Capture d'écran et source: https://www.maddyness.com par Geraldine Russell |
Le 6 décembre dernier, le roi du rock français, Johnny Hallyday, décédait. Un monument de la musique dont la carrière de près de 60 ans force l’admiration. Et les entrepreneurs feraient bien de s’en inspirer : voici 6 leçons à retenir pour espérer rencontrer le même succès que le rockeur.
Trouver un nom de scène qui décoiffe (et qui a du sens)
Jean-Philippe
Smet aurait-il eu la même carrière sur scène que Johnny Hallyday ?
Difficile à dire. Grand admirateur des États-Unis, le jeune homme a
choisi pour nom de scène celui que quatre générations scanderont dans
ses concerts : Johnny Hallyday. Mais il ne s’agit pas seulement d’une
lubie américanophile, plutôt d’un hommage appuyé à l’homme qui lui a
fait découvrir le monde du spectacle : Lee Hallyday, le mari d’une de ses cousines.
Avec eux, installés à Londres, il entre au milieu des années 50 dans un
monde de musique et de fête qu’il ne quittera plus. Et se forge une
identité qu’il se plaira lui-même à modeler. Au dos de son premier
album, il est ainsi décrit comme “un Américain de culture française“, tordant légèrement la vérité.
À l’instar de ce qu’a réalisé Jean-Philippe Smet, le “naming” est évidemment une composante essentielle à la construction de votre marque.
Mais il ne s’agit pas seulement de trouver un nom de startup percutant,
drôle ou facile à retenir. Il faut que ce nom soit en adéquation avec
vos produits ou services ainsi qu’avec le positionnement que vous
souhaitez avoir auprès de vos acheteurs. Votre marque, c’est un peu de
vous et un nom bien choisi et qui vous correspond pourra d’autant plus
facilement donner lieu à un certain storytelling.
Réseauter, c’est la clé
Après avoir
découvert le rock’n’roll, le tout jeune Johnny Hallyday est constamment
fourré dans ses temples parisiens, comme le Golf-Drouot, où il débute
sur scène avec des reprises d’Elvis Presley, son idole. C’est finalement
en participant à l’émission de télévision Paris cocktail qu’il attire l’attention du directeur artistique de Vogue, qui
devient son premier employeur fin 1959. À peine trois mois plus tard,
il sort son premier album et enchaîne avec un deuxième au mois de juin, Souvenirs Souvenirs, qui lance sa carrière.
Évidemment,
le talent est important. Mais pour stimuler votre créativité (et vos
chances de réussir), mieux vaut baigner dans le milieu dans lequel vous
souhaitez vous intégrer. Espaces de coworking, incubateurs,
accélérateurs, réseaux d’accompagnement, conférences dédiées à
l’entrepreneuriat… L’écosystème startup regorge aujourd’hui de lieux et
d’événements où vous pourrez vous imprégner de la culture
entrepreneuriale, glaner quelques idées et pourquoi pas quelques numéros
de téléphone bien utiles.
S’adapter à vos consommateurs
Égérie du rock’n’roll, Johnny a pourtant navigué entre différents style tout au long de sa carrière. “Il
sait faire siens tous les styles qu’il va aborder ; il a de l’oreille,
sent bien les modes musicales qui viennent des États-Unis et de
l’Angleterre et dont il sera souvent le passeur pour le grand public
français“, analysent Véronique Mortaigne et Sylvain Siclier, journalistes au Monde. Et pour cause : du rock, il passe sans difficulté au twist – “plus acceptable par les parents qui financent les achats de disques de leurs adolescents”
– , ne cache pas non plus son admiration pour le blues et se donne même
le droit d’aller empiéter sur les plate-bandes de la pop, prisée
notamment des filles qui constituent à ses débuts la grande majorité de
son public.
L’innovation,
c’est bien. La faire adopter par les consommateurs, c’est mieux. Or le
marché n’est pas toujours assez mature pour apprécier une innovation de
rupture. Comme le rock, qui a mis des années avant de devenir un style
musical socialement acceptable, certains produits peinent à trouver leur
public en-dehors des early adopters. Élargir votre gamme de
produits ou de services peut vous aider à toucher des consommateurs qui
ne constitueront pas votre cible principale mais vous permettront
d’initier un effet boule de neige utile pour faire accepter des
innovations plus radicales.
