Capture d'écran et source: http://www.businessinsider.fr |
- Un chercheur français a imaginé ce que Facebook devrait verser si le réseau social rémunérait tous ses utilisateurs pour leur "travail numérique" invisible.
- Cette initiative a surtout pour objectif de sensibiliser les
internautes à l'étendue des données qu'ils confient aux géants du web.
Un chercheur français vient de lancer une initiative pour facturer 350.000Mds$ à Facebook pour l'utilisation de vos données personnelles
Si Facebook devait rémunérer ses utilisateurs pour l'exploitation de leurs données personnelles, il devrait verser au total près de 350.000 milliards de dollars.
C'est le calcul effectué par Olivier Auber, un chercheur et artiste français qui a publié, le 14 janvier 2018 sur son compte Facebook, une lettre ouverte à Mark Zuckerberg dans laquelle il annonce son intention de supprimer son compte du réseau social.
"Avant de quitter Facebook, voici la facture", annonce-t-il dans un billet sur sa page, accompagné d'un lien vers un petit sondage Google Doc qu'il a créé.
Intitulé "My Facebook Invoice" ("ma facture Facebook"), il permet à n'importe quel utilisateur d'évaluer, grossièrement, combien d'argent le réseau social devrait lui verser pour le travail qu'il ou elle fournit de manière invisible depuis des années d'inscriptions et d'interactions.
Ce concept de travail numérique, ou "digital labor", peut se résumer à la création de valeur sur internet, consciente ou non. Lorsque l'on parle de réseaux sociaux, cela prend en compte toutes les interactions des utilisateurs — discussions, échanges de photos — qui génèrent de la valeur, sans obtenir de compensation financière.
Sensibiliser les utilisateurs sur l'utilisation de leurs données
Mais ce Français qui habite aujourd'hui en Belgique a conscience que le réseau social ne déboursera jamais une telle somme. Il a d'ailleurs précisé que son projet n'avait pas réellement vocation à ce que les géants du web rémunèrent les utilisateurs pour leurs données, mais plutôt de sensibiliser les utilisateurs de Facebook à l'étendue des données que possède la multinationale sur eux.Contacté par Business Insider France, celui qui se définit comme un "hamster au poil rebelle" coincé dans la roue de Facebook explique pourquoi il s'est senti "pris en otage" du réseau social.
"Il n'a rien d'évident à essayer de
quitter Facebook. Il est très difficile de se couper des autres, surtout
quand on est chercheur et que l'on a une position d'observateur",
indique-t-il.
Lorsqu'il a demandé à télécharger la totalité de ce qu'il avait posté
sur le réseau social depuis son inscription 2006, le chercheur a été
surpris de découvrir qu'on ne lui proposait, au final, que très peu de
données à récupérer:
"Sur Facebook, n'y a pourtant pas que les
photos et les vidéos que l'on poste! Il y a aussi tous les liens, tous
les commentaires, et surtout toutes les conversations que vous avez
jamais eues", ajoute-t-il.
Selon lui, ces conversations devraient pourvoir être récupérées par
les utilisateurs et non "appartenir à l'endroit où elles sont
prononcées"."Il faut arrêter d'être prisonniers à ce point", insiste celui qui espère voir naître une class-action "aussi collective, désordonnée et surréaliste que possible". En somme: une prise de conscience générale qui permettrait de rejeter le monopole de Facebook pour soutenir les réseaux décentralisés, comme le récent Mastodon, qui avait séduit l'internet français en avril dernier.
Deux jours avant la présentation de ses résultats trimestriels — dont son revenu moyen par utilisateur (ARPU) — ce mercredi 31 janvier 2018, Facebook a publié une liste détaillée de ses "principes de confidentialité", et notamment de la manière dont ses utilisateurs pouvaient contrôler leurs publications sur sa plateforme.
Olivier Auber a créé et développé en 1986 "Le Générateur poïétique", une oeuvre d'art libre devenue célèbre, basée sur la collaboration humaine simultanée.
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