recréer une, je pense que le contexte est particulièrement
favorable. Les offres d’aide, de financement et d’accompagnement n’ont
jamais été aussi nombreuses, peut-être même trop nombreuses si l’on ne
sait pas vers qui se tourner. Aujourd’hui, il y a un écosystème
d’entrepreneurs avec de l’expérience, ce qui permet aux jeunes d’éviter
certaines erreurs, de mieux travailler le go-to-market et de se projeter
dans le concret. C’est d’autant plus important que les aspirations des
jeunes ont changé. Au début des années 2000, les jeunes ingénieurs
rêvaient d’aller en salle de marché à leur sortie des études, maintenant
ils sont de plus en plus à se tourner vers l’entrepreneuriat : cela
génère une émulation et une créativité formidable surtout dans le
software où beaucoup de choses sont à inventer. Mais pour être
productive cette énergie doit s’alimenter de la vision à long terme pour
nourrir l’action immédiate.
Quels sont les deux ou trois facteurs critiques de succès pour réussir dans le software ?
Il faut avant
tout que le produit soit excellent, même s’il est encore limité. Je
parle là de technique sans laquelle on ne parle de rien, mais aussi
d’adéquation produit-marché qui est le deuxième facteur clé. Pour moi,
il est vital de savoir à quel problème le produit répond et à qui le
produit apporte une solution à ce problème. En gros de s’assurer que
l’on traite un problème grave d’une catégorie suffisamment grande de
gens et qui peuvent payer pour une solution. Cela parait une
Lapalissade, mais c’est moins courant qu’il n’y parait…
Ensuite cela
permet d’engager une démarche d’accès au marché, de trier ses clients
par typologie et d’adapter son discours au problème du client, plutôt
que sur ce que le produit fait : s’intéresser à son client plutôt que de
parler de son produit, ne serait-ce que par respect du client, c’est
peut-être le troisième facteur. Enfin dans la recherche d’un
product–market fit, le travers dans lequel beaucoup de startups tombent
est de vouloir faire une solution généraliste qui répond à un problème
mal défini ou protéiforme. Cela ne fonctionne que très rarement et
l’étape suivante est alors de sombrer dans le rêve de l’indirect par le
biais de partenariats. En fait selon moi l’indirect, c’est adapté
principalement aux gros acteurs, en tous cas en software B2B : ce n’est
pas un palliatif à une vente que l’on n’arrive pas à faire, c’est le
résultat de canaux directs tellement efficaces que des tiers voient un
intérêt pour eux à les dédoubler. Donc ne pas se mentir, ne pas rêver à
l’indirect, et chercher la manière de vendre soi-même son propre
produit: peut-être le quatrième facteur clé.
J’ajouterais
un point : s’aérer l’esprit et le corps, de manière régulière et
proactive ! Faire du sport, de la musique, de la peinture, peu importe :
pour travailler beaucoup, intensément et longtemps, il faut se ménager
des moyens de se ressourcer en profondeur, et ne pas se “cramer”
bêtement. J’ai mis longtemps à l’apprendre, mais aujourd’hui ces phases
de ressourcement sont prioritaires dans mon organisation personnelle, et
je pense que c’est indispensable.
En tant que mentor, comment et sur quels sujets pouvez-vous aider une jeune startup ?
J’essaie
d’être à l’écoute mais aussi d’éviter la langue de bois, quitte
peut-être à sembler brutal parfois : cela aide les entrepreneurs à ne
pas se mettre des œillères et à envisager les problèmes sous différents
angles. Je conseille principalement sur la technologie et ainsi que sur
le positionnement du produit. La vision stratégique de l’offre est
également un point qui me tient à cœur et pour lequel j’essaie d’aider
les jeunes entrepreneurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.