Savoir (bien) s’entourer
Johnny
Hallyday, c’est une voix, une personnalité, une bête de scène. Mais
c’est aussi une sacrée équipe qui l’a épaulé tout au long de sa
carrière. C’est le cas de l’auteur-compositeur Michel Mallory qui,
durant dix ans puis de manière plus épisodique, lui écrit pas moins de…
114 titres, parmi lesquels Toute la musique que j’aime. Puis
viendront Michel Berger, Jean-Jacques Goldman, Pascal Obispo, Zazie mais
aussi Miossec, qui, tour à tour, lui écriront des chansons au succès
toujours renouvelé. Côté cinéma, c’est le réalisateur Claude Lelouch qui
le prend sous son aile et le dirigera dans trois de ses films : L’aventure c’est l’aventure, Salaud, on t’aime et le dernier film dans lequel Johnny Hallyday a tourné, Chacun sa vie.
Pour un
entrepreneur, savoir s’entourer aussi bien que l’a fait Johnny
Hallyday au long de sa carrière, c’est primordial. N’importe quel
investisseur vous le dira : sans équipe, un entrepreneur même
exceptionnel a très peu de chances de réussir. Mais constituer sa garde
rapprochée, c’est en soi un challenge. Il faut trouver les bons profils
(de préférence complémentaires), jongler entre les personnalités et les
égos pour construire un groupe équilibré, à mi-chemin entre la bande de
potes et la machine de guerre.
Gérer intelligemment sa communication
Multiples
liaisons et mariages, rumeurs d’adultères, tentative de suicide et
déclarations polémiques sur la drogue : Johnny Hallyday était, en bon
rockeur, un habitué des sorties de route. Une vie tumultueuse qui a
contribué à asseoir sa légende mais a pu, périodiquement, menacer son
aura, notamment auprès du public le plus jeune. Une batterie de
communicants désamorcent les polémiques, étouffent les scandales. C’est
sa dernière femme, Laeticia Hallyday, qui initie Johnny Hallyday aux réseaux sociaux
et gère sa communauté en ligne, dans un mélange d’instantanés de sa vie
quotidienne et de communication glamour… qui font oublier les erreurs
passées.
Pour un
entrepreneur comme pour un artiste, communiquer, c’est la clé. Pour se
faire connaître, d’abord ; pour asseoir sa marque, ensuite ; pour
imposer un discours cohérent, enfin. Beaucoup misent sur la publicité,
certains préfèrent le côté viral des campagnes en ligne. Quelques
astuces permettent de déployer une communication efficace sans trop de moyens.
Mais le plus grand défi de l’entrepreneur en matière de communication,
ce sont les médias. Meilleurs ennemis, ils sont utiles au moment
d’annoncer une actualité mais peuvent devenir gênants s’ils se montrent
trop curieux. Reste à trouver le bon ton pour s’adresser aux journalistes, éviter les erreurs de communication et se garantir une jolie couverture médiatique.
Ne pas hésiter à pivoter
En 2004,
après plus de quarante ans de carrière, Johnny Hallyday prend une
décision radicale : changer de maison de disques. Il quitte Universal
Music, qui le produit depuis… 1961, lorsque la maison s’appelait alors
Philips. L’affaire se conclut au tribunal, Johnny Hallyday accusant
notamment son ancienne maison de disques “violences morales et taux usuraires“. Il finit par perdre son procès mais parvient néanmoins à négocier un juteux contrat avec sa nouvelle crèmerie, Warner
: un million d’euros pour chaque nouveau disque en studio, assorti de
25% de redevances, soit des conditions similaires à celles dont il
bénéficiait chez Universal Music.
Pourquoi persévérer dans une voie qui n’est pas la bonne ? Comme Johnny Hallyday, il ne faut pas hésiter à changer de direction
si celle que vous empruntez ne vous convient pas… ou ne porte pas ses
fruits. D’autant qu’un retour à la case départ peut être bénéfique :
vous avez appris de vos erreurs et avez les idées plus claires sur le
chemin à prendre (celui du succès). Il s’agit d’abord de pivoter au
moment opportun, quand vous êtes sûr d’avoir épuisé tous les recours.
Mais ce pivot doit aussi être porté par une équipe solide, qui saura
rebondir et attirer de nouveaux talents. Après son “pivot”, Johnny
Hallyday a enregistré pas moins de six albums, tous classés numéro 1 des
ventes. Alors, convaincus ?
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