dimanche 5 juin 2016

Grâce à la blockchain, il veut contraindre les laboratoires médicaux à la transparence


Image d'illustration (Crédit : DR)
Image d'illustration (Crédit : DR)

Grâce à la blockchain, il veut contraindre les laboratoires médicaux à la transparence

Par I Publié le 27 Mai 2016 http://linkis.com

En utilisant la technologie Blockchain du Bitcoin, un chercheur britannique a mis au point une technique inédite qui permettrait d'éviter les manipulations des protocoles cliniques par des laboratoires peu scrupuleux.

En 2001, une étude clinique américaine a démontré qu'un antidépresseur, le paroxétine, était sans danger pour les adolescents et pouvait donc leur être prescrit. Il a fallu attendre les révélations d'un psychiatre britannique pour découvrir que ce médicament était non seulement inefficace mais à l'origine de nombreux suicides. Pour empêcher que de tels scandales se répètent, Greg Irving, chercheur à l'université de Cambridge, a trouvé une solution. Son idée ? Utiliser la blockchain du Bitcoin pour empêcher la modification des protocoles d'études, rapporte The Economist.



Lorsqu'un laboratoire souhaite mettre un nouveau médicament sur le marché, celui-ci doit passer par une série d'essais cliniques impliquant des tests sur les volontaires. Une opération très encadrée, puisque ces derniers doivent déclarer leur méthodologie auprès des autorités sanitaires avant chaque essai.

Empêcher les dérives

Mais lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur des hypothèses théoriques, certains d'entre eux sont tentés de modifier le protocole des tests et d'orienter ainsi artificiellement ses conclusions. Interviewé par The Economist, Greg Irving cite à ce sujet une étude démontrant que 60 tests cliniques sur un échantillon de 137 tests déclarés sur le registre américain en ligne clinicaltrials.gov ont vu leurs protocoles modifiés a posteriori.
 


Pour empêcher de telles dérives, Greg Irving a inventé une méthode basée sur quelques outils bien connus des utilisateurs du Bitcoin, la plus connue des monnaies virtuelles. À l'aide d'un algorithme, le chercheur a tout d'abord calculé le "hash" d'une étude, c'est-à-dire une suite de caractères uniques qui permet d'en vérifier l'intégrité. Si on modifie une seule virgule du document originel, la suite de caractères du "hash" est totalement changée.

Exemple de "hash" (Crédit : Labtest.com)
Exemple de "hash" (Crédit : Labtest.com)

Datation infalsifiable

Greg Irving a ensuite utilisé cette suite de caractères dans une transaction Bitcoin entre deux de ses porte-monnaies virtuels. Il l'a copié-collée à la place du "hash" aléatoire et effectué la transaction. Il a ainsi obtenu une "clé publique" (une autre suite de caractères) qui a l'avantage d'être inscrite sur la blockchain, et ceci datée de façon datée et infalsifiable. Chaque information ajoutée à la blockchain étant vérifiée et recopiée par des milliers d'ordinateurs.

Si cette manipulation peut sembler compliquée, elle n'a demandé que cinq minutes, assure le chercheur à The Economist. Grâce à cette technique, il est facile de vérifier a posteriori si une étude a été modifiée : Il suffit de comparer les "hash" et la clé publique afin de vérifier l'intégrité du document et sa date de publication. Cette technique pourrait même être utilisée pour déposer une étude auprès des autorités sans pour autant révéler son protocole, et ainsi ne pas risquer de vols de propriété intellectuelle.

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